Nouvelle polémique en Italie. Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur, a annoncé le prochain recensement des Roms vivant en Italie, lundi 18 juin. Son objectif est d’éventuellement expulser ceux de nationalité étrangère, et, « malheureusement » de garder les Italiens – ce sont ses termes.
Egalement patron de la Ligue, Matteo Salvini était interrogé sur une télévision régionale de Lombardie, sa région d’origine. Il a expliqué qu’il souhait « voir qui, comment et combien ils sont ». Cela permettra, selon lui, d’évaluer la possibilité d’expulser ceux de nationalité étrangère qui se trouveraient en situation irrégulière. Quant aux « Roms italiens, malheureusement, tu dois te les garder à la maison ».
Une élue dénonce « une trouvaille au parfum vaguement fasciste »
Ce projet de recensement a déclenché un tollé dans les rangs de l’opposition et une réaction prudente de la communauté Rom. Dans un communiqué, l’Association Nation Rom a répondu que le point sur cette communauté avait déjà été fait l’an dernier par l’Institut national italien de la statistique (Istat). L’organisation a également réclamé une rencontre au plus vite avec le nouveau ministre.
« [Matteo] Salvini continue sa campagne électorale avec des mots toujours plus aberrants », a jugé de son côté une sénatrice du Parti démocrate (PD, centre-gauche), Simona Malpezzi, pour qui ce recensement est « seulement la dernière trouvaille au parfum vaguement fasciste » de la part du nouveau ministre de l’Intérieur. Matteo Salvini a déjà fait la une de l’actualité la semaine dernière en s’opposant à l’entrée dans un port italien de l’Aquarius, navire humanitaire chargé de 630 migrants.
« D’abord les attaques contre les migrants (…) et maintenant celles contre les Roms », a critiqué de son côté le chef de groupe du parti de gauche Libres et Egaux (LeU) à la Chambre des députés, Federico Fornaro. « L’important est de fomenter la haine et de créer un ennemi ». « Certains parlent de ‘choc’, pourquoi ? Je pense seulement à ces pauvres enfants à qui on apprend à voler et l’illégalité », a réagi de son côté Matteo Salvini sur Twitter.