La crise au sein du gouvernement belge autour du Pacte de l’ONU sur les migrations s’est aggravée mardi, le Premier ministre décidant d’en appeler au Parlement pour contourner le « blocage » des nationalistes flamands de la N-VA, seuls partenaires de sa coalition opposés à ce texte.
« En ce moment il y a un blocage au gouvernement (…) puisqu’il y a un parti sur les quatre qui composent la majorité qui s’est opposé, cela m’a encore été confirmé cet après-midi », a déclaré Charles Michel au cours d’une conférence de presse en fin de journée.
Ce libéral francophone a expliqué que les ministres de la N-VA, dont le bouillant secrétaire d’Etat à la Migration Theo Francken, refusaient d’adjoindre au texte de l’ONU -qui ne peut plus être modifié- « une déclaration interprétative » exprimant certaines réticences des Etats. « J’ai donc pris la décision de demander au Parlement de s’exprimer sur ce sujet, je souhaite qu'(il) puisse donner son point de vue », a ajouté Charles Michel.
Le Premier ministre a annoncé qu’il se rendrait au sommet de Marrakech (Maroc) la semaine prochaine pour défendre la position qui aura été exprimée par les députés, quitte à faire chuter la coalition au pouvoir depuis octobre 2014.
Lundi, Bart De Wever, président de l’Alliance néo-flamande (Nieuw-Vlaamse Alliantie, N-VA), avait menacé de retirer son soutien au gouvernement Michel en cas de déplacement au sommet de l’ONU prévu les 10 et 11 décembre. « Nous ne soutenons pas un gouvernement qui irait à Marrakech« , avait-il averti. A l’approche des élections législatives de mai, qui coïncideront avec les européennes en Belgique, la N-VA entend faire de l’immigration son principal sujet de campagne.
L’OrientLeJour