La gendarmerie et le parquet de Saint-Nazaire vont recourir pour la première fois en France à un site internet spécial pour relancer l'enquête sur l'affaire Jonathan, petit garçon de 11 ans assassiné en 2004 dans des conditions toujours non élucidées.
Grâce à ce site, présenté mardi matin lors d'une conférence de presse mais qui ne sera accessible qu'à partir de 19H00, les enquêteurs espèrent susciter de nouveaux témoignages.
Déjà expérimenté en Allemagne, l'appel à témoin via internet vise avant tout à «réveiller les mémoires» quatre ans après les faits, ont expliqué gendarmes et parquet.
Les enquêteurs espèrent obtenir «un témoignage décisif» dans cette «enquête redoutablement complexe», a précisé le procureur adjoint de Saint-Nazaire, Jacques Noguellou.
Le site, qui a demandé quatre mois de préparation, a été créé en accord avec la juge d'instruction chargée du dossier et les parents de Jonathan.
Le recours à internet pourrait être utilisé pour d'autres affaires criminelles à l'avenir, «mais il faut que ce soit bordé dans le cadre de l'enquête judiciaire», selon le chef d'escadron Francis Hans de la sous-direction de la police judiciaire de la direction générale de la gendarmerie nationale.
Jonathan avait disparu d'un centre de vacances de Saint-Brévin les Pins (Loire-Atlantique) dans la nuit du 6 au 7 avril 2004. Son cadavre avait été découvert le 19 mai, ligoté et lesté d'un parpaing dans un étang privé, à Guérande, à 25 km du lieu de l'enlèvement.
Jonathan aurait été séquestré un mois dans la région nazairienne avant d'être tué par suffocation, aux alentours du 6 ou 7 mai, et immergé dans l'étang, estiment les enquêteurs. Ils n'ont en revanche toujours aucune piste sérieuse, malgré la réalisation de 1.500 tests ADN et la constitution d'un dossier de plusieurs mètres cubes comprenant notamment 7.000 pièces de procédure.