Hier, l'ex-compagnon de la mère d'Antoine, 8 ans, qui a survécu vendredi à une tentative de noyade à Challans (Vendée), a avoué avoir tué son ancienne amie. Il a également reconnu avoir jeté le garçonnet dans un lac voisin.
Après vingt-quatre heures de revirements fantaisistes et de dénégations incohérentes, Cédric Hornec, le principal suspect dans la tentative de noyade du jeune Antoine et dans la mort d'Anne Deriez, sa maman, a commencé à avouer ses crimes. Sa garde à vue dans les locaux de la brigade de gendarmerie de Challans (Vendée) a été prolongée hier en début d'après-midi par le procureur de La Roche-sur-Yon, ainsi que celle de Raymonde K., l'amie chez qui il avait trouvé refuge à Saint-Hilaire-de-Riez, où il a été arrêté dimanche en tout début d'après midi.
Selon nos informations, le mécanicien de 29 ans, connu des services de police mais au casier judiciaire vierge, a reconnu hier matin s'être disputé avec son ex-compagne, jeudi soir dernier.
Le drame s'est déroulé à Bois-de-Céné, au domicile de la jeune femme, où il vivait il y a une quinzaine de jours encore, avant une séparation qui jusqu'alors semblait s'être opérée « sans esclandre ». Mis « hors de lui » pendant l'altercation, il a avoué avoir frappé son ex-compagne à la tête, en prenant soin de maintenir un coussin sur sa bouche, pour rendre ses cris inaudibles. Ce qui explique qu'Antoine, 8 ans, n'a pas été témoin direct de la mort de sa mère, comme il l'avait affirmé lors de son hospitalisation à Nantes.
Selon une source proche de l'enquête, Hornec aurait dans un premier temps vivement contesté les déclarations d'Antoine qui, à son réveil, accusait l'ex-ami de sa mère de l'avoir jeté vivant dans le lac d'Apremont, à une trentaine de kilomètres du domicile familial. Avant de reconnaître sa responsabilité : c'est bien lui qui a emmené le garçonnet, sans trop savoir où aller, et qui a « eu l'idée de le jeter à l'eau » avant d'essayer de le noyer.
Le mécanicien s'est ensuite réfugié chez Raymonde K., la mère de Bruno, un de ses amis en ce moment détenu, dans une petite résidence HLM du centre de Saint-Hilaire-de-Riez. Selon les déclarations de cette femme, Cédric Hornec est arrivé chez elle en portant des traces de blessures ; il lui a simplement expliqué s'être bagarré avec Anne Deriez. Il s'est ensuite prostré devant la télévision, avant de confier simplement à la mère de son ami, en regardant le journal télévisé où il était question de la découverte du mystérieux « enfant du lac », qu'il l'avait jeté à l'eau. Selon un proche du dossier, Raymonde K., apeurée, n'a pas osé prévenir la police et a même aidé Hornec en lavant ses vêtements. Finalement, c'est elle qui, au cours de sa garde à vue, a craqué en premier. En confrontant les deux, les gendarmes ont finalement recueilli les aveux du mécanicien. Les enquêteurs s'appliquaient hier à corroborer ces déclarations avec des éléments de police technique et scientifique, ainsi que les résultats de l'autopsie du corps de la jeune femme, pratiquée hier.
Simultanément, une équipe de plongeurs sondait hier après-midi une petite rivière sur la commune de Notre-Dame-de-Riez, pour retrouver l'objet avec lequel l'ex-concubin a avoué avoir frappé sa victime. Cédric Hornec et Raymonde K. vont aujourd'hui être présentés à un juge d'instruction de La Roche-sur-Yon, qui décidera de leur sort judiciaire.
Quant à Antoine, il a quitté l'hôpital de Nantes hier, pour retrouver le domicile de son grand-père maternel, Michel Deriez, puisqu'il semble qu'il n'ait plus guère de contacts avec son père. Selon les gendarmes, il est « fortement marqué », mais il dispose aussi de « beaucoup de ressources ».
Le Parisien - 03 mai 2008
Qui est le père d'Antoine, ce père qui ne se manifeste pas alors que son enfant de 8 ans est dans le malheur? Que de salauds dans cette affaire!