VILAINE AFFAIRE à Bagneux (Hauts-de-Seine). Un garçon de 19 ans, de confession juive, a été kidnappé et agressé dans un box de la ville. Des faits qui se sont déroulés le 22 février 2008.
La jeune victime, dont les agresseurs, au nombre de six, ont été arrêtés et écroués en fin de semaine dernière, a été séquestrée toute une journée.
Vers 10 heures, le jeune homme croise deux connaissances du quartier, dans la résidence Pablo-Picasso. Le duo le bouscule et le somme de rendre un caméscope "prétendument volé" à un troisième copain. Les agresseurs saisissent leur proie qu'ils amènent auprès de ce dernier. Le malheureux n'a pas le moindre caméscope à rendre, "puisqu'il ne l'a pas volé". On lui réclame aussi le remboursement d'une dette qu'il n'aurait pas contractée. La victime est rapidement emmenée dans un box. Rapidement, trois autres agresseurs rejoignent le groupe.
Des heures durant, le jeune homme sera insulté, violenté, frappé à coups de poing et de pied. Il subit des sévices physiques et psychiques. La bande lui reproche sa judaïté et inscrit « sale juif » sur son front avec un Typex. La cruauté des agresseurs ne s'arrête pas là. Estimant qu'il est homosexuel, ils lui infligent de sordides violences à connotation sexuelle. A plusieurs reprises, la bande fera référence à Youssouf Fofana, le chef du « gang des barbares », incarcéré pour avoir il y a deux ans martyrisé puis tué un jeune juif, Ilan Halimi, à Bagneux.
Ces références à ce gang violent étaient dans le but d'effrayer encore plus leur victime. La comparaison s'arrête là, puisque les agresseurs n'ont pas réclamé de rançon. Le dénouement du kidnapping est inattendu. Vers 19 h 30, le possesseur du box, qui compte parmi les agresseurs, a besoin de partir. Il refuse de laisser ses clés à ses complices qui relâchent alors la victime. Le jeune homme rentre chez lui en sang et en état de choc. Le lendemain, il dépose plainte au commissariat de police avant d'être hospitalisé.
Les enquêteurs de la sûreté départementale des Hauts-de-Seine, chargée de l'affaire, ont été chargés des interpellations. Tous habitent le même quartier de Bagneux. La garde à vue n'a pas permis de comprendre les véritables motivations de ces jeunes gens, âgés de 17 à 28 ans. Tous sont mis en examen et écroués pour « violences aggravées en réunion et en raison de l'orientation sexuelle, vraie ou supposée, de la victime, et en raison de son appartenance à une religion », « séquestration en bande organisée », « actes de torture ou de barbarie ».
(Le Parisien - 5 mars 08)