Plusieurs scientifiques et experts en armement ainsi que des députés du Parlement européen se montrent préoccupés, c'est un euphémisme, par le développement de ce projet. C'est pourquoi un expert en énergie, Gratan Healy, conseiller auprès des parlementaires, rassemble pour l'instant les pièces accusatoires de ce projet de fin du monde.
Magda Haalvoet, une eurodéputée belge, chef de file du groupe des Verts au Parlement européen est en charge du dossier. C'est elle qui doit donner une suite officielle aux demandes d'éclaircissement des membres de son groupe et qui fera en sorte que le Parlement fasse pression, via l'Otan, pour que les Etats-Unis répondent à toutes questions utiles, Magda Haalvoet est inquiète. Elle affirme même que ce type d'armement ("non lethal weaponery"), outre les conséquences écologiques désastreuses qu'il implique, "peut mettre en danger les libertés individuelles et la démocratie". Rien de moins.
Les initiales HAARP signifient en anglais "High-frequency Active Auroral Research" (recherches dans le domaine des hautes fréquences appliquées aux aurores boréales.) De prime abord, derrière ces initiales un peu ésotériques, se cache un projet de 30 millions de dollars de coût annuel que l'armée américaine présente comme d'innocente recherches sur l'ionosphère. Les promoteurs du projet n'épargnent ni leur énergie, ni leurs dollars en campagnes de relations publiques et en publicité pour rassurer l'opinion américaine. Néanmoins, il est difficile de croire qu'il ne s'agit pas d'un projet à des fins militaires lorsque l'on sait que les vrais bailleurs de fond sont la Navy, l'Air Force et le Département de la Défense.
A quoi ressemble Haarp sur le terrain ? Il s'agit d'une vaste installation qui s'étend sur plusieurs hectares, à Gakona, une petite localité au nord-est d'Anchorage en Alaska. Le coin n'est pas si perdu que cela puisque l'installation jouxte les immenses réserves gazières et pétrolières appartenant à la société Arco, par ailleurs propriétaire des brevets technologiques composant Haarp et "financier-écran" de ces équipements.
En outre, Haarp est relié à l'un des ordinateurs les plus puissants de la planète à l'université d'Alaska dans le Butrovich building. Quant à son aspect physique, il s'agit somme toute d'un vaste périmètre plat et déboisé, planté de 48 antennes de 20 mètres de haut, reliées chacune à un émetteur d'un peu moins de 1 million de watts de puissance. A terme, le nombre d'antennes et la puissance des émetteurs sont appelés à se multiplier pour atteindre la puissance phénoménale de 1 milliard de watts émis par un réseau de 360 antennes. Les émetteurs sont alimentés en énergie par 6 turbines de 3.600 CV brûlant quelque 95 tonnes de diesel par jour.
A quoi ça sert ?
Officiellement, les scientifiques qui travaillent sur cet émetteur radio veulent étudier l'ionosphère. Officieusement, Haarp va tirer parti de l'ionosphère pour en faire une arme à énergie. L'ionosphére est cette couche située au-dessus de la stratosphère, constituée de particules ionisées hautement chargées en énergie et qui démarre à une altitude moyenne de 48 km pour se terminer à 600 km de notre surface terrestre. Cette couche à haute densité énergétique est vitale pour notre planète car elle joue un rôle fondamental de bouclier, au même titre que la couche d'ozone. Elle nous protège des dégagements nocifs du soleil. L'ionosphère "capture" entre autres choses les particules chargées électriquement et nées des "vents et tempêtes" solaires et galactiques. On sait par ailleurs que les recherches menées depuis un siècle par une serie de scientifiques ont mis en évidence le fait que ce "manteau énergétique" protégeant la terre pouvait, avec une technologie appropriée, devenir une arme stratégique de toute première importance.
Haarp se fonde sur les recherches de Bernard Eastlund, qui s'est lui-même inspiré des travaux de Nikola Tesla, un scientifique croate, inventeur de génie du début du siècle, à qui l'on doit le courant alternatif (combattu par Edison favorable au courant continu) et le courant triphasé... Tesla mit notamment au point un procédé permettant de transférer de hautes quantités d'énergie électrique sans l'apport de c,ble sur une distance de 42 km et il consacra une bonne partie de ses recherches à "l'énergie ionosphérique" et aux phénomènes électromagnétiques. Ses travaux furent financés, canalisés, puis censurés pour des raisons financières par le banquier JP Morgan et la société Westinghouse. (voir remarquable génie Nikola Tesla et comment mener une guerre biologique et psychologique)
Un peu moins d'un siècle plus tard, Bernard Eastlund n'a fait qu'adapter les premiers travaux de Tesla dans lemdomaine de l'énergie électromagnétique. Et c'est ainsi que ce chercheur déposa douze brevets, entre 1987 et 1994, qui constituent l'ossature du projet "Haarp" et de ses technologies dérivées en matière d'armements. Le vrai propriétaire et exploitant de ces brevets n'est plus Eastlund (qui a fini par être éjecté du projet pour des raisons obscures) mais bien la société Apti-Arco, un consortium pétrolier derrière lequel se profilent la Navy, l'Air Force et le Départment of Défense US. Depuis le dépôt des brevets Eastlund, toute la recherche dans le domaine de l'énergie électromagnétique, par exemple à des fins médicales, est bloquée. C'est donc un vaste champ hautement prometteur de la science et de la médecine qui a été ainsi monopolisé par des intérêts liés à l'armée américaine.
Comment cela fonctionne-il?
Toute la technologie contenue dans le projet "Haarp" revient, grosso modo, à pointer vers l'ionosphère un faisceau d'ondes (comme le ferait un émetteur radio) à hautes fréquences (HF) afin de voir ce qui s'y passe. Le bombardement d'une zone donnée de l'ionosphère avec ces HF a pour effet de créer un énorme miroir virtuel qui agit comme une antenne. Cette "antenne" virtuelle réémettra des fréquences extrêmement basses (ELF : extremely low frequency) vers la terre. pour employer une image, outre l'effet d'antenne virtuelle ainsi déployée dans le ciel, on crée une sorte de four micro-ondes géant dans un territoire donné de l'ionosphère. Malheur aux avions et aux missiles qui passeraient dans le ciel à ce moment-là. selon la puissance des émetteurs, on pourrait tout aussi bien affoler les systèmes de guidages électroniques, radars et autres appareils radio de ces missiles et aéronefs que de les griller.
Par ailleurs, grâce à l'antenne virtuelle constituée d'ondes ELF, on peut véritablement scanner la croûte terrestre à des profondeurs extrêmes pour en faire une sorte de radiographie. De la sorte, les militaires américains sont fiers d'affirmer que grâce à "Haarp", plus aucun pays ne pourra leur cacher l'implantation de bases secrètes souterraines abritant des armes nucléaires... Selon des études de spécialistes américains en armement, on pourra également communiquer avec les sous-marins en plongée profonde situés dans des coins reculés des océans, détecter puis détruire tout missile ou avion, même furtif, s'engageant dans l'espace aérien américain.
Le but ultime étant de générer un bouclier protecteur global capable de faire le tri entre les cibles ennemies, nucléaires ou conventionnelles, et de les "traiter" de la façon adéquate. Enfin "Haarp" a surtout pour but d'empêcher toutes les communications radio et satellites ennemies dans une zone précise. En plus, avec l'aboutissement de ce projet, les Américains pourront rendre leur propre système de communication quasiment inviolable. Voilà pour la version officielle.
Les buts occultes
Sur la base des travaux et brevets d'Eastlund, d'autres scientifiques, chercheurs, journalistes et militants écologistes se sont engagés dans un véritable jeu de détective avec l'armée américaine afin de déterminer d'autres aspects non avoués par l'Air Force et la Navy du projet "Haarp". Parmi ceux-ci, le Dr Rosalie Bertell, une scientifique de haut niveau qui, naguère, avait été désignée comme expert par l'administration Reagan pour étudier les effets du projet d'armement "Star Wars". Elle est aujourd'hui consultante pour le Parlement européen sur "Haarp". Ou encore le Dr Nick Begich, un écologiste convaincu et Jeanne Manning, une journaliste indépendante qui s'est spécialisée dans les recherches sur les énergies dites "non conventionnelles" qui sont coauteurs d'un livre "anti-Haarp" au titre évocateur : "Angel dont' play this Haarp", qui a fait grand bruit outre-Atlantique et qui révêle, sur la base de données sérieuses, les applications occultes du projet. Le fruit de leur enquête a été corroborée par d'autres scientifiques comme le Pr Zielinski, un physicien allemand spécialisé dans l'électrodynamique quantique ou le chimiste américain Richard Williams. La liste des détracteurs scientifiques de Haarp est innombrable.
Pensées contrôlées
Selon ces scientifiques, les militaires n'en sont qu'à la phase expérimentale de leurs travaux mais les résultats déjà enregistrés sont très prometteurs. Ainsi, grâce à l'injection de fortes quantités d'énergie dans l'ionosphère, on pourra influencer la météorologie pour provoquer des effets bénéfiques dans une région donnée... ou cauchemardesque dans une autre.
Comment? Tout simplement en modifiant la circulation des vents en haute atmosphère là o ils entrent en interaction avec l'ionosphère. On pourra également provoquer la libération soudaine d'une énorme quantité d'énergie en imitant par exemple le flash provoqué par une explosion nucléaire à haute altitude. Un type d'action militaire qui ne relève en rien de la science-fiction puisqu'elle a déjà été utilisée sur le terrain en 1991 au cours de la guerre du Golfe et de l'opération "Desert Storm". Selon le périodique militaire officiel Defence News (n°19 du 13 avril 1992), les Etats-Unis avaient déployé sur le champ de bataille une arme à impulsion électromagnétique (EMP Weapon). Le but de cette arme est double: il permet, comme le fait une explosion nucléaire, d'empêcher toute forme de communication radio chez l'ennemi et a un effet redoutable en matière de guerre psychologique. On comprend mieux dans ce cas pourquoi des dizaines de milliers de soldats irakiens se sont rendus sans combattre. Autre application de la technologie "Haarp" : transmettre sans l'apport d'un cable électrique de fortes quantités d'énergie d'un point à l'autre. Utile, par exemple, pour ravitailler à distance les batteries électriques d'un sous-marin.
Mais il reste un domaine d'application, encore plus effrayant dont les militaires américains pourraient tirer parti grâce au projet "Haarp". Vu le passif de l'Air Force et surtout de la CIA en matière d'expérimentations chimiques et bactériologiques, il est concevable que les militaires n'aient pu résister à la tentation de faire de Haarp une arme polyvalente. On se souviendra en effet des terribles expériences secrètes réalisées sur de pauvres soldats conscrits qui consistaient à leur injecter d'énormes quantités de drogues pour modifier leur comportement. Ou encore les expériences pour influencer les activités cérébrales avec des ondes : dès 1952, le Dr Jose Delgado, professeur à Yale, avait découvert que l'on pouvait affecter le comportement émotionnel et la façon de penser d'un individu par l'utilisation de certaines fréquences et certaines ondes.
Le Dr Nick Begich, coauteur de l'ouvrage "Angels dont' play this Haarp," maintenant traduit en français titré "Les anges ne jouent pas de cette HAARP" chez Louise Courteau Éditrice, n'hésite pas à affirmer qu'un des buts du projet Haarp est de mettre sur pied une telle arme "il est douteux que les organisateurs du projet Haarp n'aient jamais discuté de ce type de recherches. Selon mes sources, tous ceux qui sont impliqués dans le projet sont en fait aux première étapes de développement de ce genre d'application". des scientifiques comme Delgado ou encore le Dr Robert Becker ont réussi à démontrer que des ondes de types ELF identiques à celles utilisées par Haarp, couplées avec l'emploi de courant alternatif, génèrent des fréquences "où la plupart des fonctions cérébrales profondes de l'être humain peuvent être manipulées de l'éxtérieur avec des résultats très tangibles". Certaines ondes peuvent en effet provoquer l'apparition dans le cerveau de substances neurochimiques qui génèrent, nous explique le Dr Begich, "un vaste arsenal de réponses et de comportements émotionnels ou intellectuels tels que des sentiments de peur, de dépression, de désir, d'amour, etc."
Ce type de technologie ne rebute absolument pas les stratèges du Pentagone, loin s'en faut. Pour preuve, on peut lire dans une revue à circulation interne (The revolution in military affairs - Stategic Studies Institute-US Army War College) qui n'est pas censée tomber entre des mains civiles la conception suivante: "Nos valeurs changent et la technologie s'ouvre sur de nouveaux horizons. Il y a peu, pendant la guerre froide, les opérations psychologiques et l'armement psychologique étaient encore primitifs. Alors que nous entrons de plain-pied dans l'ère de l'électronique et de la bioélectronique, il devient nécessaire de réévaluer les barrières morales et éthiques que nous avons posées en interdisant (toute technologie) pouvant manipuler l'esprit de nos ennemis tant à l'intérieur du pays qu'à un niveau international... Dès que cela sera possible, nous encouragerons des entreprises privées ou semi-privées à développer une technologie appropriée... Nous pouvons agir de même avec les nouveaux types d'armements comme les armes biologiques incapacitantes et les armes psycho-technologiques avancées..."
Bouclier global
L'utilisation des ondes et de leurs propriétés électromagnétiques est une arme terriblement efficace. Le Dr Rosalye Bertell affirme que les Américains expérimentent à l'insu de tous et surtout au mépris des conventions internationales ce genre d'armement depuis plus de quarante ans. Se sont succédé ainsi une série de projets : "Argus" (1958), "Starfish" (1962), "Solar Power Satellite" (1968 et 1978), "Space Shuttle Experiments" (1985), "Mighty Oaks" (1986) ou "Desert Storm" (1991), qui avaient tous pour but de jouer avec l'ionosphère ou avec certaines ondes pour différentes raisons : rupture des communications de l'ennemi, armes à plasma, etc.
"Haarp" est donc le dernier chapitre en date de ces projets. Les Américains auraient même l'intention de développer un véritable réseau de stations similaires à travers le globe afin de créer de la sorte un bouclier modulable total. Ainsi, il existe d'autres complexes de recherches sur l'ionosphère comme à Puerto Rico, en Norvège à Tromsoe, au Pérou à Jicamarca, en Russie (près de Moscou) ou encore à Nizhny Novgorod, en Ukraine ou dans le Tadjikistan...
Source : Telemoustique novembre 1997, Alain Gossens "