Samedi soir, à grands renforts de patrouilles et même d'un hélicoptère, les enquêteurs espéraient un dénouement rapide à la chasse à l'homme engagée quelques heures plus tôt. Hier, à 13 h 30, c'était chose faite. Cédric Hornec, 29 ans, a été interpellé par une quinzaine de gendarmes du peloton de sécurité et d'intervention des Sables-d'Olonne, dans un petit appartement de Saint-Hilaire-de-Riez, une station balnéaire de la côte vendéenne.
A une vingtaine de kilomètres seulement du lac d'Apremont, où Antoine, 8 ans, avait été retrouvé vendredi matin, entre la vie et la mort. En revenant à lui, le petit garçon a mis les enquêteurs sur la piste de Cédric Hornec. Le garçonnet affirme que c'est ce mécanicien qui, dans la nuit de jeudi à vendredi, l'a emmené de force, en voiture, au bord du lac d'Apremont, où il l'aurait jeté à l'eau depuis un ponton. Quant à Anne Deriez, la maman d'Antoine, elle a été retrouvée, avant-hier matin, le crâne fracassé, dans la salle à manger de sa longère de Bois-de-Céné.
Cédric Hornec, il y a une quinzaine de jours encore, était le concubin d'Anne Deriez, avant une séparation qu'on avait décrite comme « sans esclandre »*. Il apparaissait aux yeux des enquêteurs comme un « témoin important ».
* Qui est ce "on" qui avait décrit une séparation sans esclandre ?
Traqué depuis plus de vingt-quatre heures, pendant lesquelles il aurait, selon une source proche du dossier, « beaucoup bougé », il s'était finalement réfugié chez une amie, dans une résidence HLM, en plein centre-ville de Saint-Hilaire-de-Riez. Déjà connu des services de police, il n'a pas opposé de résistance au moment de son interpellation. Il a ensuite été conduit à la brigade de Challans, dont les hommes ont été mobilisés non-stop dès la découverte d'Antoine. Sa garde à vue, filmée comme l'exige la loi en matière criminelle depuis hier, s'y déroulait toujours hier soir, assurée par des officiers de la section de recherches des Pays de la Loire, et vraisemblablement pourrait se poursuivre jusqu'à demain midi, au plus tard. La jeune femme qui l'hébergeait au moment de son interpellation était elle aussi entendue par les gendarmes. Quant à la Peugeot 306 noire de Cédric H., elle a immédiatement été saisie pour y opérer bon nombre de prélèvements : Antoine affirmant avoir été conduit en voiture au lac, des traces de son ADN dans l'habitacle pourraient en apporter la preuve indiscutable.
A Bois-de-Cené, au domicile d'Anne Deriez, les « experts » de la gendarmerie poursuivaient hier leur méticuleux travail sur la scène du crime. L'autopsie de la jeune maman, qui aurait eu 30 ans en novembre, doit avoir lieu aujourd'hui.
Quant à Antoine, auprès duquel trois gendarmes se relaient en permanence, il se porte de mieux en mieux ; physiquement, du moins. Un militaire, spécialement formé dans l'audition et la communication auprès des mineurs, lui a annoncé la mort de sa mère, avant-hier soir, et il lui faut désormais faire face à cette douleur. Le procureur de la République de La Roche-sur-Yon devrait très prochainement requérir une ordonnance de placement pour qu'Antoine retrouve un environnement propice à sa reconstruction.
Ce terrible fait-divers en dit plus sur notre époque que de longs débats philosophiques qui ne font que constater l'échec de notre société en fin de cycle sans y apporter le moindre remède.