La Journée nationale de commémoration consacrée à la mémoire de l'esclavage, de la traite négrière et des abolitions a été instaurée il y a trois ans, le 10 mai. Elle se base sur la loi du 21 mai 2001 dite "loi Taubira", du nom de la députée de Guyane Christiane Taubira, loi qui reconnaît l'esclavage comme un crime contre l'humanité.
AIMÉ CÉSAIRE SERA ENSEIGNÉ AU COLLÈGE ET LYCÉE
La traite des Noirs "est une blessure profonde qui pèse encore sur nos consciences et les mémoires portent le poids de cette histoire", a fait remarquer le chef de l'Etat, qui s'est dit conscient "qu'il existe encore aujourd'hui des inégalités qui trouvent leur origine dans cet héritage si douloureux". "Ayons le courage d'en parler pour assumer ensemble notre Histoire", a-t-il demandé. "Je voudrais qu'on mette cette lucidité au service de l'apaisement", a ajouté le président, pour qui "le devoir de mémoire ne peut souffrir des concurrences et des clivages".
Cette volonté présidentielle se traduira à l'école afin, a expliqué M. Sarközy, "que nos enfants puissent comprendre ce qu'a été l'eclavage" et "mesurer les souffrances que l'esclavage a engendrées, les blessures qu'il a laissées dans l'âme de tous ceux que rien ne peut délier de ce passé tragique". La traite des noirs, l'esclavage et l'abolition devraient ainsi être introduits dans les nouveaux programmes de l'école primaire à la rentrée 2008. Le chef de l'Etat a également demandé que soient étudiés au collège et au lycée l'œuvre d'Aimé Césaire, poète et député martiniquais décédé le mois dernier à l'âge de 94 ans, retiré en 1995 des programmes de terminale littéraire par l'ancien ministre de l'éducation François Bayrou.
Autre annonce du chef de l'Etat : le 23 mai deviendra "une journée commémorative pour les associations qui regroupent les Français d'Outre-Mer de l'Hexagone et qui souhaitent célébrer le passé douloureux de leurs aïeux". Nicolas Sarközy était accompagné dans les jardins du Luxembourg par les ministres de la culture, Christine Albanel, et de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie, et par la secrétaire d'Etat à la politique de la ville, Fadela Amara, musulmane.
Le Monde 10 mai 2008