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  • Arbitrage Tapie: Christine Lagarde bousculée par les juges

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    « Ma réaction, c’est la consternation. J’ai été surprise, choquée, stupéfaite en voyant le résultat. » Au 2e jour de son procès pour « négligences » devant la Cour de justice de la République (CJR), Christine Lagarde décrit ainsi ce qu’elle a éprouvé en découvrant l’issue de la sentence arbitrale dans l’affaire Tapie, le 7 juillet 2008.

     

    Par celle-ci, Bernard Tapie se voyait accorder 403M€ - dont 45M€ de « préjudice moral »- pour solder le litige l’opposant au Crédit Lyonnais. L’alors ministre de l’Economie de Nicolas Sarkozy avait elle-même donné son feu vert à cette voie, l’arbitrage pouvant « mettre un terme à quinze ans de procédures et cesser l’hémorragie des honoraires d’avocats (jusqu’à 32M€ par an à la charge de l’Etat) », défend-elle.

    «Pourquoi n'avoir pas réagi ? »

    Certes, relève la présidente de la CJR, mais pourquoi n’a-t-elle pas demandé d’explications ? « Vous auriez pu comprendre que le compromis n’était pas conforme », assène Martine Ract-Madoux. Pourquoi, ensuite, n‘a-t-elle pas choisi de favoriser un recours en annulation ? « Ces 45M€ sont au coeur du dossier, insiste la magistrate. La mort d’un enfant, c’est 30 ou 50 000€ (d’indemnités), 45M€, c’est colossal ! Un coup de poing à l’estomac. Pourquoi n’avoir pas réagi ? »

     

     

    «C'était trop tard, la sentence était rendue»

    La salve de questions déstabilise la patronne du FMI. « Une fois de plus, ce n’est pas un dossier auquel je consacre tout mon temps », tente-t-elle. « C’est trop tard, la sentence est rendue. Qu’est-ce que je peux faire sinon étudier les solutions », poursuit-elle. « Les consultations (sur un potentiel recours) m’indiquent qu’il y a très peu de chances de succès », assure-t-elle.

    Sur sa décision, Christine Lagarde défend une méthode : « J’ai fait la balance entre les avantages et les inconvénients. Combien on risque, combien ça coûte ». Vous n’avez rencontré personne, relève la présidente. « J’ai lu tout le monde », rétorque-t-elle, expliquant avoir décortiqué « un paquet de notes » lors d’un déplacement en Russie.

     

    «Cela valait mieux pour l'intérêt général»

     

    « Un recours rouvrait toutes les procédures, j’avais les plafonds, la décision des liquidateurs de renoncer à 70M€, j’ai pris la décision de dire : On ne va pas en annulation. » Elle souligne : « Même s’il y avait l’émoi de l’opinion publique, j’ai considéré que cela valait mieux pour l’intérêt général ».

     

    Lundi, Christine Lagarde a dépeint le partage des tâches qui s’était instauré au ministère avec son directeur de cabinet, Stéphane Richard, qui semble avoir piloté quasi seul l’arbitrage. Le même lui a suggéré un déjeuner avec Tapie, qu’elle avait d’ailleurs accepté (avant l’arbitrage) malgré ses réticences... «Stéphane me dit qu’il a des idées géniales sur la façon d’augmenter le pouvoir d’achat des plus pauvres... Et j’étais, je l’avoue, un peu curieuse de rencontrer le personnage. »

     

    «Aucune raison de soupçonner une fraude»

     

    L’un des juges l’interroge sur sa relation à ce puissant directeur de cabinet - aujourd’hui PDG d’Orange et mis en examen dans cette affaire : « Ne vous demandez-vous pas si vous n’avez pas été manipulée par cet alter ego ? Pouviez-vous vraiment continuer à faire confiance à votre cabinet ? », demande-t-il. « Cinq ans plus tard, c’est trop facile, répond l’ex-ministre. A l’époque, je n’avais aucune raison de remettre en cause cette confiance. Ni de douter de la qualité des arbitres, de soupçonner de quelconque connivences ou cette « fraude » dont la cour d’appel (ndlr : qui a annulé l’arbitrage en 2015) parle aujourd’hui ».

     

    «Aucune instruction du ¨Président »

     

    Interrogée sur ses rapports avec Matignon et l’Elysée, Christine Lagarde assure n’avoir jamais reçu d’instructions sur cette affaire, « ni du Président de la République, ni du Premier ministre, ni dans un sens, ni dans l’autre ». D’autres les ont-elles reçues ? Peut-être les membres de son cabinet ?, suggère un juge. « Je ne les ai pas soumis à la question », répond Christine Lagarde. Nul doute que Stéphane Richard, qui doit témoigner ce mercredi matin devant la CJR, le sera.

     

      leparisien.fr

  • Julien Rochedy présente "Syriennes"

    TVL

  • JOURNAL TVLibertés DU 13/12/16

  • L’inquiétant M. Fillon

    François Fillon, par une tribune publiée ce jour dans Le Figaro, tente d’éteindre l’incendie que son projet santé a allumé et que ses lieutenants ont nourri de manière continue. Tentant de nuancer ses propos, en enfonçant des portes ouvertes, et sans contredire les déclarations polémiques de ses proches, cette vraie-fausse reculade pose plus de questions qu’elle n’en règle.

    En réalité, M. Fillon suscite encore plus d’inquiétudes qu’il n’en dissipe. Prenons les problèmes que pose sa déclaration un par un.

    De deux choses l’une…

    François Fillon écrit aujourd’hui que, promis juré, cela n’a jamais été dans son projet de changer quoi que ce soit à l’Assurance Maladie, que les Français seraient toujours aussi bien protégés sous sa présidence qu’aujourd’hui, et encore mieux, que les soins coûteux seraient mieux pris en charge. Et par soins coûteux, on entend bien entendu le dentaire, l’optique et l’auditif… Relevons pour l’anecdote que le même jour, sur l’antenne de RMC, Mme Stoppa-Lyonnet, sa conseillère santé, explique quant à elle que les médicaments aujourd’hui remboursés à 15/30% par l’Assurance Maladie devront passer sur l’assurance privée… Il serait peut-être temps que le camp Fillon accorde ses violons !

    Mais il y a plus grave que cette cacophonie, et cela renforce l’inquiétude que suscite la candidature de M. Fillon.

    Première possibilité. Sur ce dossier de la Sécurité sociale le candidat se débine et recule intégralement à peine deux semaines après sa désignation, et cela en dit long sur son absence de droiture, laissant entrevoir cinq ans d’immobilisme absolu dans le cas où il serait élu. Souvenons-nous des déclarations de campagne de M. Fillon pendant la primaire « je suis le candidat de la vérité », « je ne dévierai pas de mon projet », « je ne changerai rien à mon projet une fois la primaire gagnée »… C’est très mal parti ! Quand on constate un tel problème de méthode, pour un simple candidat, on se dit qu’il serait vraiment dangereux de l’installer à l’Elysée. Ce candidat n’est pas sérieux, il n’est pas crédible, il n’a pas l’étoffe d’un président. Un président doit avoir une vision, et s’y tenir.

    Seconde possibilité, plus probable. François Fillon est en train de mentir effrontément aux Français, en dissimulant la réalité terrible de ses intentions. Cela ne serait guère étonnant. Et d’ailleurs, le flou total de sa tribune, notamment sur la question du périmètre des remboursements, et le niveau de privatisation des soins qu’il envisage en témoignent. Tout porte à croire que son ambition reste la même, c’est-à-dire confier à ses amis d’AXA ou d’autres assurances privées la gestion de la Sécurité sociale, avec le cortège ravageur d’inégalités, de déremboursements et de renoncements aux soins que cela implique.

    À quelle sauce Fillon souhaite-t-il nous manger ? Soit il a menti aux électeurs de la primaire, soit il est en train de mentir aux Français.

    Ensuite, François Fillon occulte sa propre responsabilité dans la faillite du système.

    François Fillon fait un constat sur lequel on peut s’accorder : le système de santé, et plus largement le système de protection sociale, est à l’agonie. Toutefois, l’ancien chef du gouvernement élude totalement sa responsabilité dans cette situation. En 2017, Fillon veut « sauver la Sécu », quand en 2010, alors qu’il gouvernait la France, le « trou de la Sécu » atteignait la somme abyssale de 30 milliards d’euros. L’absence de réaction à la crise de 2008 et le laxisme généralisé dans la gestion des comptes sociaux, notamment face à la fraude, ont contribué pendant le quinquennat Sarkozy-Fillon à précariser l’avenir de la Sécurité Sociale, à pousser de nombreux Français à renoncer aux soins et à creuser les inégalités en matière d’accès à la santé.

    Il est cocasse quand il accuse ses adversaires d’être les fossoyeurs de la protection sociale, alors même qu’il a largement contribué à la situation que nous connaissons aujourd’hui. Et bien au contraire, mon projet vise à redresser et consolider le système de protection sociale, quand François Fillon propose de le détruire…

    Enfin, François Fillon oublie un principe essentiel de la Protection sociale.

    Dans sa tribune, il affirme les caractères universel et obligatoire de la Sécurité Sociale… mais, terrible aveu, il oublie totalement le troisième principe fondamental sur lequel le système est fondé : la solidarité ! Solidarité entre riches et pauvres, entre bien-portants et malades, entre petit risque et gros risque. Le fameux gros risque sur lequel François Fillon veut concentrer l’Assurance Maladie…

    Pas plus tard qu’hier matin, Jérôme Chartier affirmait sur les ondes que tous les types de rhumes ne seront plus pris en charge par l’Assurance Maladie, faisant suite aux propos de Dominique Stoppa-Lyonnet dans Les Échos la semaine dernière, assénant que « la grippe, les troubles digestifs temporaires, l’optique, le dentaire, les prothèses auditives n’ont pas à être pris en charge par l’Assurance Maladie obligatoire ». Quid des familles, des classes populaires et moyennes, des retraités ? La Mutualité française chiffre l’application de son projet à 1200 euros de dépenses annuelles supplémentaires pour une famille avec deux enfants. Le renoncement aux soins risque d’exploser, et, partant, les complications éventuellement coûteuses…

    ***
    M. Fillon trébuche donc déjà sur la question de la Sécurité sociale. Sur ce sujet pourtant essentiel, il n’exprime pas clairement ses intentions, il est en train d’essayer de mentir aux Français. Gageons qu’ils ne seront pas dupes. Et de toute évidence, la Protection sociale n’est pas le seul sujet sur lequel cela va se passer. Quand il s’agit de présider au destin de la France, il y a vraiment de quoi s’inquiéter. Mais nous serons très attentifs à ce qu’on ne mente pas aux Français, et surtout à leur démontrer qu’il existe une autre voie, autrement plus crédible et salutaire, celle que je porte avec tous les patriotes.

    Carnets d'espérances

    Marine Le Pen