"J'espère qu'au Royaume-Uni, il ne va pas se produire la même chose que ce qui s'était produit en Suède puisque je rappelle qu'en Suède, comme les sondages pour l'entrée dans l'euro donnaient désespérément le NON gagnant, eh bien la porte parole du camp du "OUI", qui était Mme Annah Lindt, […] a été assassinée dans une galerie commerciale".
Voilà une crainte que François Asselineau énonçait au micro de radio Sputnik il y a tout juste une semaine. Il est des circonstances ou l'on aurait préféré avoir tort et pourtant, tout confirme un parallèle entre les deux événements tragiques, comme le souligne le Président de l'Union Populaire Républicaine (UPR), que nous avons joint à nouveau tout à l'heure:
"Anna Lindh, qui était ministre des affaires étrangères et qui était l'égérie du "oui" avait 42 ans et avait de jeunes enfants, elle a été abattue à Stockholm et cela a fait une énorme émotion dans la population suédoise et les médias en avaient tiré un argument que cela allait peut-être bouleverser le sens du référendum qui avait lieu 3 jours après… Jo Cox, elle a 41 ans, elle a des enfants en bas âge et son assassinat fait exactement le même effet que celui d'Anna Lindh 13 ans auparavant.
"Le rapprochement entre les deux affaires ne s'arrête pas là, les coïncidences vont jusqu'à concerner le profil du tueur lui-même, même si pour l'instant on sait peu de chose.
"Avec Anna Lindh, il s'agissait d'un Serbe, qui s'appelle Mijailo Mijailović, qui était sorti 5 jours avant d'un asile psychiatrique et dont les motivations sont peu claires. Il y a eu des rumeurs qui ont circulé à l'époque, comme quoi il n'était pas forcément seul, comme quoi il avait été manipulé, etc […] eh bien là, en Angleterre, c'est également un malade mental semble-t-il ou quelqu'un qui a des antécédents psychiatriques, Thomas Mair, qui a abattu en pleine rue à la fois avec un pistolet et avec une arme blanche cette députée."
Et les conséquences des deux assassinats frappent également par leur ressemblance.
"C'était même allé plus loin, puisque la campagne avait été suspendue par respect pour la défunte, sauf que tous les médias avaient été mobilisés — y compris le jour du scrutin — pour vanter la destinée tragique de l'égérie du +Oui+ à l'Euro. Cela s'était assorti d'un sondage Gallup — un sondage d'origine américaine — qui avait annoncé sans vergogne que cet assassinat terrifiant d'Anna Lindh, avait provoqué un électrochoc dans la population suédoise et que cela bouleversait, cela renversait, le résultat du scrutin et que les Suédois allaient voter en faveur de l'Euro, par respect pour la défunte."
"Ce qui est absolument certain, c'est que le camp européiste se saisit de cette affaire pour faire mousser cette opération. On a vu d'ailleurs que cela ne concerne pas que les britanniques, puisque d'un seul coup, François Hollande, le Premier Ministre du Danemark, tous les chefs d'Etat et de gouvernement européens, mais aussi John Kerry, le Secrétaire américain qui a été le premier à réagir, tout le monde y va d'un couplet sur "c'est la démocratie qui est menacée…"
"Profonde tristesse pour Jo Cox et le peuple britannique. À travers elle, notre idéal démocratique a été visé. Ne jamais l'accepter!" déclarait Manuel Valls dans un tweet peu après l'annonce du décès de l'élu britannique.
"Profondément choqué par le meurtre hier de Jo Cox, dans ce qui n'est rien d'autre qu'une atteinte intolérable contre la démocratie". Réagissait quant à lui Nicolas Sarkozy sur Twitter.
Mais la palme de l'amalgame en France revient à François Bayrou, qui affirmait, lui aussi par l'intermédiaire twitter: "La jeune députée Jo Cox tuée parce qu'elle défendait l'Europe. Son assassin criait "Britain first!". Le fanatisme nationaliste mène au pire"
Alors que rien ne permet à ce stade d'affirmer que Jo Cox a été assassinée pour ses positions contre le Brexit. Les premiers éléments de l'enquête semblent indiquer que l'assassin n'aurait pas crié "Britain First" comme l'avait affirmé un témoin.
Quant à la presse, le doute sur les intentions du tueur — à ce stade de l'enquête — semble s'effacer, pour vous donner un aperçu du ton qui est donné depuis ce matin, voilà à titre d'exemple ce que l'on peut trouver dans une publication d'Alexis Poulin, le directeur d'EurActiv France, parue sur le site du : "Nous le savions déjà, le Brexit est un gâchis politique. Il est devenu aujourd'hui un drame humain. La député travailliste Jo Cox est décédée parce qu'elle menait campagne pour l'Europe, pour un rêve centenaire de prospérité et de paix entre nations."
"Les médias suédois avaient exactement fait la même chose. c'était une espèce de mort et transfiguration, ils avaient quasiment donné à la vie d'Anna Lindh une destinée christique. Elle était morte et elle allait ressusciter car les suédois allaient voter massivement pour l'entrée dans l'Euro. On joue sur des archétypes presque religieux pour essayer d'influencer les populations, en réalité plusieurs années après on ne sait toujours pas quelles ont été les motivations de ce Mijailo Mijailović, encore une fois qui était sortie 5 jours avant — chose étrange — d'un asile psychiatrique. Il a dit que finalement il ne lui en voulait pas, qu'il cherchait quelqu'un d'autre… enfin bref on ne sait pas!"
Amalgamer extrême-droite, néonazisme et sortie de l'Euro, le propre des médias et de la classe politique pro-européenne depuis des décennies, dans une volonté de mettre sous pression psychologisante l'électeur, par une forme de culpabilisation, d'après François Asselineau qui revient sur différents épisodes qui ont marqué l'histoire récente de l'Union:
"Depuis, on a mis dans la tête des français que défendre la souveraineté d'indépendance nationale, cela serait être d'extrême-droite, et puis accessoirement tout le monde connaît les dérapages de Jean-Marie Le Pen, on a mis dans la tête des Français que de proche en proche se serait avoir des sympathies pour le troisième Reich…
Ceci n'existe pas seulement qu'en France, on a mis la même chose dans la tête des Néerlandais avec Geert Wilders, on a fait la même chose avec les Grecs et Aube Dorée, qui est un mouvement néo-nazi, qui n'existait pas il y a 5 ans et qui a été ultra-médiatisé pour faire croire aux Grecs que c'étaient ceux qui s'opposaient au pillage — en coupe réglée — de la Grèce au profit d'intérêts financiers; que ceux qui s'opposaient à cela et à l'Euro étaient des néo-nazis."
François Asselineau qui conclut en paraphrasant Clausewitz, qu'il s'agit là de "la continuation de la même politique par d'autres moyens", regrette une volonté d'empêcher les gens de réfléchir de manière rationnelle. Ne dit-on pas qu'il faut savoir raison garder, malgré la vague d'émotion, face à une situation dont nous sommes loin d'avoir — à ce jour — tous les éléments de réponse.
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SPUTNIK