Par Sebastien de Lyon le 17/03/2019
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Le syndicat mixte Baie de Somme-Grand littoral picard a dû modifier le règlement de son équipement aquatique situé à Quend-Fort-Mahon, l’Aquaclub de Belle Dune, afin d’accueillir les femmes vêtues de burkini.
La décision fait suite à un incident survenu le 16 août 2016. Deux clientes se présentent à l’Aquaclub de Belle Dune dans le cadre d’un séjour au village Pierre et Vacances. « Les deux femmes ont montré un maillot de bain intégral, une tenue qui n’était pas autorisée à l’époque pour des raisons d’hygiène », explique le directeur de la structure, Éric Balédent.
C’était la première fois qu’une demande de ce type a été formulée et il n’y en a pas eu d’autres depuis. « Les clientes ont pris cela pour de la discrimination, mais il n’en est rien. Nous accueillons tout type de publics. D’autres demandes ont été refusées comme l’utilisation de combinaison de plongée, de venir surveiller des enfants, habillé au bord du bassin, les shorts de bains pour les hommes… Il est précisé au règlement que toute tenue habillée est refusée, et pas précisément un burkini. C’est toujours une question d’hygiène », poursuit le directeur.
L’une des deux femmes a néanmoins saisi le Défenseur des droits, estimant « avoir été victime de discrimination fondée sur sa religion ». Cette autorité administrative indépendante, créée par la révision constitutionnelle de 2008, veille au respect des lois et des libertés. Après étude du dossier, le Défenseur des droits a assigné le Syndicat mixte, concluant que « le refus d’accès opposé aux deux dames fondé sur le port du burkini caractérise une discrimination fondée sur la religion et le genre au sens des articles 8 et 9 de la Convention Européenne des droits de l’Homme ».
La plaignante avait quitté son lieu de vacances plus tôt que prévu, parce qu’elle ne pouvait pas accompagner ses enfants à l’Aquaclub. « Elle a déjà obtenu le remboursement des nuitées non effectuées par le groupe Pierre et Vacances mais estime que l’indemnisation ne couvre ni les frais engagés pour rentrer précipitamment, ni le préjudice moral subi par elle-même et ses enfants »,explique le président du Syndicat mixte Stéphane Haussoulier.
Compte tenu du risque d’être poursuivi devant le tribunal correctionnel et d’une jurisprudence donnant droit à la plaignante à une indemnisation de 1000 euros, les élus du Syndicat mixte ont considéré la requête du Défenseur des droits et décidé de modifier le règlement de l’Aquaclub. Une indemnisation de 300 euros sera également proposée à la plaignante.
Cette décision a donné lieu à un débat entre les élus, mercredi en conseil syndical. Delphine Damis-Fricourt, conseillère départementale de Gamaches, défend le droit de la femme « pour les rares qui portent le burkini, c’est leur tenue de bain, pas du jour ! » Alain Baillet, maire de Fort-Mahon-plage, n’est pas d’accord : « Il y a en a eu sur la plage l’année dernière, ça a fait peur aux gamins ! Je vote pour parce qu’il le faut, mais ça va faire fuir d’autres clients. » La délibération a été votée avec deux voix contre et six abstentions. « On refuse le short et là on accepte cette tenue, ça m’embête », note Jean-Yves Blondin, maire de Lanchères. Michel Boutin, maire de Boismont trouve « incroyable de pouvoir débattre de ça alors que c’est un vêtement ostentatoire de la religion musulmane ». Le short de bains pour les hommes reste bien interdit.
Ce ne sont pas les seuls dégâts relevés dans la cathédrale. Ce mardi, on a découvert que deux vitraux avaient été brisés. Il s’agit de deux éléments de la rose sud, qui fait actuellement l’objet d’une restauration. Deux serrures ont également été forcées.
(…) Les vitraux brisés datent du XIXe siècle. Ils font partie de ces pièces retravaillées par Debret et Viollet le Duc suite aux destructions de la Révolution.
Ce ne sont pas les seuls dégâts relevés dans la cathédrale. Ce mardi, on a découvert que deux vitraux avaient été brisés. Il s’agit de deux éléments de la rose sud, qui fait actuellement l’objet d’une restauration. Deux serrures ont également été forcées.
(…) Les vitraux brisés datent du XIXe siècle. Ils font partie de ces pièces retravaillées par Debret et Viollet le Duc suite aux destructions de la Révolution.
Des chercheurs de NRW [Rhénanie-du-Nord-Westphalie] recherchent des dons de sang pour des migrants
*On recherche des donneurs originaires d’Afrique et du Proche-Orient
*De nombreux migrants ne supportent pas le sang européen [Littéralement : Souvent les migrants ne supportent pas les réserves de sang européen]
*Des recherches sont en cours sur les particularités du sang dans les différentes ethnies
Elizabeth Y. de Mettmann appelle publiquement à l’aide. Son fils a une maladie du sang qui met sa vie en danger. Seul un don de cellules souches peut l’aider. Mais le sang européen provoque souvent chez les migrants et réfugiés d’Afrique ou des pays arabes des réactions de rejet avec de graves conséquences pour la santé, pouvant aller jusqu’à la mort.
Un projet de recherche unique en son genre en Allemagne
Le docteur Thomas Zeiler, qui dirige le centre Ouest de transfusion sanguine de la Croix-Rouge allemande à Ratingen, a lancé pour cette raison un projet de recherche de concert avec les hôpitaux universitaires de Düsseldorf et de Essen, ainsi qu’avec l’association Caritas. Il porte le nom de « Blustar.NRW » . Sont recherchés des donneurs de sang et de cellules souches venant des pays africains, mais aussi du Proche et du Moyen-Orient, ainsi que de Turquie.
Subventionné par l’UE
C’est justement avec des patients qui ont immigré ces dernières années qu’on rencontre des difficultés au niveau des soins. Dans le même temps, grâce à ce projet subventionné par l’Union européenne, les recherches doivent être poursuivies sur les propriétés différentes du sang et des cellules souches dans les différentes ethnies.
Les migrants ayant des racines extra-européennes appelés à donner leur sang
C’est pourquoi, grâce à une campagne de communication à grande échelle réalisée en plusieurs langues, tous les partenaires s’adressent aux immigrés ayant des racines extra-européennes. Ils sont invités à faire établir leur profil de donneurs de sang ou de cellules souches pour aider les personnes ayant des origines ethniques particulières.
Actualisé le 26 – 02 – 2019 à 13:08
(Traduction Fdesouche)
[Info-Migrants n’a pas apprécié cet article de la WDR. C’est, bien sûr, son droit. Mais accuser Fdesouche, qui n’a fait que le traduire, de diffuser une „infox“, de „biaiser“ et de „détourner“, c’est tout simplement malhonnête.]
« Fin février, le site d’extrême-droite Fdesouche a publié un article intitulé « Allemagne : de nombreux migrants ne supportent pas le sang européen ». Selon le texte truffé d’erreurs et d’approximations, les migrants et réfugiés originaires d’Afrique ou du Moyen-Orient présenteraient « une réaction de rejet avec de graves conséquences sur la santé » lorsqu’ils sont transfusés avec du sang de personnes européennes.
[…]
Comme bien souvent, l’infox de Fdsouche part donc d’une véritable information que le site a biaisée et détournée pour nourrir des préjugés racistes. »
AFP, publié le lundi 11 mars 2019 à 20h09
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, confronté depuis deux semaines à une contestation inédite en 20 ans de pouvoir, a annoncé lundi renoncer à briguer un 5e mandat et le report sine die de la présidentielle prévue le 18 avril.
Le président Bouteflika avait regagné l'Algérie dimanche, à l'issue de deux semaines d'hospitalisation en Suisse pour des "examens médicaux".
Dans un message à la nation publié par l'agence officielle APS, il précise lundi que la présidentielle aura lieu "dans le prolongement" d'une conférence nationale" chargée de réformer le système politique et d'élaborer un projet de Constitution d'ici fin 2019.
En s'engageant dans ce texte "à remettre les charges et les prérogatives de président de la République au successeur que le peuple algérien aura librement élu", M. Bouteflika indique implicitement qu'il restera chef de l'Etat à l'expiration de son mandat le 28 avril 2019.
"Il n'y aura pas de cinquième mandat et il n'en a jamais été question pour moi, mon état de santé et mon âge ne m'assignant comme ultime devoir envers le peuple algérien que la contribution à l'assise des fondations d'une nouvelle République", déclare M. Bouteflika dans ce texte.
"Il n'y aura pas d'élection présidentielle le 18 avril prochain", poursuit le président algérien disant ainsi "satisfaire une demande pressante que vous (Algériens) avez été nombreux à m'adresser".
La prochaine présidentielle "aura lieu dans le prolongement de la conférence nationale inclusive et indépendante (...) équitablement représentative de la société algérienne comme des sensibilités qui la parcourent" qui "devra s'efforcer de compléter son mandat avant la fin de l'année 2019", ajoute M. Bouteflika.
De nombreux klaxons commençaient à résonner lundi en début de soirée dans le centre d'Alger.
NdB: Allez maintenant, retour en Algérie, votre vrai pays!
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AFP, publié le vendredi 08 mars 2019 à 00h29
La stèle marquant l'emplacement de l'ancienne synagogue de Strasbourg, détruite par les nazis, a été heurtée accidentellement le week-end dernier par un automobiliste, sans qu'il ne s'agisse d'un acte antisémite.
"En faisant marche arrière, la personne, client d'une boîte de nuit à côté, a heurté la stèle", a indiqué jeudi à l'AFP une source proche de l'enquête, confirmant une information des Dernières nouvelles d'Alsace (DNA).
Samedi matin, cette stèle commémorative, pesant 1,6 tonne, avait été retrouvée renversée, entraînant une vague d'indignations dans un contexte général de recrudescence d'actes antisémites.
L'examen des vidéosurveillances de cette zone du centre-ville de Strasbourg, où se trouvent de nombreux commerces, et l'audition de différents témoins ont permis à la Sûreté départementale d'identifier l'automobiliste, un homme de 31 ans.
Il a été placé en garde à vue mercredi, puis remis en liberté jeudi soir par le parquet de Strasbourg. Il est convoqué devant la justice en juin pour "défaut de maîtrise du véhicule" et "délit de fuite".
"A ce stade, aucun caractère antisémite n'a été retenu", a indiqué cette source proche de l'enquête.
L'automobiliste et ses passagers ont expliqué avoir oublié des affaires dans la boîte de nuit dont ils sortaient, et avoir fait marche arrière pour se garer au plus près de l'établissement. L'un des passagers dit avoir entendu un choc.
"La voiture présente des traces sur l'attelage à l'arrière, qui peuvent correspondre au choc sur la stèle", a-t-on expliqué de même source.
"Il y a un enchaînement logique et cohérent", a-t-on ajouté.
- Rasée par les nazis -
Souvenir de l'ancienne synagogue, la stèle a été installée en 1976 et porte l'inscription: "Ici s'élevait depuis 1898 la synagogue de Strasbourg, incendiée et rasée par les nazis le 12 septembre 1940", lorsque l'Alsace venait d'être annexée par le IIIe Reich. Les décombres de la synagogue avaient été dynamités l'année suivante. Une nouvelle "Synagogue de la Paix" a été inaugurée en mars 1958.
Après la découverte par un passant de la stèle couchée à côté de sa base en béton samedi matin, la police avait ouvert une enquête "explor(ant) toutes les pistes afin de déterminer l'origine intentionnelle ou accidentelle de l'événement", ainsi que son caractère antisémite ou non, avait indiqué samedi une source proche du dossier.
Rapidement, de nombreuses réactions indignées se sont fait entendre, avec des condamnations en France et à l'étranger, y voyant une nouvelle manifestation d'un antisémitisme violent et haineux.
Dans l'attente des conclusions de l'enquête, le Consistoire israélite du Bas-Rhin s'était dit "consterné par la dégradation de cette stèle (...), que ce soit intentionnel ou non".
L'Alsace a été le terrain récemment de plusieurs actes antisémites: dans le cimetière juif de Quatzenheim, au nord-ouest de Strasbourg, 96 tombes avaient été recouvertes de croix gammées, et celui de Herrlisheim, au nord-est de la ville, avait été souillé de graffitis antisémites le 11 décembre, jour de l'attentat du Marché de Noël de Strasbourg.
Lundi, des écrits à caractère antisémite ont été retrouvés devant l'entrée du personnel d'une école maternelle publique de Strasbourg et des croix gammées ont été dessinées sur les murs d'une ancienne synagogue de Mommenheim (Bas-Rhin), devenue une salle d'activités gérée par la commune.
D'après des travaux Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio, l'approbation de l'action du chef de l'État recule de trois points.
Le grand débat n’est pas encore terminé que, déjà, Emmanuel Macron n’en récolte plus les fruits. Selon ce qu’indique le dernier tableau de bord Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio, 31% des Français approuvent son action, soit une baisse de trois points.
Si son électorat du premier tour de la présidentiel continue de se remobiliser (72%, + 9 points), Paris Match indique que la baisse est nette chez les personnes de plus de 65 ans (30%, -12 points) et les retraités (30%, -13 points). De la même manière, l’inversion se fait aussi chez les sympathisants Les Républicains (30%, -17 points).
Autre révélation de ces travaux : le « grand débat national » n’est plus l’un des principaux sujets de conversation des Français (32%, -18 points), tandis que les « gilets jaunes » sont un thème cité par 67% des personnes interrogées. A noter également que 46% des sondés (-8 points) estiment que le président « ne défend pas bien les intérêts de la France à l’étranger », écrit Paris Match, précisant qu’il s’agit « peut-être d’un effet de sa discrétion sur deux dossiers : le retour des djihadistes français et la situation en Algérie. »
VA
Esprits Libres – 05/03/19
(Merci à dobsky)
C’est une prison qui n’a jamais été remplie(…) On a mis de l’argent pour désécuriser cet établissement(…) on a une prison qui est à moitié vide(…) On a même des détenus qui refusent de quitter Condé-sur-Sarthe tellement ils y sont bien
Emmanuel Baudin – Secrétaire Général du Syndicat National Pénitentiaire F.O.
La compagne du détenu qui a poignardé deux surveillants de prison est décédée dans l’assaut du RAID. L’auteur de l’attaque, Michaël C., a pour sa part été blessé lors de l’intervention des forces de l’ordre.
« L’intervention du Raid est en cours » à la prison d’Alençon-Condé, ont indiqué des sources concordantes à l’Agence France presse.
Le secrétaire national de Force ouvrière, Emmanuel Guimaraes, a confirmé qu’il « y avait bien deux couteaux en céramique ». La compagne de Michaël Chiolo est « celle qui a donné les coups en premier », poursuit-il. Lors de l’attaque, le couple aurait crié « Vous êtes des mécréants, vous allez mourir ».
Le profil du détenu qui s’est retranché dans la prison de Condé-sur-Sarthe après avoir gravement blessé deux surveillants est particulièrement inquiétant. L’homme purge actuellement une longue peine pour séquestration, torture et meurtre.
Michael Chiolo a été condamné à 28 ans de prison ferme pour avoir séquestré, torturé puis finalement mis à mort un homme en avril 2012 à Montigny-lès-Metz. […] il échappera à la perpétuité requise mais écopera malgré tout d’une lourde peine. Les deux autres accusés seront, eux, condamnés à 28 et 18 ans de prison.
Converti à l’islam depuis 2010, il s’est distingué en 2015 en criant « Bataclan » dans la cour de promenade de la prison et en mimant les attentats qui avaient endeuillé la France le 13 novembre 2015. Il a écopé d’un an de prison pour apologie d’actes terroristes avant d’être transféré à Condé-sur-Sarthe.
Mickaël C., un détenu radicalisé, a donné plusieurs coups de couteau à deux surveillants de la prison d’Alençon-Condé-sur-Sarthe (Orne) ce mardi 5 mars. L’agression s’est déroulée dans une unité de vie familiale, où il venait de passer le week-end avec sa compagne, et où il est toujours retranché. Le Raid est sur place.
La compagne du détenu aurait introduit en détention l’arme de l’agression, un couteau en céramique. « La céramique ne sonne pas au portique. Enceinte, elle n’a pas été fouillée », explique Force ouvrière. Le syndicat indique également qu’elle aurait participé à l’agression sur l’un des surveillants.
Depuis 9h45, le détenu est retranché avec sa compagne, Hanane A. et inconnue des services de police, dans une unité de vie familiale (UVF). Selon nos informations, cette dernière est enceinte. L’assaillant dit par ailleurs être en possession d’une ceinture d’explosifs, ce que personne n’a pu vérifier.
« Le caractère terroriste de cette attaque ne fait aucun doute », a déclaré la ministre de la Justice, à propos de la situation à la prison de Condé-sur-Sarthe.
Selon plusieurs médias, le détenu a agressé les surveillants en criant « Allah Akbar ».
« Il y avait du sang partout, c’était une scène de boucherie. Nous avons dû les maintenir éveillés pour qu’ils ne perdent pas connaissance« , a fait savoir à Ouest-France un responsable syndical à propos de ses collègues blessés.
« Nous avons un acte terroriste qui s’est déroulé en prison », a vivement réagi Yoann Karar, le secrétaire général adjoint de FO Pénitentiaire, sur l’antenne de BFMTV.
Deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe dans l’Orne ont été agressés par un détenu radicalisé muni d’une arme artisanale. Le pronostic vital de l’un des deux agents est engagé.
Les faits se sont déroulés aux alentours de 9 heures, le détenu est actuellement retranché dans la prison. Le Raid et les Eris, les équipes régionales d’intervention et de sécurité, ont été appelés sur place. Inauguré en 2013, le centre pénitentiaire d’Alençon-Condé-sur-Sarthe abrite des détenus violents et dangereux qui n’ont plus rien à perdre. C’est l’une des deux prisons les plus sécurisées de France, avec Vendin-le-Vieil.
Le centre pénitentiaire d’Alençon-Condé-sur-Sarthe a ouvert un quartier spécial pour détenus radicalisés. La création de ce nouveau QPR avait été annoncée en février par le gouvernement.
J’ai dans ma bibliothèque quelques livres de grammaire et de langue française (chinés dans les vide-greniers) dans un état qui laisse supposer qu’ils ont été fréquemment pris en main. Par exemple, celui-ci, dont la trente et unième édition (!) fut imprimée en 1950. C’est un manuel de grammaire destiné aux classes de sixième. La deuxième leçon présente, dans la rubrique La vie des mots, le texte suivant : « Le sens des mots s’élargit : Le mot boucher désignait au Moyen-Age l’homme qui vendait de la viande de bouc. Un panier n’était proprement qu’une corbeille à pain. Le mot bureau a désigné tout d’abord un petit morceau de bure ou étoffe grossière, ensuite le meuble sur lequel on pose cette bure, puis la salle dans laquelle ce meuble est placé… »
Qui d’entre nous sait encore ce qui constituait, pour un élève de sixième en 1950, le B.A ba de son apprentissage de la langue française ?
L’histoire des mots venait en parallèle de l’histoire des hommes ou de l’histoire d’une nation car les notions de langue, de citoyenneté et de nation étaient naguère (c’est-à-dire il n’y a guère de temps, dans un passé récent) intimement liées.
18 ans après, il ne resterait rien, en quelques mois, de cet ancestral mais fragile ordonnancement des règles subtiles et précieuses de notre langue ; la révolte de mai 68 était passée par là ; rébellion plus que révolte des étudiants petits-bourgeois, enfants de grands bourgeois, marxistes d’opérette qui, pour faire la nique à papa et à maman (expression qui a trouvé son délicat point d’orgue, ou son point G, de nos jours), se donnait pour tâche d’appliquer en France les pratiques radicales (et collectivistes en matière d’éducation) du Petit livre rouge de Mao.
C’est ainsi que, de démission en démission (de ministres de l’Education nationale) et de dogmatisme idéologique en abdication laxiste, désinvolte ou inconsciente (on pense à cette professeur-e ou professeuse qui, le pistolet sur la tempe, était en train de rigoler bêtement), les « maîtres » ont renoncé à inculquer la moindre règle de grammaire ou d’orthographe aux petits Français. C’est ainsi que ceux qui fréquentent les réseaux sociaux ou qui s’enquièrent de quelques commentaires sur internet peuvent lire ces perles que j’ai relevées (en l’état) en quelques minutes sur la toile, qui pourraient prêter à sourire, si elles n’étaient pas aussi tragiquement révélatrices d’un épouvantable désastre : l’indigence de notre enseignement qui a fabriqué des analphabètes en masse.
Effectivement, ça devient n’importe quoi… Pour beaucoup de personnes, l’attention que l’on accorde à l’orthographe et à la grammaire est une question de bonne éducation ; quand on écrit, on s’astreint, par respect de soi et des lecteurs, par courtoisie, à éviter les fautes ou à les corriger, comme on peut trouver naturel de dire bonjour à sa boulangère.
D’autres – les plus nombreux, hélas – ne voient pas cette nécessité. Ils estiment que la forme importe peu du moment qu’on se fait comprendre. En d’autres termes, qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. C’est effectivement un raisonnement de pochard. Un homme bien né et bien éduqué ne boit pas du champagne dans une tasse à café et nos amis belges savent bien qu’une bonne bière ne peut être dégustée dans n’importe quel bock ; chaque bière de tradition a d’ailleurs élaboré son propre verre comme, en France, il existe des verres pour déguster du bordeaux, du bourgogne ou de l’alsace.
Le flacon, en même temps qu’il contient le nectar, lui donne sa forme, sa structure, et sublime ses qualités. Sans contenant, il n’y a pas de contenu. La langue française contient à elle seule tout le génie français.
La langue, l’écriture, l’expression, la communication.
On a prétendu que le XXIe siècle allait être celui de la communication. C’est vrai qu’il n’y eut jamais autant d’outils pour la servir ni autant de mots pour la définir. Mais il est vrai aussi qu’il n’y eut jamais aussi peu de liberté d’expression ; on croyait 1984 dépassée, mais cette année rendue intemporelle par George Orwell arrive en 2019, au pas clouté des flics-robots anonymes, cachés derrière leurs visières et leurs boucliers, sans pitié, sans états d’âme ni de service.
« Une langue est un système conventionnel de signes utilisé par un groupe social (Larousse) qui ne précise pas : humain.
Les animaux, eux, ont des moyens de communiquer très variés (chant des baleines ou des oiseaux, danse des abeilles, postures des chiens, etc.) qui laissent supposer que les hommes auraient bien à en apprendre, même s’ils ne se servent ni de leur langue (comme organe vocal) ni de l’écriture.
Certains situent les débuts de l’écriture à Sumer en Mésopotamie (l’actuelle Irak) environ quatre millénaires avant notre ère ; mais les tablettes de Tartaria découvertes en Roumanie pourraient être antérieures de 1500 ans à l’écriture sumérienne si leur authenticité est prouvée.
Nos ancêtres les Gaulois
La civilisation celtique, installée sur la quasi-totalité de l’Europe avant l’émergence des civilisations grecque et romaine, a fait son apparition un millénaire avant notre ère, son écriture, et les quelques bribes de gaulois dont nous avons héritées (quelques dizaines de mots[1]), est apparue trois ou quatre siècles après, mais nous n’en avons aucune certitude.
Les druides étaient les représentants sacerdotaux des Gaulois, intercesseurs entre le peuple et les dieux, mais aussi leurs sages et leurs savants ; leur parole prévalait sur celle du roi ; leur parole… car les druides n’écrivaient pas et n’enseignaient pas l’écriture, qu’ils connaissaient parfaitement[2], mais qu’ils considéraient déjà comme l’un des éléments de la fin du cycle, une concession faite à la matérialité ; les candidats à la fonction druidique apprenaient pendant une vingtaine d’années les bases de la sagesse (la connaissance) celte en faisant travailler leur cerveau, leur mémoire et en les vérifiant sur le terrain.
Ce rigorisme spirituel n’a pas servi la culture celte ; les historiens et les « intellectuels » ont considéré la civilisation celte comme négligeable pace qu’elle n’avait laissé ni une écriture complète et des écrivains, ni des temples à colonnes, ni un art de la guerre. La force des Romains et la raison des Grecs semblent avoir gagné sur la spiritualité des Celtes. Pourtant, les druides connaissaient le langage des dieux qui est celui des symboles ; pour les druides, la langue des dieux ne pouvait pas s’écrire ; plus tard, pourtant, une écriture est née de ce langage des formes qui ne s’adresse qu’à l’intuition, au cœur et à l’intelligence, il s’agit de l’écriture runique dont on découvre peu à peu sa richesse[3]
Ce sont les Gaulois qui ont inventé la charrue et les plus importantes méthodes de culture du sol, avec lequel ils entretenaient des liens magiques, et ce sont eux qui travaillaient le plus finement l’art de la parure et des bijoux. A la fois des paysans frustes et des artistes délicats. Le génie français vient de cet antagonisme apparent. Et, comme tout est analogie, un autre antagonisme apparaîtra issu du premier avec les langues régionales, implantées dans le terroir de leurs ancêtres, et, plus tard, la langue française dont s’entichera toute l’Europe pour sa délicatesse et sa préciosité. C’est ce que Spengler appellera une langue de culture, voire de civilisation puisque le français tendra à l’universalité.
Les langues régionales
Les langues régionales, elles, naissent du sol, du terroir, chacune portant dans son accent toute l’histoire d’un pays, jusqu’aux moindres intonations, la couleur des toits et des robes, le souffle du vent, le chant des oiseaux, l’odeur des foins, les gestes des semeurs, des bûcherons, du cordonnier, la chaleur des amitiés, la défiance de l’étranger en même temps que le sens de l’hospitalité. Le gallo-roman a donné naissance à la langue d’oc au sud et d’oïl au nord mâtinée de franc. Dans les abbayes romanes construites sur les lieux sacrés des païens, les moines copistes, dans le froid et le silence des scriptorii, s’évertuent à éradiquer les derniers témoignages des anciens guérisseurs des campagnes, à propager la parole du nouveau dieu et à l’enluminer.
L’apparition de la langue française et son triomphe dans le monde
En 1539, François Ier, par l’Edit de Villers-Cotterêts, imposera le français comme langue administrative de tout le royaume et les Révolutionnaires jacobins de 1789 continueront l’œuvre de centralisation et d’uniformisation des rois en interdisant les langues régionales.
La langue française ne pouvait que triompher et les langues régionales péricliter ; les élèves des troisième et quatrième républiques s’appliquaient tout autant à écrire leurs dictées - peut-être en tirant la langue - que les scribes du Moyen-Age à reproduire les textes sacrés. Jusqu’en 1968, la langue française conservera de par le monde une aura indéniable et, en France même, une utilisation châtiée, ou tout au moins policée, jusque dans les milieux les plus modestes. Un enfant d’ouvrier maniait la langue française avec autant d’aisance et de maîtrise qu’un enfant de bourgeois.
Puis le paysan fut moqué et la terre natale désertée. Ce fut la ruée vers les villes, les mégapoles, la mondialisation, le mondialisme ; l’anglais basique remplaça le français comme langue universelle.
L’éternel combat entre la qualité et la quantité allait ressurgir ; quand le français était devenu la langue européenne au XVIIIe et mondiale au XIXe siècle, sa difficulté à la maîtriser constituait, paradoxalement, l’un de ses atouts, à des époques où le goût de l’effort était répandu, mais aussi parce qu’on lui reconnaissait cette beauté qui s’était patiemment construite et qui avait fini par devenir naturelle : la distinction s’apparentait alors à la grâce. Ceux qui avaient consenti (entre autres) à cet effort étaient légitimement l’élite d’une nation.
« Notre langue est réputée pour sa clarté, pour la précision de son vocabulaire, pour la richesse de ses verbes et de leur construction, pour la force de sa syntaxe. C’est pour cela que toute l’Europe se l’est appropriée il y a trois siècles. » disait Hélène Carrère d’Encausse devant les membres de l’Académie française en 2002.
Hélène Carrère d’Encausse poursuivait : « « L’enseignement, tel qu’il était conçu, enserrait l’élève dans les mailles serrées d’un même savoir lui offrant la maîtrise de la langue, la connaissance de l’histoire nationale, d’une géographie remarquable par sa variété. Ce savoir commun à des générations de toutes origines les avait unifiées dans la certitude de partager un même passé, une même culture, un même patrimoine et par là même d’être unies dans un même destin et une même vision de l’avenir. Mais depuis presque un demi-siècle, des théoriciens de la pédagogie ont imposé au système éducatif français une idée que naïvement ils croyaient neuve, c’est que l’école avait pour mission d’écouter l’enfant au lieu de lui apporter les connaissances qui formeraient son raisonnement. »
En 2019, il est impossible d’avoir recours au passé et tout ce qui faisait le charme de la vie est interdit.
La langue française, à partir de 1968, fut méthodiquement, lentement mais rageusement et inexorablement, assassinée.
Qui sont les assassins ?
Les commanditaires de l’assassinat sont les idéologies progressiste et mondialiste, l’une et l’autre ayant pour but de faire table rase du passé quel qu’il soit et de détruire tout ce qui peut constituer un système structuré ou des points de repère : la langue, la nature, le patrimoine, le genre sexuel, l’architecture, la famille, l’identité, les cultures, l’histoire, les nations, les peuples, etc.
En ce qui concerne la langue française, leurs hommes de main – les exécuteurs des basses œuvres - sont l’idéologie, le laxisme, la paresse, le « progrès », le « politiquement correct », la superficialité, la mode qui s’entendent tous comme larrons en foire et il est bien souvent difficile de les distinguer.
L’idéologie est représentée par les fonctionnaires de l’Education nationale (autrefois appelés « maîtres »), par les féministes et les militants du « genre » (l’écriture dite « inclusive ») et par le politiquement correct, un totalitarisme importé des Etats-Unis.
C’est ainsi qu’une gomme devient un « bloc mucilagineux à effet soustractif », un nain, « une personne à verticalité contrariée », nager dans une piscine, c’est « se déplacer dans un milieu aquatique profond standardisé et traverser l’eau en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête ». Les lycéens ne savaient pas qu’il fallait, comme ils disent, « se prendre la tête » avant d’en piquer une.
Les féministes ont cru féminiser tous les noms de métiers en inventant des néologismes qui ne font que caricaturer leur recours inconscient et systématique au « mâle » dont elles ne cessent pourtant de dénoncer la prédominance : c’est ainsi qu’une « chercheure » devient le féminin de « chercheur » (un missile à tête chercheure ?) qu’une « auteure » est le féminin d’auteur alors que les membres de l’Académie française ont décidé de se lancer dans la surenchère et optent pour « autrice ». Qui sont les plus ridicules ? les précieuses ou les précieux ?
La reddition au « globish », cet anglais de basse-cour qui a envahi le monde, est le résultat d’un effet de mode, ceux qui veulent être « modernes », dans le vent (s’assimilant ainsi d’emblée à des girouettes), du laxisme de nos gouvernants qui n’ont rien fait pour protéger notre langue et, bien au contraire, tout fait pour l’éradiquer, tout comme nos médias qui ne manquent pas une occasion de remplacer un mot français existant par sa version globish, ce qu’ils font par snobisme, par mépris du peuple et par inculture.
Enfin le « progrès » technique planétaire mis à la disposition du plus grand nombre a zombifié de par le monde des millions de jeunes gens incapables de communiquer autrement que par leurs smartphones. Ils écrivent, certes, mais des SMS en langage phonétique dévalué dit « texto ».
Quel est, dans ce contexte, l’avenir de notre langue ? Bien sombre, vous en conviendrez. Il ne passe, comme tout ce que nous dénonçons dans bien d’autres domaines de notre culture agonisante, que par un profond changement de paradigme, un violent coup de barre qui arrêterait le processus d’involution et d’uniformisation par le bas, et qui ne peut être désigné, pour dire clairement les choses, que par un seul mot : révolution.
Pierre-Emile Blairon
[1] http://users.skynet.be/sky37816/Mots_gaulois.html
[2] L’écriture de Glozel, qui n’a jusqu’ici jamais pu être identifiée, pourrait bien être de l’ancien gaulois : voir la revue Ialon n°47
[3] Paul-Georges Sansonetti, Les Runes et la Tradition primordiale, éditions Exèdre.