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  • Le honteux chantage aux "criminels de guerre"

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    L'un des quatre derniers fugitifs recherchés en ex-Yougoslavie pour crimes de guerre, le Serbe de Bosnie Stojan Zupljanin, a été arrêté mercredi près de Belgrade, un succès pour les autorités serbes en vue d'accélérer le rapprochement avec l'Union européenne (UE).

    "Un des inculpés par le tribunal de La Haye, Stojan Zupljanin, a été arrêté à 12H30 (10H30 GMT) lors d'une action dirigée par le procureur pour les crimes de guerre, Vladimir Vukcevic, coordinateur de l'équipe chargée de coopérer avec (le tribunal de) La Haye", a déclaré à l'AFP Bruno Vekaric, porte-parole du tribunal de Belgrade pour les crimes de guerre.

    "L'arrestation a été effectuée par le ministère de l'Intérieur serbe et l'Agence pour la sécurité et l'information" (services secrets serbes, BIA), a indiqué M. Vekaric en précisant que Zupljanin avait été arrêté dans un appartement à environ 8 km du centre de Belgrade.

    Zupljanin, 56 ans, était l'un des quatre derniers fugitifs que la justice internationale réclame aux autorités serbes.

    Les trois autres sont les anciens chefs politique et militaire des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et Ratko Mladic, inculpés notamment pour le massacre de Srebrenica (est de la Bosnie) en 1995, et Goran Hadzic, ancien leader des Serbes de Croatie, inculpé de crimes de guerre.

    L'arrestation des fugitifs réclamés par le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie de La Haye demeure une condition pour que la Serbie poursuive son rapprochement avec l'UE après la signature fin avril de l'Accord de stabilisation et d'association, premier pas vers l'adhésion à l'Europe des 27.

    Le diplomate en chef de l'UE, Javier Solana, et le commissaire européen à l'Elargissement, Olli Rehn, ont d'ailleurs rapidement salué l'arrestation de Zupljanin.

    "Je pense que c'est une bonne nouvelle", a dit M. Solana tandis que M. Rehn y a vu "une étape importante vers la pleine coopération avec le TPI".

    L'arrestation de Zupljanin intervient après les législatives anticipées du 11 mai remportées par les forces pro-européennes qui devraient prochainement être en mesure de former un nouveau gouvernement avec l'appui du Parti socialiste de Serbie (SPS) du défunt Slobodan Milosevic.

    A La Haye, la porte-parole du TPI, Olga Kavran, a confirmé l'arrestation de Zupljanin et a précisé qu'il devrait être transféré prochainement à La Haye.

    Le procureur du TPI, Serge Brammertz, qui avait exhorté récemment la Serbie à faire davantage d'efforts pour arrêter les fugitifs, a estimé que cette arrestation confirmait que "les fugitifs restants, sont à portée de main de la Serbie".

    Une source au tribunal de Belgrade pour les crimes de guerre, qui a requis l'anonymat, a indiqué à l'AFP que Zupljanin était armé au moment de son arrestation qui s'est toutefois effectuée sans violence.

    Stojan Zupljanin, ancien responsable de la police, avait été inculpé pour son rôle présumé dans des crimes de guerre contre les communautés musulmane et croate durant la guerre de Bosnie (1992-95).

    Né le 28 septembre 1951 au village de Maslovare, près de Kotor Varos (ouest de la Bosnie), il était un proche collaborateur de Radovan Karadzic. Il est impliqué dans des crimes commis dans le nord-ouest de la Bosnie où avaient été installé plusieurs camps de détention.

    Il avait, dans un premier temps, fait l'objet d'une inculpation de génocide, abandonnée par la suite.

    Judas pas mort!

    (AFP -11 juin 2008)

  • Le Pentagone s'installe au Kosovo

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    Par Tamara Zamiatina, pour RIA Novosti

    Les avertissements faits par nombre d'experts avant l'indépendance du Kosovo commencent à se réaliser: tous les attributs d'une grande base militaire de l'OTAN et des Etats-Unis apparaissent en catimini sur le territoire enlevé à la Serbie. La décision du président George W. Bush de commencer à livrer des armes au Kosovo est l'un des derniers indices en date de ce processus. Moscou a insisté sur la convocation d'une réunion extraordinaire du Conseil Russie-OTAN, qui s'est tenue vendredi 28 mars à Bruxelles. D'ailleurs, il est douteux qu'il soit possible de persuader ce conseil d'intervenir, car il s'est toujours révélé peu utile. A ce propos, le président Bush a pris cette décision deux jours après la visite à Moscou de la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice et du secrétaire américain à la Défense Robert Gates, qui ont appelé à renforcer la coopération, à étendre les consultations et, en général, à assurer la transparence.

    La précipitation avec laquelle le Pentagone accorde sa protection à l'oisillon encore sans plumes qu'est le Kosovo ne peut témoigner que d'une chose: l'Occident n'est pas certain que la paix règnera dans les Balkans aussitôt après la séparation du Kosovo d'avec la Serbie. Cependant, c'est bien sur la rhétorique de la nécessité de mettre fin à la crise yougoslave que l'Occident s'est appuyé pour justifier son soutien aux séparatistes kosovars. De quelle paix peut-il s'agir dès lors qu'on arme une partie contre l'autre? On est tout simplement en train de verser de l'essence sur un brasier déjà très chaud...

    Les Serbes l'ont déjà compris. Dans la ville de Kosovska Mitrovica (Nord du Kosovo), ils se sont mis à défendre avec l'acharnement des désespérés leur dernier refuge: le tribunal où siégeaient jadis les magistrats serbes et où siègent aujourd'hui des juges internationaux qui prévoient à terme de transmettre leurs fonctions à des juristes albanais. Du sang a été versé lors d'affrontements avec les forces de la KFOR. Les manifestations en soutien à la minorité serbe du Kosovo se succèdent à Belgrade.

    La ville de Kosovska Mitrovica, coupée en deux par le fleuve Ibar en communautés albanaise et serbe, sera désormais et pour longtemps une pomme de discorde entre les parties opposées. Belgrade a déjà envoyé à l'ONU un message exigeant d'attribuer à la Serbie le Nord de la province, attenant à Kosovska Mitrovica, où résident de façon compacte environ 100.000 Serbes. Ces derniers ont besoin d'une protection physique élémentaire. Mais il est peu probable que cela touche les partisans de l'indépendance du Kosovo à l'ONU. Dans la première moitié des années 90, les pays occidentaux avaient fermé les yeux sur l'exil de 300.000 Serbes de Croatie. Peuvent-ils donc se soucier à présent de 100.000 Serbes? "Si 300.000 oiseaux avaient quitté tout à coup une région, le monde serait bouleversé. Mais l'humanité n'a pas remarqué la tragédie des Serbes", dit-on tristement à Belgrade.

    L'intention des Etats-Unis de commencer à livrer des armes au Kosovo s'explique, entre autres, par la volonté de retenir au sein de la province Kosovska Mitrovica, ville serbe insoumise, mais importante d'un point de vue stratégique. Mais il y a également un objectif plus important: donner carte blanche aux Kosovars pour la répression des actions de protestation dans les enclaves serbes à l'échelle de toute la province, estime Elena Gouskova, directrice du Centre d'étude de la crise balkanique contemporaine de l'Institut d'études slaves de l'Académie russe des sciences.

    Les livraisons d'armes aux Kosovars sont une sorte de légalisation des futures actions des Albanais ayant pour but d'évincer la minorité serbe de la province. Autrement dit, les pays occidentaux assurent aux Kosovars la possibilité d'achever un processus déjà entamé: nettoyer la province de la population non-albanaise, mais à condition qu'ils le fassent eux-mêmes, pour éviter de compromettre les soldats de la paix de l'OTAN faisant partie de la KFOR et, à plus forte raison, l'Amérique.

    Il semble également que la province du Kosovo soit appelée à devenir le premier Etat dans l'histoire se trouvant sous protectorat de l'OTAN. Les soldats de la paix de l'Alliance, au sein de la KFOR, maintiennent l'ordre dans la province depuis déjà neuf ans. Si l'on prend en considération l'admission prévue à l'organisation de l'Albanie, de la Macédoine et de la Croatie au cours du sommet de l'OTAN qui se tiendra du 2 au 4 avril à Bucarest, la province du Kosovo pourrait devenir le plus puissant appui de l'Alliance dans les Balkans. La base militaire américaine de Camp Bondsteel, la plus grande des Etats-Unis hors de leur territoire, y est déjà installée. Et le Pentagone a abordé la construction d'une deuxième base militaire au Kosovo, rappelle Elena Gouskova.

    Leonid Ivachov, président de l'Académie des problèmes géopolitiques, se dit certain que la stabilité dans les Balkans, et même en Europe, n'est pas nécessaire à Washington, en tout cas en ce qui concerne l'administration actuelle. "Dans une situation de stabilité, les Etats-Unis ne peuvent pas influer sur les événements. Si le calme règne en Europe, l'Amérique n'aura rien à y faire. La stratégie politique des Etats-Unis consiste à diriger par le chaos", affirme le général Ivachov. Selon ses renseignements, l'Amérique prévoit de livrer au Kosovo des armes d'infanterie légères et des véhicules blindés sans matériel lourd. Mais, à l'étape suivante, des cadres albanais seront formés pour l'aviation et les unités de chars.

    Que peut faire la Russie dans ces conditions? Hélas, pas grand chose. Elena Gouskova et Leonid Ivachov estiment qu'en plus de l'aide humanitaire aux habitants des enclaves serbes du Kosovo, déjà annoncée, le Kremlin pourrait poser la question de l'introduction d'un contingent de paix russe dans la région de Kosovska Mitrovica. Les experts russes discutent également de l'introduction de forces de paix russes dans le Sud de la Serbie, limitrophe du Kosovo. Mais il est peu probable que le président pro-européen Boris Tadic se risque à adresser une telle demande à la Russie. Par conséquent, Moscou ne peut employer que des moyens purement diplomatiques pour influer sur la situation. Quant aux moyens économiques, à savoir la participation du Kosovo au projet de gazoduc South Stream, la Russie n'y a pas eu recours, faute d'en avoir eu la possibilité, ou tout simplement parce qu'elle n'a pas souhaité le faire.

  • Le Kosovo est serbe!

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    à Mitrovica, lundi 17 mars 08
    Un mois après la proclamation d’indépendance du Kosovo, la tension est montée d’un cran ce lundi à Mitrovica. Plus de cent personnes, en majorité serbes, ont été blessées dans la partie nord de la ville ethniquement divisée - les Albanais au Sud, les Serbes au nord - et des policiers de l’ONU ont essuyé des tirs. Dans la matinée, une opération de police a été lancée pour déloger des Serbes qui, depuis vendredi, occupaient deux tribunaux de l’ONU, réclamant d’être placés sous l’autorité de l’Etat serbe.

    Quelque 80 Serbes et 33 membres des forces de l’ordre internationales ont été blessés lors de violences qui ont suivi. 53 Serbes ont par ailleurs été interpellés. Selon Varsovie, 22 des 115 policiers polonais de la Mission de l’ONU (Minuk) au Kosovo ont été blessés dans des affrontements avec la population locale.

    Quelques heures après l’intervention de la police, une explosion a eu lieu devant l’un des deux tribunaux blessant onze membres des forces internationales: huit soldats de la Kfor (force de l’Otan au Kosovo) et trois policiers de l’ONU. Après l’explosion, des coups de feu ont été tirés contre ces forces et des «rafales d’arme automatique» ont également été entendues. Face à cette situation potentiellement périlleuse, la police de l’ONU s’est alors retirée du nord serbe de Mitrovica.

    Le ministre serbe pour le Kosovo Slobodan Samardzic qui devait se rendre dans la journée dans la ville, a demandé la libération des 53 personnes interpellées. «Il faut maintenir l’ordre et la stabilité et coopérer, nous demandons à l'ONU de libérer ces personnes et de résoudre les problèmes  par des accords et des discussions». Le président serbe Boris Tadic a pour sa part appelé la police de l’ONU et la force de l’Otan au Kosovo à ne pas utiliser la force. «L’Otan répondra fermement afin de garantir la sécurité» au Kosovo, a répondu James Appathurai, un porte-parole de l’Alliance qui a également appelé «les parties en présence à la modération et à respecter la loi».

    Depuis l’indépendance du Kosovo, proclamée le 17 février, les Serbes multiplient les actions pour défier les autorités internationales et celles du nouvel Etat kosovar, faisant peser la menace d’une éventuelle sécession. Chaque jour, des centaines de personnes manifestent à Mitrovica contre l’indépendance devant le pont sur l’Ibar, la frontière entre le nord de la ville et le sud et un grand rassemblement devait y avoir lieu lundi de même qu’à Belgrade.

    Après l’indépendance, des Serbes en colère ont incendié des postes frontières entre la Serbie et le nord du Kosovo et des policiers serbes du service de police multiethnique (KPS) ont abandonné leur poste. Quelque 40.000 Serbes vivent dans le nord du Kosovo sur un total de 120.000 restés dans l’ancienne province serbe après le conflit de 1998-1999 entre les forces serbes et les séparatistes albanais du Kosovo.

    (Libération 17 mars 08)

  • Serbie: le Premier ministre démissionne

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    Le président de la Serbie Boris Tadic
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    Le premier ministre serbe Vojislav Kostunica le 8 mars 2008
     AFP Le Premier ministre nationaliste serbe, Vojislav Kostunica, a dissous samedi le gouvernement et a appelé à des législatives anticipées, refusant de diriger le pays avec des partenaires pro-européens après l'indépendance du Kosovo proclamée unilatéralement.

    Dans la soirée, le président serbe pro-européen Boris Tadic a déclaré qu'il convoquerait prochainement des élections anticipées après la décision de M. Kostunica.

    "Le gouvernement serbe n'a plus de politique unifiée sur une importante question liée à l'avenir du pays : le Kosovo. Un tel gouvernement ne peut plus fonctionner", a déclaré M. Kostunica à la presse.

    "C'est la fin du gouvernement, nous devons rendre le mandat au peuple", a-t-il ajouté en précisant qu'il proposait de convoquer des élections législatives anticipées pour le 11 mai, date des élections municipales et régionales en Serbie déjà prévues.

    "Je respecte la position du Premier ministre" disant "qu'il n'est plus en mesure de diriger le gouvernement", et "je convoquerais des élections", a déclaré M. Tadic, estimant que des élections étaient "une façon démocratique de surmonter la crise politique" dans le pays.