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  • Dieudonné justifie ses propos sur la Shoah

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    (Né à Fontenay-aux-Roses le 11 février 1966 d'une mère bretonne, sociologue à la retraite et peintre, Josiane Grué, et d'un père camerounais expert-comptable, Dieudonné grandit en banlieue parisienne)

    Absent lors de son procès en première instance, l'humoriste Dieudonné a justifié jeudi devant la cour d'appel de Paris les propos sur la mémoire de la Shoah qu'il avait tenus à Alger en 2005 et qui avaient provoqué un tollé en France.

    Le 11 septembre 2007, le tribunal correctionnel de Paris avait jugé ces propos diffamatoires envers la communauté juive et condamné l'humoriste, de son vrai nom Dieudonné M'Bala M'Bala, à 7.000 euros d'amende.

    Lors d'une conférence de presse sur un de ses spectacles, le 16 février 2005 à Alger, Dieudonné s'en était pris au «lobby sioniste, qui cultive l'unicité de la souffrance».
    Il s'était aussi plaint de ne pouvoir réaliser son film sur la traite des Noirs à cause des «autorités sionistes» qui dominent selon lui le cinéma français.


    Enfin, il avait parlé de «pornographie mémorielle», des propos qui avaient été repris dans plusieurs médias français.

    Décriées par de nombreux politiques et associations, ces déclarations avaient amené le numéro un du PS, François Hollande, à appeler au boycott des spectacles de l'humoriste.

    A la demande du garde des Sceaux, Dominique Perben, le parquet de Paris avait lancé une enquête préliminaire pour «contestation de crimes contre l'humanité».

    Etonnamment, aucune association ne s'est constituée partie civile dans ce procès, élément qu'a d'ailleurs relevé Dieudonné, disant avoir été victime d'un «véritable lynchage médiatique» à l'époque.

    «Je n'ai jamais dit: "la Shoah est une pornographie mémorielle"? ?, comme certains ont voulu le faire croire, a-t-il redit jeudi devant la 11e chambre de la cour d'appel, dénonçant «un raccourci extrêmement antisémite» et «un acharnement sans fondement» sur sa personne.

    L'humoriste a expliqué avoir visé par cette expression «l'instrumentalisation de la Shoah». «C'est l'utilisation qui est faite de ce drame qui est obscène», a-t-il réaffirmé.

    «On en a fait trop. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Simone Veil», a-t-il poursuivi, en référence à l'opposition de Mme Veil à l'idée de Nicolas Sarkozy de faire parrainer les enfants victimes de la Shoah par des écoliers de CM2.

    «Pourquoi cette hypertrophie dans la communication d'une souffrance et cette négation dans d'autres ?», a regretté Dieudonné, déplorant que le Centre national de la Cinématographie (CNC) ait financé 150 films sur la Shoah mais ait refusé de financer le sien sur la traite négrière.

    «Il existe, le lobby sioniste. M. M'Bala M'Bala a considéré qu'il en était la victime. Et c'est son droit de l'exprimer comme tel», a argué son avocate, Me Lise Bornes, réfutant la thèse selon laquelle son client assimilait sionistes et communauté juive.

    Jugeant les propos poursuivis «désobligeants et diffamatoires» envers la communauté juive, l'avocate générale, Marie-Jeanne Vieillard, a requis la confirmation du jugement.

    (Le Parisien - 10 avril 2008)

  • Les simagrées d'Angela Merkel

    AFP. La chancelière Angela Merkel s'est adressée mardi 17 mars en hébreu et en allemand au parlement israélien à Jérusalem, une intervention sans précédent pour un chef de gouvernement allemand et un geste hautement symbolique plus de 60 ans après le génocide nazi.
    "Je vous remercie de m'avoir fait l'honneur de pouvoir m'adresser à la Knesset. C'est un grand honneur pour moi", a déclaré en hébreu Mme Merkel aux députés israéliens qui l'ont applaudie chaleureusement.

    Peu avant son discours, les hymnes nationaux des deux pays ont été joués sur le parvis du parlement, et le drapeau allemand hissé.

    Une dizaine de députés, sur les 120 que compte la chambre, n'ont pas assisté à cette intervention historique, certains pour protester contre l'usage de l'allemand dans un pays où est entretenu le souvenir des six millions de juifs tués par les nazis.

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    Le 17 mars 2008 à la Knesset
     

    "Ma protestation concerne la décision de permettre qu'un discours en langue allemande soit entendu à la Knesset. Je sais que les derniers sons entendus par mes grands-parents et mes oncles, que je n'ai pas connus, étaient ceux de la langue allemande", avait déclaré plus tôt le député d'extrême-droite, Arieh Eldad, en référence aux membres de sa famille disparus lors de la Shoah.

    Revenant à sa langue maternelle, la chancelière n'a pas éludé cette sombre page dans l'histoire de son pays.

    "Nous autres, Allemands, la Shoah nous emplit de honte. Je m'incline devant ses victimes, ses survivants et ceux qui les ont aidés à survivre", a-t-elle dit sur un ton grave.

    "Allemands et Israéliens sont et seront toujours liés d'une manière particulière par la mémoire de la Shoah", a-t-elle poursuivi au troisième et dernier jour de sa visite qui s'inscrit dans le cadre des festivités marquant le 60e anniversaire de la création de l'Etat d'Israël.

    "Je vous remercie tous de m'avoir permis de m'adresser à vous dans ma langue maternelle", a souligné cette dirigeante née après la fin de la Seconde guerre mondiale.

    La menace iranienne contre Israël a également figuré en bonne place dans son discours. "Les menaces que font peser les Iraniens sur Israël et le peuple juif sont sans aucun doute une source d'inquiétude. Ce n'est pas au monde qu'il revient de prouver que l'Iran fabrique la bombe atomique mais à l'Iran de convaincre le monde qu'il ne veut pas se doter de l'arme atomique".

    Auparavant, le Premier ministre israélien Ehud Olmert a salué Mme Merkel pour sa position très ferme sur le dossier nucléaire iranien, évoquant sa récente intervention selon laquelle "toute atteinte à la sécurité d'Israël équivaut à une atteinte à la sécurité de l'Allemagne".

    "Le problème de l'Iran dépasse les frontières d'Israël et constitue une menace pour la paix du Proche-Orient et du reste du monde", a ajouté M. Olmert.

    Le chef de l'opposition israélienne, Benjamin Netanyahu, a lui aussi saisi l'occasion pour réaffirmer à la Knesset que "l'Iran doit savoir qu'il existe une option militaire".

    Concernant le conflit israélo-palestinien, la chancelière allemande a évoqué les tirs de roquettes des groupes armés palestiniens depuis Gaza contre le sud d'Israël. "Je le dis clairement et sans équivoque : les attaques à la roquette du Hamas doivent cesser".

    "L'Allemagne n'abandonnera jamais Israël et demeurera son partenaire et réel ami", a-t-elle affirmé, avant d'adresser ses "voeux les plus chaleureux pour le 60e anniversaire" de l'Etat d'Israël et de conclure par "Shalom".

    Les islamistes du Hamas, au pouvoir à Gaza, ont critiqué les déclarations de Mme Merkel lors de sa visite en Israël, affirmant qu'elles reflétaient "la décadence morale dans laquelle cette chancelière est tombée en apportant un soutien sans faille à une entité sioniste usurpatrice qui commet des massacres contre les enfants, les vieillards et les femmes du peuple palestinien".

    Angela Merkel n'a rien à dire contre le Camp de Gaza... Les Palestiniens seraient-ils pour elle des sous-hommes? On n'ose le croire d'une bonne chrétienne.

    Démocrate-Chrétienne (CDU), Angela Merkel, née à Hambourg le 17 juillet 1954, est la fille d'un pasteur, Horst Kasner et d'une institutrice, Herlind Kasner.

  • Le Conseil de sécurité de l'ONU condamne...

    Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné les violences à Gaza et dans le sud d'Israël, lors d'une réunion d'urgence qui s'est tenue dans la nuit de samedi à dimanche et qui avait été convoquée à la demande du président palestinien, Mahmoud Abbas, en raison de l'opération menée par l'armée israélienne dans la bande de Gaza. Les membres du Conseil "soulignent la nécessité pour toutes les parties de mettre fin immédiatement à tout acte de violence", affirme la déclaration lue à l'issue de la réunion par l'ambassadeur de Russie aux Nations unies, Vitali Chourkine, dont le pays préside ce mois-ci le Conseil de sécurité.
    Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait auparavant qualifié les derniers développements d'"escalade profondément alarmante de la violence à Gaza et dans le sud d'Israël, avec un terrible bilan des victimes civiles".

    La Libye, seul pays arabe parmi les 15 pays du Conseil de sécurité, a émis un projet de résolution au nom des Etats arabes qui "condamne fermement le meurtre de civils innocents, y compris d'enfants", par les forces israéliennes. Le texte appelle également à "un arrêt immédiat des violences, y compris les opérations militaires et les tirs de roquettes, et appelle toutes les parties au respect du cessez-le-feu".

    Toutefois, plusieurs diplomates ont indiqué que ce texte ferait vraisemblablement l'objet d'un veto américain. Les membres du Conseil se sont mis d'accord pour que ce projet soir examiné lundi par leurs experts afin d'aplanir les divergences.

    (Le Monde 02.03.08)

    L'ONU "condamne"...  mais en attendant, ce sont les Palestiniens de Gaza qui sont condamnés à mourir!


     

  • Shoah pour Gaza

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    Maison détruite à Gaza par un missile israélien - 1er mars 2008
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    Matan Vilnaï, vice-ministre israëlien de la Défense, né en 1944 à Jérusalem 
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    Enfants de Gaza - Plus de 25 Palestiniens tués ce samedi matin 1er mars 2008 dans la bande Gaza envahie par l'armée israélienne.

    Nous nous adressons à l'ensemble des personnes et associations qui ne peuvent accepter ces massacres. Hier à la radio, le vice-ministre israélien de la défense a promis "la Shoah" au peuple palestinien.Nous nous devons de réagir, contrairement à nos dirigeants qui observent impassiblement ce "nettoyage ethnique" des Palestiniens, tout en organisant de multiples célébrations en l'honneur des 60 ans de l'Etat d'Israël.

    Nous vous appelons à clamer votre indignation, à dire NON à ces crimes dans toutes les villes, par tous les moyens, dès ce week-end, où que vous soyez, chez vous ou en vacances. Faites des pancartes et rassemblez-vous sur les places les plus centrales. Ne rien faire n'est pas pensable.

    Pour PARIS, nous vous appelons à un RASSEMBLEMENT CE DIMANCHE 2 MARS A 16 H PLACE DE L'OPERA

  • Monique De Wael se sentait juive...

    C'était "l'incroyable histoire vraie d'une rescapée de la Shoah", le récit d'une petite fille qui aurait parcouru 3.000 kilomètres à pied à la recherche de ses parents à partir de 1941, retracé dans un livre à succès et un film, "Survivre avec les loups".

     Mais c'était faux!  

    Au coeur d'une polémique en Belgique depuis qu'historiens et membres de la communauté juive ont relevé des invraisemblances, Misha Defonseca, héroïne de ce récit édifiant et prétendument "autobiographique", a fini par avouer qu'elle s'était "raconté un autre vie".

    "Je demande pardon à tous ceux qui se sentent trahis", a dit Mme Defonseca, 70 ans, aujourd'hui installée sur la côte Est des Etats-Unis, dans le journal Le Soir publié vendredi.

    "Ce livre, cette histoire, c'est la mienne. Elle n'est pas la réalité réelle, mais elle a été ma réalité, ma manière de survivre", ajoute-t-elle. Son ouvrage, publié en 1997 et traduit dans dix-huit langues, a été vendu à plusieurs millions d'exmplaires. Il a été récemment porté à l'écran par la cinéaste française Véra Belmont.

     Ses parents ont bien été déportés et assassinés durant la Seconde guerre mondiale, sans doute pour des faits de résistance. Mais il est désormais établi que l'auteure, issue d'une famille de Bruxelles, les De Wael, n'était pas juive, contrairement à ce qu'elle a prétendu, et que son voyage avec les loups était inventé.

    Selon son certificat de naissance, elle a vu le jour en 1937 et elle n'aurait donc eu que quatre ans, et non huit comme le dit son histoire, au moment d'entamer son "périple" de trois ans vers l'Est de l'Europe à la recherche de ses parents.

    Jusqu'à mercredi, l'auteur s'est dit "profondément blessée" par ceux qui mettaient en doute son histoire, avant d'effectuer une volte-face complète.

    "Oui, je m'appelle Monique De Wael, mais depuis que j'ai quatre ans, je veux l'oublier. Mes parents ont été arrêtés quand j'avais quatre ans. J'ai été recueillie par mon grand-père puis par mon oncle", dit-elle dans un texte, publié par Le Soir.

    "Toute  sa vie est un mélange de souvenirs de réalité et d'un univers intime qui s'est décalé de la réalité. Sa vérité n'était pas vraiment la vérité, ça lui a totalement échappé", explique à l'AFP son avocat Marc Uyttendaele, en soulignant qu'elle avait fini par s'"identifier aux victimes absolues, la communauté juive".

    "A part mon grand-père, j'ai détesté ceux qui m'avaient accueillie. Ils me traitaient mal. C'est vrai que, depuis toujours, je me suis sentie juive et plus tard, dans ma vie, j'ai pu me réconcilier avec moi-même en étant accueillie par cette communauté", poursuit Mme Defonseca.

    "Alors, c'est vrai que je me suis raconté, depuis toujours, une vie, une autre vie, une vie qui me coupait de ma famille, une vie loin des hommes que je détestais. C'est aussi pour cela que je me suis passionnée pour les loups, que je suis entrée dans leur univers. Et j'ai tout mélangé", dit-elle.

    Mme Defonseca/De Wael affirme aussi ne pas avoir voulu publier son histoire il y a dix ans, mais avoir été poussée par son éditrice américaine, Jane Daniel, avec laquelle elle a eu un contentieux financier.

    La révélation du mensonge a suscité la consternation du côté de l'éditeur du livre. "On ne peut pas laisser le livre en l'état", a déclaré vendredi Bernard Fixot, propriétaire des droits mondiaux de l'ouvrage.

    "Elle va payer très cher tout cela. Je me sens coupable de ne pas avoir tout vérifié", a-t-il ajouté.

    Véra Belmont a dit aussi en vouloir "un tout petit peu" à l'auteure du livre, tout en ajoutant "avoir mal au coeur pour elle".

  • Shoah: l'idée de Sarközy et de Mignon enterrée...

    Les élèves de CM2 n'auront pas à parrainer un enfant juif de France victime de la Shoah. Cette idée était "enterrée avant même qu'on se réunisse, ce n'était pas praticable car il y a 11.400  enfants juifs de France et 600.000 élèves en CM2", a déclaré mercredi l'historien et cinéaste Claude Lanzmann, à la sortie d'une réunion au ministère de l'Education. Mais "la proposition de Nicolas Sarkozy (de travailler sur la Shoah, ndlr) est toujours valable, elle va être rendue praticable", a-t-il souligné.

    Comme Simone Veil ou Serge Klarsfeld, il faisait partie des personnalité invitées par Xavier Darcos pour lancer la réflexion sur la mise en oeuvre du souhait de
    Nicolas Sarközy que chaque enfant de CM2 se voie "confier la mémoire" d'un enfant mort dans la Shoah. Le ministre de l'Education avait assuré un peu plus tôt sur LCI que la "bonne idée" de Nicolas Sarkozy de confier la mémoire d'un enfant juif de France mort en déportation à chaque élève de CM2 devait se "transformer en bonne pratique".
     
    Des propositions d'ici deux mois

    Parmi les pistes de réflexion, Mme Veil a plaidé pour "autoriser, inciter à faire des travaux qui permettent aux enfants de se grouper dans une classe non pas vers un enfant en particulier mais vers telle situation dans telle ville". "Il n'y a rien de très précis de décidé, mais la volonté de tous d'arriver à améliorer ce qui est déjà très bien fait par les professeurs" qui enseignent cette partie de l'Histoire depuis 2002 en primaire, a poursuivi Mme Veil.    

    Hélène Waysbord-Loing, chargée de la mission pédagogique, va faire des propositions d'ici deux mois, Pour celle-ci, "il ne faut pas faire de la commémoration, du rituel, parce que l'école n'est pas le lieu de cela. L'école est le lieu où l'on construit un savoir, où l'on apprend aux élèves à rechercher, à enquêter". "Ce qui va y avoir de nouveau, c'est la mise à disposition de  documents de référence et d'un inventaire de toutes les sources disponibles pour faciliter le travail des enseignants", a-t-elle précisé.

    (LCI 27.02.08)

     

     

  • Qui est Misha Defonseca?

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    Mathilde Goffart, la jeune actrice belge qui incarne Misha Defonseca

    «Survivre avec les loups» Drame de Véra Belmont avec Mathilde Goffart, Yaël Abecassis, Guy Bedos, Michèle Bernier. Durée : 1 h 58

    Juive russo-allemande, née en Belgique, Misha Defonseca est une rescapée de la Shoah au destin singulier. Partie de Bruxelles, sa ville natale, à la recherche de ses parents, déportés par les nazis, elle a traversé, seule, l'Europe et a été recueillie par des loups. Le récit autobiographique de son périple, Survivre avec les loups (Éditions XO), est porté à l'écran par Véra Belmont.

    1941: fille de Reuven (joué par Benno Fürmann), juif allemand, et de Gerusha (Yaël Abecassis), juive russe, Misha (Mathilde Goffart) a 7 ans lorsque ses parents sont déportés. Placée dans une famille qui la martyrise, elle trouve refuge chez Ernest (Guy Bedos) et Marthe (Michèle Bernier), de braves paysans qui sont arrêtés par la police française pour avoir réalisé de faux papiers. Seule, livrée à elle-même, Misha décide de partir vers l'est à la recherche de ses parents. Elle s'oriente à l'aide d'une petite boussole offerte par Ernest. Pendant quatre ans, elle va parcourir la Belgique, l'Alle­magne, la Pologne et arriver jusqu'en Ukraine. Elle vit dans les forêts, à l'abri de la fureur des hommes, volant de la nourriture et des vêtements sur son passage. Blessée, morte de froid et de malnutrition, elle est sauvée par un couple de loups qui l'intègrent à leur meute.

    Misha Defonseca a aujourd'hui 74 ans. C'est une grande dame blonde aux yeux clairs, chaleureuse, toujours intrépide, le verbe haut, des bagues à tous les doigts et un rire cristallin. Émue, elle passe sa main dans la cheve­lure poil de carotte de Mathilde Goffart, la gamine belge qui l'incarne à l'écran. Guy Bedos, qui campe Ernest, le juste qui l'a recueilli enfant, vient la saluer avec respect. Elle sort alors une pochette en soie indienne dont elle extrait un minuscule coquil­lage : la fameuse boussole donnée par Ernest qui lui a permis de trouver l'Est et son chemin.

    Exorciser ce drame

     

    «C'est mon plus précieux talisman , mon porte-bonheur, avoue Misha Defonseca. Sans cette petite boussole, je ne serais peut-être pas là pour voir mon histoire à l'écran. Véra Belmont a fait un travail d'adaptation admirable. Je me retrouve complètement dans le film. Mon côté “petit soldat” capable de s'adapter et de se débrouiller pour survivre, ma relation avec les loups, les enfants échappés des ghettos polonais rencontrés sur ma route, fusillés par les nazis, le jeune Russe qui m'a secouru en Ukraine… tout est rigoureusement exact. Véra Belmont a aussi trouvé un acteur allemand, Benno Fürmann, pour jouer le rôle de mon père, qui lui ressemblait étonnamment.»

    Soixante ans plus tard, Misha Defonseca a exorcisé ce drame à travers son livre. Elle conserve toujours au fond d'elle-même les blessures du passé: «Lorsque je suis partie sur les routes, j'avais l'espoir que j'allais retrouver mes parents et qu'ils seraient fiers de moi, avoue-t-elle. J'ai ensuite poursuivi mon chemin pour ne pas les trahir . J'étais une révoltée, détestant l'injustice. Je n'ai jamais porté l'étoile jaune. Sans ce caractère insoumis, je n'aurais probablement pas pu aller au bout de ce voyage.»

    À son arrivée en Ukraine, elle apprend que Bruxelles est libéré. Elle rentre en Belgique: «Seule, sans argent et sans parents, j'ai vécu dans la rue. Si, durant mon périple à travers l'Europe, je n'ai jamais été malade, je me suis tout de suite retrouvée à l'hôpital, atteinte de tous les maux. C'est là qu'Ernest, qui s'occupait des enfants des rues m'a retrouvée. Nous ne nous sommes plus quittés jusqu'à sa mort, un an plus tard. Devenue institutrice, je suis partie enseigner au Congo belge. Rentrée en Belgique, j'ai fait toutes sortes de petits boulots. En 1968, j'ai rencontré Maurice, mon mari. Après cinq ans passés en Hollande, je vivais toujours dans la crainte que le nazisme recommence. En 1985, mon mari et moi avons émigré aux États-Unis pour couper avec mon passé trop douloureux.»

    Misha Defonseca vit à présent dans une petite maison au fond des bois, au milieu du Massachusetts, où elle élève toutes sortes d'animaux, des chats, des chiens, des putois, des renards, des coyotes, des crabes et des bernard-l'hermite dans un terrarium.