Selon un sondage de la Société finlandaise de radiodiffusion réalisé auprès d’un millier de personnes, les réponses sont sans appel : 43 % des Finlandais préféreraient vivre à côté d’un centre de désintoxication alcoolique plutôt que d’un lieu de culte musulman. Précisément, 66 % de la population rejette toute implantation de la religion musulmane tout près de chez elle.
L’Islam, en Finlande, reste une religion minoritaire, avec une seule mosquée et quelques salles de prière pour environ 42.000 à 60.000 mahométans, sur une population de 5,5 millions d’habitants. Alors l’afflux, par dizaines de milliers de réfugiés somaliens, irakiens et syriens, ces dernières années dans ce pays inquiéterait-il les Finlandais ?
Il faut dire qu’ils sont 28 % d’entre eux à se déclarer « très heureux », 86 % à se sentir en sécurité dans leur rue à la tombée de la nuit – en dépit d’une troisième place en Europe en termes de délinquance – et 70 % à se montrer satisfaits de leur modèle social, alors que celui-ci ne représente que 26,7 % du PIB (contre 33,8 % en France).
Mais ces 66 % de Finlandais n’apprécient peut-être pas la diffusion, sur une radio publique, de lectures du Coran en finnois. C’est ce que relate le site oumma.com, qui se réjouit de cette initiative dont le but est « d’aider les gens à mieux comprendre la religion musulmane et ses coutumes », selon Mohamed Hussein Omar, à la tête de l’Association islamique finlandaise. Nos heureux Finlandais y voient peut-être une intention prosélyte qui leur déplaît ?
Donc, ni la construction de mosquées, ni celle de centres de demandeurs d’asile, et encore moins l’installation de salles d’échange de seringues pour toxicomanes n’emballent les Finlandais dont le pays abrite si peu de musulmans ! Prudents, lucides, les Nordiques?
Peut-être bien qu’ils se sentent de « Vrais Finlandais » ! C’est le nom du parti crée en 1959, alors appelé Parti rural finnois, dont le slogan « Les Finlandais, d’abord » jugé « laconique » par L’express.be , touche autrement plus le cœur par son évocation explicite que « L’humain, d’abord » du Parti de gauche de Mélenchon… Un parti eurosceptique dont le président, Toni Soini, a été nommé ministre des Affaires étrangères et européennes aux législatives de mai 2015. Un parti devenu le second de Finlande, dont le député Olli Immonen postait, sur sa page Facebook, le message ci-dessous : « Je rêve d’une nation forte, courageuse, qui détruira ce cauchemar appelé multiculturalisme. Cette misérable bulle dans laquelle vivent nos ennemis explosera bientôt en mille morceaux. Nos vies sont confrontées à des temps très durs. Ces jours-là marqueront à jamais le futur de nos nations. J’ai toute confiance en mes camarades de combat. Nous lutterons jusqu’à la fin pour notre patrie et une véritable nation finlandaise. La victoire sera à nous. »
Mais si le multiculturalisme est un « cauchemar » pour les habitants d’un pays où les musulmans représentent moins de 1 % de sa population, alors quel terme employer pour ceux vivant dans un pays qui en compte 10 à 15 % ? Les Finlandais préfèrent vivre près d’alcooliques plutôt que de mosquées ? C’est leur droit !