L’abbé Hervé Benoît est prêtre du diocèse de Lyon. Le site riposte-catholique.fr a publié son analyse sociétale – reproduite ci-dessous – de ce qui a mené au massacre du Bataclan, analyse d’une accuité remarqueble qui montre comment notre société devenue folle a engendré deux générations « siamoises », celle marquée « tolérance, relativisme, universalisme, hédonisme » et celle revendiquée « intolérance, dogmatisme, cosmopolitisme de la haine », celle qui invoque le diable clamant « … j’aimerai le diable et sa chanson ! » et celle qui agit par le diable – dont l’Islam n’est que l’une des concrétisations – en perpétrant cet ignoble massacre.
Et que dire du crime inconcevable de ce prêtre de rappeler le nombre de morts que fait chaque jour le massacre de l’avortement : 600 !
Le prêtre a bien mis le doigt où ça fait mal, quelle que soit la mauvaise foi du journal Lyon capital qui n’hésite pas à titrer : « Un prêtre de Lyon compare les victimes des attentats aux terroristes ». Quelle honte !
Naturellement, ce journal a trouvé du soutien dans le personne de l’évêque de Lyon, Mgr Philipe Barbarin. Plutôt que de tenter d’expliquer ce qu’a voulu dire son prêtre et de déminer les interprétations malveillantes et tronquées, ce dernier l’a lâché lametablement dans les colonnes de 20minutes : « C’est un texte très blessant pour nous tous. Ce n’est pas possible d’écrire cela. […] “avant de se révolter contre les autres, il faut se dire que s’il écrit de telles choses, c’est qu’il ne doit pas aller bien ». Avant de conclure : « Il livre une analyse qui n’a plus rien d’un cœur de prêtre. Je vais essayer de m’en occuper comme on s’occupe d’un frère qui va mal. »
Il est vrai qu’il est difficile d’attendre mieux de l’archevêque de Lyon, personnage bien symptomatique de l’état de dhimmitude et de soumission au monde de cet épiscopat vérolé du relativisme conciliaire (1). Ce dernier s’est vanté d’avoir appris par cœur la chahâda (2) pour la réciter au chevet des musulmans mourants. La chahâda n’est pas une phrase banale. Elle est le premier des cinq piliers de l’Islam. C’est la profession de foi qui permet de reconnaître un musulman : « Il n’est pas d’autre dieu qu’Allah et Mahomet est son prophète» (3).
Cette nouvelle Eglise issue du concile Vatican II est devenu le porte manteau de cet Islam conquérant qui sème la mort.
Voici le texte de l’abbé Hervé Benoît :
Les Aigles (déplumés) de la mort aiment le diable !
Notre degré d’avachissement intellectuel et moral est tel qu’il faut s’entortiller de précautions pour émettre le moindre propos… Soyons bien clair, aux lecteurs choqués par le titre de cet article, par son contenu ou les titres et qualités de l’auteur, qu’ils sachent que les devoirs, publics et privés, à rendre aux morts, qui devaient leur être rendus l’ont été.
Paix aux morts et, maintenant, debout les hommes !
D’abord, une lecture mystique.
L’idée circule sur les réseaux. Oh, très mollement, comme une sorte de dissonance, de grincement dans la mécanique de sidération collective. Personne ne s’y risque vraiment. D’ailleurs, l’injonction fuse. Le rappel à l’ordre claque ! Vous n’y pensez pas ! Bigot ! Réac ! Coincé !
Il faut bien que quelqu’un se dévoue. Que voulez-vous, j’ai été bercé dans ma jeunesse cléricale, par l’injonction de « lire les signes des temps ».
Quels « signes » ? Pas les corps entassés, les rues ensanglantées, les hurlements des blessés. Non, des images sous-jacentes, en arrière-plan, si fortes qu’elles aveuglent.
Qu’avons-nous vu ? Il est 21 h, ce funeste vendredi 13, au Bataclan. Devant 1 500 personnes en transe, serrées et échauffées comme dans une matrice, les Aigles de la Mort Métal – Eagles of Death Metal en v.o. – entonnent : « Qui va aimer le diable ? Qui va aimer sa chanson ? Qui va aimer le diable et sa chanson ?… ». Personne, et pour cause, n’entendra la conclusion : « … j’aimerai le diable et sa chanson ! ».
Et cette phrase de l’Évangile selon saint Luc, proclamée le matin même à la messe : « Où sera le corps, là aussi se rassembleront les aigles » (trad. Crampon, 17, 37). D’autres traduisent « vautours », mais c’est la même chose : les rapace qui se repaissent des morts. Voilà des signes ! Je les vois multipliés, sur les tee-shirts, sur les tatouages, sur les pochettes de disques : « mort… diable… », et les ingrédients qui vont avec : violence… sexe… défonce… jouissance… vacarme…, codes partagés de la culture de masse.
Qu’on ne me dise pas, avec des pudeurs de chaisières, que ce n’est pas du « métal ». Enfumage ! Ne me dites pas non plus que ce ne sont que des mots. Que c’est pour rire. À force de ne rien prendre au sérieux, tout fini par devenir tragique. Si vous élevez des pitbulls vicieux et pervers, parce qu’ils sont utiles pour faire peur aux voisins, ne vous étonnez pas si, un jour, ils sautent à la gorge de vos enfants. Vous invoquez le diable en rigolant ? Lui vous prendre au sérieux. Un exorciste extraordinaire me le disait le jour même des attentats : « Si vous lui ouvrez la porte, il se fait une joie d’entrer. » On ne joue pas avec les icônes, elles véhiculent le sacré…
Je vais allez plus loin. Tant pis pour les lecteurs sensibles. Regardez les photos des spectateurs quelques instants avant le drame. Ces pauvres enfants de la génération bobo, en transe extatique, « jeunes, festifs, ouverts, cosmopolites… » comme dit le “quotidien de révérence”. Mais ce sont des morts-vivants. Leurs assassins, ces zombis-haschishin, sont leurs frères siamois. Mais comment ne pas le voir ? C’est tellement évident ! Même déracinement, même amnésie, même infantilisme, même inculture… Les uns se gavaient de valeurs chrétiennes devenues folles : tolérance, relativisme, universalisme, hédonisme… Les autres, de valeurs musulmanes devenues encore plus folles au contact de la modernité : intolérance, dogmatisme, cosmopolitisme de la haine… Les uns portent le maillot du PSG – « Fly Emirates » en effaçant le berceau de Louis XIV, et les autres profitent du même argent pour se faire offrir un costume en bombes. Une minute avant leur mort, les uns et les autres étaient penchés sur leurs smartphones, comme accrochés au sein de leur nourrice. Ce n’est pas le retour du Moyen Âge, contrairement à ce que disent les crétins, c’est la postmodernité dans toute son absurdité. Le drame de l’humanisme athée, qui aime le diable, la mort, la violence, et qui le dit… et qui en meurt ! Le signe de la mort et du chaos ne flotte pas que sur les rues de Paris, un vendredi soir maudit. 130 morts, c’est affreux ! Et 600 morts, c’est quoi ? C’est le chiffre des avortements en France le même jour (Ministère de la Santé – merci Orwell !). Où est l’horreur, la vraie ?
Écoutez le sage : « Chers djihadistes, chevauchant vos éléphants de fer et de feu, vous êtes entrés avec fureur dans notre magasin de porcelaine. Mais c’est un magasin de porcelaine dont les propriétaires de longue date ont entrepris de réduire en miettes tout ce qui s’y trouvait entassé. […] Vous êtes les premiers démolisseurs à s’attaquer à des destructeurs. Les premiers incendiaires en concurrence avec des pyromanes. Nous triompherons de vous. Nous vaincrons parce que nous sommes les plus morts » (Philippe Muray).
Puis une lecture politico-sociologique.
Qu’avons-nous vu ? Des rockers californiens de deuxième zone, entretenant la flamme d’une musique désormais recyclée dans la grande lessive consumériste, une fausse rébellion pour de juteuses connexions avec l’industrie. Loin de moi l’idée d’encenser le rock et ses valeurs, mais on peut accorder au minimum à la génération « beat » le désir d’avoir voulu ébranler non pas tant la société patriarcale, que le matérialisme. Ses solutions étaient mauvaises, mais la révolte contre Mammon pouvait avoir quelque chose de sincère. Tout cela est aujourd’hui totalement intégré dans la matrice. Pire, la tentative de révolte a été « retournée » pour servir à la domination, par le divertissement (au sens étymologique), l’abrutissement de la moindre velléité de révolte. On peut écarter d’un revers de la main dédaigneux ces faits en estimant qu’ils relèvent d’un humour au second degré. Lorsqu’un membre du groupe revendique son goût pour les armes, la pornographie et la méthamphétamine… (Wikipedia), il ne fait que dealer un cocktail particulièrement efficace pour le contrôle social. Pas besoin de complot, pas besoin de police, l’appât du gain des trafiquants, les névroses sociales pullulantes et l’intérêt du système financier suffisent à faire le boulot. Des milliers de romans de science-fiction l’ont mieux dit que tous les sociologues. Voilà d’ailleurs en grande partie pourquoi vous ne pouvez pas faire la moindre remarque critique sur le sujet, sans vous faire agonir de sottises. Les chiens de garde veillent…
Ne parlons même pas des propos consternants de premières communiantes chez ces rockers revenus peureusement à la maison : « Bien que nous soyons désormais rentrés chez nous et en sécurité, nous sommes horrifiés et tentons toujours de comprendre ce qu’il s’est passé… », avant de remercier servilement la police et le FBI… Ils vénéraient Satan mais n’étaient visiblement pas impatients de le rencontrer. Ah, ils peuvent s’afficher avec leurs tatouages virils, leurs admiratrices en bikini et leurs grosses motos,« c’est rien que des demi-sels » comme dirait Audiard, des aigles déplumés, bien loin de la mère des Maccabées, « cette femme héroïque qui parlait avec un courage viril » comme dit l’Écriture Sainte ces jours-ci.
Pour finir, le sordide et les intérêts bien compris. Ils vont gagner au grattage après le tirage. Les victimes ne sont même pas enterrées qu’un journaliste du système peut tranquillement expliquer : « Lancée dans la foulée des attaques terroristes ayant frappé Paris vendredi 13 novembre, la campagne visant à porter la chanson Save A Prayer au sommet des ventes de singles britanniques bat son plein » (Le Figaro). C’est nous les complotistes, les obscurantistes, les réactionnaires, mais eux, ils peuvent tranquillement se repaître sur le dos des morts, ça ne gêne personne ! À vomir ! Il n’y a pas que ceux qui tiennent les kalachnikovs qui sont des monstres.
Grégoire Nysse : « Quand on dit que Dieu inflige un châtiment douloureux à ceux qui font un usage pervers de leur liberté, il convient de comprendre que c’est en nous-mêmes que ces souffrances ont leur principe et leur cause » (La vie de Moïse, 2, 87).
Hervé Benoît, prêtre catholique
(1) Nostra Ætate est la Déclaration sur l’Église et les Religions Non-Chrétiennes du Concile Vatican II. Elle a été promulguée le 28 octobre 1965 par le pape Paul VI, ayant été votée 2 221 voix pour et 88 voix contre lors du dernier concile.
Son titre signifie À notre époque en latin.
Chapitre 3 de la déclaration Nostra Aetate sur l’Eglise et les religions non chrétiennes
– Déclaration Nostra Aetate sur l’Eglise et les religions non chrétiennes
Ch.3. L’Eglise regarde aussi avec estime les musulmans, qui adorent le Dieu Un, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de ta terre[5], qui a parlé aux hommes. Ils cherchent à se soumettre de toute leur âme aux décrets de Dieu, même s’ils sont cachés, comme s’est soumis à Dieu Abraham, auquel la foi islamique se réfère volontiers. Bien qu’ils ne reconnaissent pas Jésus comme Dieu, ils le vénèrent comme prophète; ils honorent sa mère virginale, Marie, et parfois même l’invoquent avec piété. De plus, ils attendent le jour du jugement où Dieu rétribuera tous les hommes ressuscités. Aussi ont-ils en estime la vie morale et rendent-ils un culte à Dieu, surtout par la prière, l’aumône et le jeûne.
Si, au cours des siècles, de nombreuses dissensions et inimitiés se sont manifestées entre les chrétiens et les musulmans, le Concile les exhorte tous à oublier le passé et à s’efforcer sincèrement à la compréhension mutuelle, ainsi qu’à protéger et à promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté.
(2) Chahâda : (témoignage) qui signifie « attestation » ou « témoignage de foi » en arabe, est le premier des piliers de l’islam. Elle est directement liée au principe de l’unicité de Dieu et l’opposition formelle et agressive du dogme de la Sainte Trinité.Cette profession de foi musulmane est très brève : اشهد ان لآ اِلَـهَ اِلا الله و أشهد ان محمدا رسول الله (Achhadou an lâ ilâha illa-llâh, washadou ana muhammadun rasûlu-llâhi), pouvant se traduire par « « Il n’est pas d’autre dieu qu’Allah et Mahomet est son prophète».
(3) Yves Daoudal déclare dans un message sur le FC en date du 24 février 2011 : « Aucun laïc, aucun prêtre, aucun évêque ne peut dire la chahada, en quelque circonstance que ce soit. Car la chahada est D’ABORD une condamnation du christianisme. C’est pourquoi la chahada est la seule et unique « profession de foi » religieuse qui commence par une négation: « J’atteste qu’il N’y a PAS d’autre Dieu que le Dieu unique (du Coran) et que Mahomet est son prophète. » La première partie est une négation de la Trinité (et c’est compris ainsi par les théologiens musulmans), la deuxième partie est une négation du Christ. »
MEDIAS-PRESSE-INFO 24.11.15