Publié le vendredi 30 novembre 2012 à 21H24
Une avocate marseillaise, Me Raymonde Talbot, a été retrouvée ce soir par son associé égorgée dans son cabinet de la rue Saint-Ferréol. La police judiciaire a été chargée de l'enquête.
Les policiers se rendent sur la scène du crime.
Photo Thierry Garro
Une avocate a été trouvée avec "une plaie béante à la gorge" ce soir dans son cabinet du centre de Marseille, portant à trois le nombre de morts violentes en une semaine dans la ville, dont le gouvernement a fait une de ses priorités en matière de sécurité. Les circonstances exactes du décès n'étaient pas connues dans l'immédiat, mais la thèse de l'homicide était privilégiée, aucune arme n'ayant été retrouvée sur place. La brigade criminelle de la police judiciaire a été saisie de l'enquête.
Arrivé sur place en début de soirée, le procureur de la République de Marseille, Jacques Dallest, a précisé que les "prélèvements, très minutieux, étaient toujours en cours" par les policiers de l'identification criminelle sur le corps, "qui ne peut pas être touché pour l'instant".
"Il s'agit d'un homicide", a souligné M. Dallest peu avant 22h, en ajoutant qu'un médecin légiste était à ses côtés afin d'examiner le corps. Le procureur a prévu de communiquer plus tard à la presse, amassée au bas de l'immeuble où s'est déroulé le drame. En fin d'après-midi, les enquêteurs ont procédé à l'examen des bandes vidéos des cinq caméras de surveillance présentes dans cette rue, très passante, où les badauds commençaient déjà leurs achats de Noël. La victime, Raymonde Talbot, a été découverte par son associé à leur cabinet de la rue Saint-Ferréol, dans le centre-ville.
La porte du cabinet, situé au 3e étage d'un immeuble, était fermée: "Est-ce qu'elle était fermée à clef ou juste claquée ?", s'est-on interrogé de source proche du dossier. La victime était prostrée, la gorge tranchée, derrière son bureau, quand son associé l'a découverte. Leur secrétaire et ce dernier ont été entendus en fin d'après-midi, et une enquête de voisinage a été diligentée, a-t-on précisé de même source. Mariée et mère de famille, Me Talbot était originaire de Corse, avec des racines familiales à l'Ile-Rousse (Haute-Corse), selon un de ses amis.
M. Dallest, le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Jean-Paul Bonnetain, et le bâtonnier, Me Jérôme Gavaudan, se sont rendus sur les lieux dès les faits connus, puis à nouveau en début de soirée. Choquée, une commerçante de l'immeuble reconnaissait en avoir "froid dans le dos", évoquant une "femme très gentille, très douce", qui passait dire bonjour tous les matins. "A 17h environ, on a entendu crier, les murs sont fins, puis on a vu débarquer les pompiers", a raconté à la presse Cathy Dinoia. "On ne connaît pas encore les circonstances exactes du décès mais toute la profession se sent concernée", a réagi un confrère du quartier, décrivant la victime, âgée d'une cinquantaine d'années et spécialisée dans le droit civil, comme "sympathique et enjouée". "Nous ne pouvons qu'être révulsés par un acte odieux qui ébranle toute une profession mais aussi toute une ville", a dit pour sa part Caroline Pozmentier, adjointe au maire de Marseille en charge de la sécurité, avocate de profession.
Il s'agit de la troisième mort violente en une semaine à Marseille. Vendredi dernier, un homme de 28 ans, issu de la communauté des gens du voyage, avait été tué d'un tir de fusil de chasse par un commando de trois hommes masqués, dans le 13e arrondissement de la ville, lors d'un règlement de comptes. Lundi, c'est un chauffeur de car de 47 ans qui avait été tué par balles dans un bar du 9e arrondissement de la ville par un homme au visage dissimulé venu lui dérober sa sacoche. Depuis 2007, "245 homicides ont été commis à Marseille, dont 75 règlements de comptes", a précisé mardi à l'Assemblée le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, en réponse à une question du député socialiste marseillais Patrick Mennucci.
La Provence