Aujourd'hui
Un mécanisme psychologique semble bien animer quelque part cette farce historique, mémorielle.
Il y a peu, une connaissance africaine me lançait, dans le cadre d’une discussion animée sur la question migratoire : « L’Afrique n’a pas besoin qu’on l’aide, les Africains ne viennent pas en Europe parce que leur situation économique serait mauvaise, ils viennent s’y rembourser des pillages que vous avez effectués en Afrique. »
Sur le coup, et vu que nous nous connaissons depuis un certain temps, je ne parvins pas à déceler la part de turlupinade, d’espièglerie, de galéjade, de taquinerie amicale ou de deuxième degré éventuel et, n’ayant reçu nul signe encourageant en ce sens, fus obligé de m’en remettre à l’autre hypothèse : c’était bien du premier degré. Premier degré, d’ailleurs, pratiqué par la plupart des Africains. J’ai beau lui avoir offert précédemment l’ouvrage de Tidiane N’Diaye décrivant le pillage humain de son continent par les Arabo-Musulmans durant quatorze siècles (Le Génocide voilé), rien ne semble y avoir fait : son cerveau, tels certains modernes emballages plastiques conçus en ce sens, reprend implacablement sa forme (anti-occidentale) initiale. Le seul pillage de l’Afrique qui compte, Môssieur, est celui de tes ancêtres occidentaux, donc le tien.
Je m’interroge depuis longtemps (ou plutôt l’insistance lourdasse de tant de « post-coloniaux » m’interroge) sur la question de savoir en quoi la culpabilité occidentale devrait être éternelle, et à quel moment d’anciens pays colonisés pourraient commencer à endosser une part de responsabilité dans leur situation – je pense, par exemple, à l’Algérie. Un mécanisme psychologique semble bien animer quelque part cette farce historique, mémorielle. Puis je tombai sur cet article publié dans Le Figaro intitulé « Se libérer de la culpabilité mal placée ». Se référant aux individus, le psychanalyste Moussa Nabati y révèle « l’étrange inversion des rôles » touchant les questions de culpabilité et concernant, notamment, des fautes « que l’on n’a pas commises ». « Mais pour que la victime puisse éponger et faire ainsi sienne la faute d’un pervers, il faut un terrain identitaire fragile, victimaire », précise le psychanalyste. Cela ne vous rappelle rien ?
« Ceux qui, en effet, ont, en raison de leur enfance, développé une sensibilité très grande à la culpabilité auront tendance à l’âge adulte à mettre en place des mécanismes d’autopunition », précise encore Moussa Nabati […] Cela ne vous rappelle rien non plus ? Cette haine de soi qui forme un excellent terreau pour un antiracisme dévoyé, tricheur, revanchard, vicelard et, pour finir, putride, par exemple ? Ces questions historiques m’ont toujours semblé fortement imbriquées dans un fatras psychologique qui semble ne pas tourner rond. Ainsi existerait-il peut-être une dimension de perversion narcissique dans l’idéologie post-coloniale – je veux dire l’idéologie de post-coloniaux- qui leur permet de repousser indéfiniment la part de responsabilité des Africains dans leur propre situation.
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