Il est dans les petits papiers d'un Nicolas Sarkozy qui compte toujours poursuivre son ouverture ! Après les socialistes Bernard Kouchner, Jean-Marie Bockel, Jean-Pierre Jouyet ou Eric Besson, le chef de l'Etat veut désormais convaincre Jack Lang de venir travailler avec lui. Au gouvernement (dans le cadre d'un futur remaniement) si les deux hommes tombent d'accord sur un poste précis. Ou à la tête d'une mission importante, comme, par exemple, celle qui doit voir le jour prochainement sur le projet d'union Euroméditerranée.
« Lang est très populaire auprès des Français, explique-t-on à l'Elysée. Il symbolise parfaitement l'ouverture telle que nous voulons la mener. Il a déjà franchi un premier pas il y a quelques semaines en acceptant de figurer au sein de la commission sur les institutions présidée par Edouard Balladur. Maintenant, nous voulons aller plus loin. »
Joint au téléphone par « le Parisien » et « Aujourd'hui en France », l'ancien ministre de la Culture de François Mitterrand affirme être concentré - pour l'instant - sur son travail au sein du comité Balladur. « Nous devons rendre notre rapport dans trois semaines, dit-il. Moi, je fonctionne par séquences. On verra bien ce qui se passera après. » Mais, sur le principe, le député du Pas-de-Calais se garde bien de rejeter l'idée d'une collaboration plus étroite avec le chef de l'Etat. « Je dois reconnaître que Nicolas Sarkozy a réalisé un travail d'ouverture sans précédent », confie-t-il. Et d'ajouter : « Je ne suis jamais l'ennemi d'une participation à une oeuvre d'intérêt général. S'il y a un sujet qui touche à mes compétences, sur le droit, l'international, la culture, l'éducation, je peux rendre service. Je n'ai aucune raison de dire non si cela est fait dans des conditions de transparence. »
Sarkozy l'appelle de temps en temps
Difficile d'être plus clair. Depuis quelques semaines, Jack Lang multiplie les gestes en direction de l'Elysée. « Il nous envoie des mots ou des notes, explique-t-on dans l'entourage présidentiel. La dernière fois, c'était pour nous alerter sur le problème des fonctionnaires et nous demander d'être mesurés à propos de la suppression du nombre de postes. » De son côté, Sarkozy appelle de temps en temps l'ex-ministre pour lui demander un avis ou un conseil sur tel ou tel sujet. Début septembre, le président l'a même convié à l'Elysée pour un dîner privé avec Nelson Mandela (Lang est l'auteur d'une biographie de l'ancien président sud-africain). Les deux hommes se sont revus quelques jours plus tard en marge du match de rugby France - Irlande.
(Le Parisien)