Il a fallu plus de quinze ans pour qu'elle voie le jour. La Cité nationale de l'histoire de l'immigration ouvre aujourd'hui à Paris. Films, photos, sons retracent l'arrivée en France, depuis le XIXe siècle, de ces hommes, femmes et enfants venus d'ailleurs... Un site pensé sous la gauche( Jospin) et créé par la droite (Chirac), une Cité née du rêve d'un fils d'immigré algérien, Zaïr Kedadouche (devenu inspecteur général de l'Education nationale).
"Ces exilés se sont retroussé les manches dans les mines du Nord, sont morts pour la nation lors des guerres mondiales, ont fait tourner les usines dans l'Hexagone des Trente Glorieuses ou ont mis au monde Michel Platini, Zinedine Zidane et Nicolas... Sarkozy." Et les Français racistes les regardaient travailler en se tournant les pouces, tandis que les troupes d'Outre-Mer (film: Indigènes!) sauvaient la patrie! Que de contre-vériés haineuses!
Ils sont surtout venus pour ne pas crever de faim dans leurs villages ou leurs bleds, ou encore pour échapper à la justice de leur pays. Ils ne sont pas venus par amour de la France, ni "importés" par la République comme ON veut le faire croire aux enfants et aux ignorants, ils sont venus chez nous contraints et forcés par la nécessité de survivre, eux et leur nombreuse famille. Ils devraient dire merci à la France qui les a généreusement accueillis dans leur détresse au lieu de la critiquer sans cesse ou même de cracher sur notre Patrie. D'où ils venaient, il n'y avait pas de pain, pas de travail, pas d'écoles, pas d'hôpitaux, pas d'aides sociales, pas de retraites, il n'y avait aucun avenir possible pour les plus démunis. Que les descendants d'immigrés s'en souviennent! La mémoire de l'Immigration n'est pas à sens unique.
Il vaudrait mieux d'ailleurs parler des vagues successives d'immigration plutôt que de l'Immigration: il y a eu en effet différents types d'immigrants sur le territoire français. Les immigrés venant des pays d'Europe, d'origine chrétienne, en particulier les Polonais et les Italiens, puis les Espagnols et les Portugais, se sont très rapidement intégrés et ont été respectueux des lois de la République laïque. Il n'en va pas tout à fait de même, qui pourrait le nier, avec les immigrés et enfants d'immigrés de la dernière génération en provenance de pays musulmans, ex-colonies françaises, Maghreb ou Afrique sub-saharienne, qui sont issus d'autres cultures religieuses et sociales que celle d'Europe. Ils rencontrent des problèmes d'intégration dans la communauté nationale, même si celle-ci s'efforce de respecter leurs différences. N'oublions pas non plus l'immigration chinoise, qui augmente chaque année...
"Ils ont été accueillis les bras ouverts ou ont subi les replis xénophobes, refoulés parfois jusque dans leur pays d'origine. Intégrés ou exclus, alimentant souvent les fantasmes de « l'étranger qui fait peur », les immigrés et leurs enfants ont marqué l'histoire de France depuis deux siècles. La Cité nationale de l'histoire de l'immigration, qui ouvre ses galeries aujourd'hui au palais de la porte Dorée à Paris (XIIe), entend « faire connaître et reconnaître l'apport » à notre pays de ces gens venus d'ailleurs."
"C'est une inauguration discrète qui s'annonce, sans le chef de l'Etat, ni Brice Hortefeux, ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale, passé le découvrir en catimini lundi. Voulue par Sarkozy, la création de ce portefeuille avait d'ailleurs provoqué la démission au printemps de huit universitaires de renom des instances de ce lieu de mémoire. L'ancien président, Jacques Chirac, qui avait porté le projet lorsqu'il était à l'Elysée, viendra toutefois le visiter demain. Pour le reste, le contexte politique ne se prête guère aux grandes cérémonies officielles. La mise en lumière du musée intervient en pleine polémique sur le projet de loi de Brice Hortefeux, et surtout ses amendements concernant les tests ADN pour les candidats au "regroupement familial" (ou tribal!)"
"Dernier tollé en date hier, lorsque l'ex-socialiste Fadela Amara, secrétaire d'Etat à la Politique de la ville, a jugé « dégueulasse » d'« instrumentaliser l'immigration » avec les tests ADN."
"Conçue comme outil culturel et éducatif, boudée pour l'heure par les sommets de l'Etat, cette cité est encore rattrapée par la politique. Ce matin, elle va servir de tribune au maire de Paris (PS), Bertrand Delanoë, qui a prévu d'y tenir un discours « très critique » sur l'actuelle gestion gouvernementale de l'immigration."
Maintenant, nous attendons les Turcs, asiates et islamistes...