A l'origine des deux amendements sur la pratique de tests ADN pour le regroupement familial et l'hébergement d'urgence qui font scandale, le député Thierry Mariani, rapporteur du texte de loi, se rebiffe. Il répond notamment à ceux qui, dans la majorité présidentielle, ont critiqué les textes, et s'étonne que le Sénat ait édulcoré leur contenu avant de les adopter.
J'assiste à un pilonnage hallucinant! A écouter certains, la proposition sur l'ADN serait l'alpha et l'oméga du fascisme. Alors que je n'ai fait que deux choses: reprendre une proposition votée par le Sénat le 27 juin dernier (rapport Gouteyron) à laquelle personne n'avait rien trouvé à redire; m'inspirer de l'exemple des douze pays européens, dont la Finlande, la Norvège ou le Danemark, qui le pratiquent et ne sont pas des dictatures fascistes à ce qu'il me semble.
Il n'empêche, Edouard Balladur, entre autres, demande la suppression de cet amendement.
J'ai bien peur que M. Balladur n'ait pas bien lu les textes. Comme bien d'autres personnes d'ailleurs, qui se posent en pseudo-autorités morales, ouvrent la boîte à fantasmes au lieu de regarder la réalité en face. Bon nombre d'élus et de personnalités non élues de la majorité n'ont pas joué le jeu. L'arrogance de beaucoup m'a surpris. Mais je vous avoue que ce qui m'a le plus dérouté, c'est l'attitude du Sénat. Encore une fois, ce qui était valable il y a trois mois est désormais digne de Vichy!
On vous accuse aussi de vouloir priver les sans-papiers des centres d'hébergement d'urgence.
Il n'a jamais été question d'empêcher les sans-papiers de passer la nuit dans un centre s'il fait froid l'hiver. Ce dont je parle, c'est ce qu'on appelle l'hébergement dit de stabilisation. Qu'un sans-papiers, qui vit à la rue, soit hébergé temporairement est une chose; qu'il demande à ce que s'applique le droit au logement opposable en est une autre. Pour invoquer ses droits, il faut respecter la loi. Cette stabilisation doit être réservée aux seules personnes en règle. Et si Martin Hirsch dit que cet amendement, devenu l'article 21 du projet de loi, "pose un problème", qu'il relise les textes lui aussi.