Plusieurs personnes, dont un membre du camp réformateur, accusées d'avoir participé à des manifestations contre la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad ont affirmé samedi devant un tribunal de Téhéran avoir commis une erreur en prenant part aux protestations.
M. Abtahi figure parmi la centaine de personnes -dont plusieurs réformateurs- jugées à partir de samedi par ce tribunal révolutionnaire et accusées de troubles à l'ordre public lors des manifestations post-électorales.
Celui qui fut conseiller du candidat Karoubi a en outre affirmé que les réformateurs, notamment les leaders de l'opposition, avaient trahi le Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.
M. Abtahi a parlé d'un "serment" de solidarité passé entre MM. Moussavi, Khatami et l'ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani.
"Moussavi ne connaissait probablement pas le pays, mais Khatami connaissait parfaitement la situation. Il connaissait la puissance du Guide, mais il a rejoint Moussavi et ça c'était une trahison", a indiqué M. Abtahi, ajoutant que M. Rafsandjani voulait se venger de sa défaite à la présidentielle de 2005 remportée par M. Ahmadinejad.
M. Abtahi a encore affirmé avoir commis une "erreur" en participant aux rassemblements, reprochant à M. Karoubi de l'y avoir poussé.
Les accusés encourent une peine de cinq ans de prison, selon Fars qui a précisé que s'ils étaient reconnus coupables d'être "mohareb" (ennemi de Dieu), ils risquaient la peine de mort.
Jusqu'à 2.000 personnes ont été arrêtées et une trentaine d'autres tuées lors des manifestations. Environ 250 manifestants demeurent emprisonnés.
Le journaliste irano-canadien Maziar Bahari, travaillant pour Newsweek, a lui demandé pardon au guide suprême lors d'une déclaration à la presse à la sortie de l'audience, selon l'agence Irna.
"Inconsciemment, j'ai participé à la révolution de velours" que l'Occident voulait organiser en Iran avec l'aide de ses médias, a-t-il déclaré.
"Les médias étrangers avaient un rôle de premier plan dans les manifestations pacifiques ou violentes. Je demande pardon et grâce au guide suprême pour avoir participé à ces rassemblements ayant porté atteinte à la sécurité nationale", a-t-il ajouté.
Le sociologue irano-américain Kian Tajbaksh, également sur le banc des accusés, a affirmé qu'un projet de longue date des Etats-Unis visait à changer le régime iranien.
"Les vrais responsables des manifestations sont des organes gouvernementaux, semi-gouverneemntaux et services de renseignements implantés aux Etats-Unis", a-t-il dit, selon l'agence Irna.
Vendredi, le gouvernement iranien avait de nouveau désigné les pays occidentaux, et particulièrement la Grande-Bretagne comme responsables des manifestations.
AFP. 1er août 2009