22/09/2015 – MONDE (NOVOpress)
Des rapports concordants attestent du renforcement de la présence Russe en Syrie aux côtés de Bachar el-Assad. S’il est trop tôt pour parler d’engagement direct, il est certain que Poutine entend soutenir autant que possible le régime syrien face aux terroristes de l’État islamique.
Les USA ont annoncé que la Russie avait envoyé des avions de chasse et d’attaque au sol en Syrie. Les derniers rapports font état de 28 appareils, une douzaine de bombardier SU-24 et une douzaine d’avions d’attaque au sol SU-25, ainsi que 4 chasseurs, basés sur un terrain d’aviation dans la province de Lattaquié, dans l’Ouest du pays, un fief de Bachar el-Assad. Un autre responsable américain, qui confirme ce chiffre de 28 avions, parle également de drones et d’hélicoptères russes, une vingtaine selon lui, des appareils voués au transport et au combat.
Au delà des appareils de combat, la Russie serait en train de déployer en Syrie des hélicoptères de combat, d’artillerie ainsi que 500 hommes de l’infanterie de marine.
Ces troupes seraient en cours de déploiement et feraient donc partie des célèbres unités de « la Mort Noire ». Les fusiliers marins russes sont des troupes de choc pouvant être rapidement déployées dans le but de s’emparer de points stratégiques avant d’être soutenues par des renforts conventionnels. Rien n’indique pour le moment leur déploiement offensif, leur mission étant pour l’instant orientée vers la défense des installations russes en Syrie. Cependant,
Ils ont mis la capacité de faire des bombardements. Où, quand, et en appui de qui nous ne savons pas.
a résumé l’un des responsables américains. « Ils ne vont pas se contenter de rester assis à défendre l’aéroport », a renchéri auprès de l’AFP l’analyste Jeffrey White, du Washington Institute for Near East Policy. « Avec ces avions, les Russes “peuvent aller frapper loin en Syrie, même en territoire tenu par l’EI ».
Tout ceci se déroulerait pour le moment dans le cadre des engagements russes vis-à-vis du gouvernement syrien, aucun élément formel ne permettant pour le moment d’acter d’une implication directe de troupes russes contre Daesh, un point susceptible d’évoluer à tout instant.
Dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères a appelé à des « actions concrètes » après la chute dimanche sur le territoire de la représentation diplomatique russe dans la capitale syrienne d’une roquette, qui n’a toutefois pas causé de dégâts.
« La roquette a été tirée du quartier de Jobar, où sont retranchés les groupes hostiles au gouvernement syrien », a accusé Moscou. Estimant que ce bombardement avait constitué un « acte terroriste », la diplomatie russe a assuré attendre « une condamnation claire de la part de toute la communauté internationale, y compris des acteurs régionaux » et réclamé « des actes, pas seulement des paroles ».
Cet incident pourrait donc être le déclencheur d’actions plus offensives des Russes vis-à-vis des terroristes islamistes de Daesh.
Les deux grandes puissances se sont mis d’accord pour coordonner un minimum leurs actions militaires sur le terrain afin d’éviter tout tir « fratricide ».
Le secrétaire américain à la Défense, Ash Carter, et le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou,
sont convenus de poursuivre la discussion sur des mécanismes de désescalade du conflit en Syrie et sur la campagne contre l’État islamique.
Des discussions similaires ont eu lieu lundi entre la Russie et Israël. La récente livraison par la Russie de matériel sophistiqué à l’armée syrienne, dont selon des sources régionales des missiles antiaériens, inquiète particulièrement Israël, qui a bombardé à plusieurs reprises la Syrie ces dernières années pour empêcher des livraisons d’armes au Hezbollah libanais ou riposter à des tirs de roquettes vers son territoire.
D’un point de vue politique et stratégique, les divergences restent néanmoins profondes entre les États-Unis et la Russie. Les Américains refusent de soutenir Bachar el-Assad et estiment toujours qu’il faut « changer de régime » en Syrie, tandis que les Russes plaident pour une vaste coalition anti-État islamique, qui comprendrait les pays les plus directement impliqués, à savoir la Syrie et l’Irak.