À l'université d'été du Front national de la jeunesse ce week-end à Fréjus, le sondage Ifop évoquant une victoire possible de Marine Le Pen au second tour d'une élection présidentielle, est dans toutes les têtes.
De notre envoyé spécial à Fréjus
Ce week-end, deux cents jeunes adhérents et sympathisants du Front national de la jeunesse (FNJ) se retrouvent aux universités d'été organisées à Fréjus. Cette ville du sud-est, passée sous mandat FN depuis les dernières municipales et dirigée aujourd'hui par David Rachline (ex-responsable du FNJ), accueille, durant deux jours, cadres conférenciers et jeunes militants. Toutes les interventions ont été programmées pour survoler les thèmes majeurs du programme politique du parti. La présence de Jean-Marie Le Pen samedi et de Marine Le Pen dimanche devaient être les temps forts du rendez-vous.
La publication du sondage Ifop soulignant, pour la première fois, une victoire de Marine Le Pen dans une présidentielle face à François Hollande (54% contre 46%) ne laisse personne indifférent. Fabien, vingt ans, étudiant en droit: «Cela donne envie de poursuivre son engagement, explique-t-il, nous parlons beaucoup de ce sondage entre nous». À ses cotés, Jordan, 19 ans, étudiant en droit lui aussi: «il y a une portée symbolique dans ce sondage qui montre une avancée de la population. Beaucoup de gens pensent que le Front national peut changer les choses» juge-t-il avant d'ajouter «mais nous n'allons pas adapter notre politique ou notre militantisme en fonction de ces sondages. En 2012, on nous donnait derrière Mélenchon et finalement on est arrivé loin devant lui.»
Pour Julien Rochedy, directeur du FNJ et organisateur de ces deux journées, les mesures de l'Ifop sont un signe: «Cela veut dire que c'est vraiment possible. Nous ne sommes pas seulement dans le combat des idées, nous pouvons prendre le pouvoir». Selon lui, la possibilité d'une victoire du FN en 2017 accentuerait le «sentiment de responsabilité» au sein des jeunes militants. «Les jeunes du Front ont vraiment envie du prendre le pouvoir. C'est pour cela qu'ils aiment autant Marine d'ailleurs, parce qu'ils ressentent cette même envie chez elle.» Et pour expliquer la détermination de cette jeunesse, Julien Rochedy estime que la grande différence entre cette génération et les autres, c'est que la sienne aurait un «sentiment aigüe de sa précarité.» Pourquoi? «Nous avons conscience que si nous ne gagnons pas, avec une population majoritairement immigrée en 2050, tout est foutu pour le pays», estime-t'il.
Pour, David Masson-Weyl, président du collectif d'étudiants Marianne associé au Rassemblement Bleu Marine, l'impact du sondage sur les jeunes de l'université d'été ne peut être que positif: «Nous n'avions encore jamais vu un score supérieur à 50%. Cela donne du poids à ce que nous faisons sur le terrain». Le jeune militant croit aussi que de tels chiffres sont porteurs pour le mouvement parce qu'ils peuvent rassurer ceux qui hésiteraient encore à s'engager.
LE FIGARO - 06 09 14