AFP. 01.03.08. Au moins 49 Palestiniens dont des femmes et des enfants ont été tués et quelque 150 blessés samedi, jour marqué dans la bande de Gaza par une intensification de l'opération de l'armée israélienne, qui a de son côté annoncé avoir perdu deux soldats.
Il s'agit de la journée la plus meurtrière dans le territoire depuis - au moins - l'été 2005 et le retrait israélien de la bande de Gaza, où le mouvement islamiste Hamas a pris le pouvoir en juin 2007.
Depuis le début de l'offensive mercredi, qui vise à interrompre les tirs de roquettes à partir de Gaza, plus de 80 Palestiniens ont été tués. Un civil israélien a péri dans le tir d'une roquette mercredi.
Samedi, les groupes armés palestiniens ont tiré plus de 50 roquettes contre Israël, où sept personnes, dont deux enfants et une femme, ont été blessées dans la ville d'Ashkélon, distante de 10 km de la bande de Gaza, selon l'armée.
De même source, outre les deux soldats tués à Gaza, sept autres militaires dont un officier ont été blessés.
Saëb Erekat, l'un des principaux négociateurs palestiniens, a affirmé à l'AFP que les négociations de paix avec Israël étaient, pour l'heure, "enterrées sous les maisons détruites de Gaza".
"Le processus de paix a été ruiné par les agressions israéliennes", a ajouté ce négociateur.
Auparavant, le chef de la délégation palestinienne Ahmed Qoreï avait aussi laissé entendre que les négociations étaient suspendues.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a lui jugé que l'offensive israélienne, était "plus qu'un Holocauste", renouvelant son appel à "une protection internationale du peuple palestinien".
"Il est impensable que la réaction israélienne à des tirs de roquettes palestiniens, que nous condamnons, soit aussi terrible et effroyable", a commenté le président Mahmoud Abbas, qui tente d'obtenir des réunions d'urgence de la Ligue arabe et du Conseil de sécurité de l'ONU.
Selon le palais royal jordanien, lors d'un entretien téléphonique avec Abdallah II, le président palestinien a en outre qualifié l'opération israélienne de "terrorisme d'Etat".
Parmi les victimes palestiniens, au moins 13 morts sont des civils, dont quatre jeunes et sept femmes. Seize tués ont été identifiés comme des membres de groupes armés, presque tous membres du bras armé du Hamas.
Une porte-parole de l'armée israélienne a indiqué dans la soirée à l'AFP que "l'opération se poursuivait".
De source militaire israélienne, de violents combats continuaient d'opposer les soldats et des activistes à Jabaliya, où opéraient des unités d'infanterie et de blindés israéliens appuyés par des hélicoptères.
"Nous vivons une ambiance de guerre totale", a résumé Abou Alaa, 40 ans, un habitant de Jabaliya.
Le Dr Mouawiya Hassanein, chef des urgences à Gaza, a affirmé que ses services étaient débordés. "Nous ne pouvons pas nous déplacer facilement, 12 de nos ambulances sont bloquées faute de carburant et les autres doivent coordonner au préalable avec l'armée israélienne".
En Cisjordanie, 300 Palestiniens ont manifesté à Ramallah contre l'offensive israélienne.
Selon le vice-ministre israélien de la Défense, Matan Vilnaï, il s'agit d'une opération terrestre "élargie" dans le nord de la bande de Gaza. "Nous agissons surtout avec l'aviation, même si nous recourrons aussi à des forces terrestres".
Il a nié que l'objectif soit une réoccupation partielle de la bande de Gaza, évacuée en 2005.
Les derniers décès portent à 6.245 le nombre de personnes tuées dans les violences israélo-palestiniennes depuis 2000, pour la plupart des Palestiniens, selon un bilan établi par l'AFP.