30/03/2015 – PARIS (NOVOpress)
À tellement l’entendre, le voir sur les divers plateaux de télévision française, dans les meetings politiques depuis 1968, nous aurions pu croire que l’ex-leader du parti écologiste allemand était un des nôtres, à savoir un Français.
Il est vrai que ses propos sur la France ont été perpétuellement critiques. Il a, volontiers, ramené ce pays dans les anathèmes de la seconde guerre mondiale à grand renfort de reductio ad hitlerum, omettant justes, résistants, populations apeurées, un peuple occupé pour ne retenir qu’un essentialisme, simpliste par nature.
On ne s’attendait pas à ce que son désamour aille jusqu’au refus de devenir français. Lui, né à Montauban en avril 1945 n’aurait eu aucun mal à obtenir la carte nationale d’identité.
À moins qu’internationaliste jusqu’aux tréfonds de son idéologie, les mots : nation, nationalité, identité n’aient heurté profondément sa sensibilité. Mais, alors, la nationalité allemande ? il l’explique ainsi : « J’ai pris la nationalité allemande par hasard, parce qu’elle me permettait de ne pas faire mon service militaire. »
Il y a un an, Daniel Cohn-Bendit expliquait au Parisien : « Je ne suis ni français, ni allemand, ni les deux. Je me sens européen. » Pourtant, l’ancien député européen semble désormais décidé à demander la nationalité française, comme il l’a confirmé à l’AFP ce lundi 30 mars.
Se sentant subitement, à la fois, Français et Allemand, Daniel Cohn-Bendit, qui aura 70 ans samedi, souhaite enfin demander la double nationalité, allemande et française. « Je souhaite à présent matérialiser cela par le biais de la double nationalité », a-t-il déclaré.
L’ancien meneur de la révolte estudiantine de mai 1968 n’a pas souhaité s’exprimer concernant un éventuel retour en politique. « Chacun et chacune a le droit de rêver concernant mon avenir », a-t-il dit.
La nationalité française permettrait en effet à Daniel Cohn-Bendit de se présenter aux élections en France, notamment à la présidentielle.
Serait-ce la motivation après avoir été définitivement discrédité sur la scène politique allemande par les révélations à la fois sur son parti et sur son passé sulfureux ?
Crédit photo : Heinrich-Böll-Stiftung via Flickr (cc)