Ce jugement sans nuances a été prononcé par le général De Gaulle ; il constitue quelques rares paroles avisées de ce personnage bouffi d’orgueil qui vouait un amour exclusif à… lui-même. Porté au pouvoir (par inadvertance) en mai 58 par les Européens d’Algérie, qui aimaient passionnément la France, il fut renversé (par inadvertance) par les pseudo-révolutionnaires de Mai 68, petits-bourgeois, fils de grands bourgeois, dont les devises étaient celle des communistes : « du passé, faisons table rase », et celle des anarchistes : « il est interdit d’interdire » ; ces irresponsables sont désormais aux commandes de l’Etat et appliquent ces préceptes infantiles avec « bonheur » (pour eux). L’inversion des valeurs qui qualifiaient la France depuis des siècles est ainsi avérée.
De Gaulle n’avait pas tort, en effet, si l’on considère que les Français ont une tendance incoercible à se laisser mener par le bout du nez par les premiers charlatans venus. Il faut dire que les moyens mis à la disposition de ces escrocs politiques sont impressionnants (medias, publicité, showbiz, « art » contemporain…) mais ne se résument qu’en trois mots : panem et circenses, du pain (américain type Mac Do) et des jeux du cirque, et quel cirque ! (type football cosmopolite et ploutocrate), histoire de détourner le bon peuple des véritables enjeux. Nous voilà donc en pleine décadence romaine lorsque les barbares étaient aux portes de l’Empire.
L’univers s’écroule autour d’eux, mais nos braves Français, hormis quelques cercles lucides et horrifiés s’exprimant sur la toile, n’en ont rien à faire ; il fait beau, ils pensent aux vacances, à leur barbecue, à leur smartphone, à leur nouvelle bagnole… Que des petites filles chrétiennes se fassent torturer, violer et décapiter en Syrie, dans le grand silence des « démocraties », bof, c’est loin !, Qu’une vieille dame se fasse interdire l’entrée de sa maison par des policiers qui protègent les squatters, ça ne les interpelle pas ! Que Boris Le Lay, parce qu’il a dit qu’il n’y a pas de Celtes noirs, prenne 6 mois de prison, c’est normal : on voit bien des Césars noirs dans les peplums américains, que des émeutes mettent à feu et à sang Roubaix et Tourcoing, quelle importance, puisque ce n’est pas dans notre ville… (et d’ailleurs, puisqu’on n’en a pas parlé à la télé, c’est sûrement pas vrai), que le ministre de l’Intérieur aille lui-même souhaiter la bienvenue aux clandestins qui envahissent la France, rien de choquant… que le régime ukrainien (soutenu par les mêmes « démocraties » : Union européenne, USA, OTAN, France en tête - en fait, l’Ordre mondial façon Bildelberg) bombarde des quartiers populaires des villes du Donbass, Oh, ça, c’est de la politique, et les Français n’y comprennent rien (mais c’est tout autant à notre porte que la Syrie).
Les Français devenus complètement irresponsables et inconscients n’imaginent pas que la petite fille décapitée pourrait être la leur dans quelque temps, que la vieille dame privée de toit pourrait être leur mère, que c’est leur fils qui pourrait être interné pour une parole de travers, que les émeutes raciales peuvent concerner toutes les villes françaises… Après moi, le déluge !
Les Français, des veaux ? bien pire ! car les veaux sentent la mort à l’approche de l’abattoir ; les Français déculturés, déracinés, lobotomisés, zombifiés, anesthésiés, énucléés, ne sentent rien, ne voient rien, ne disent rien, ne font rien, n’entendent rien… et disparaîtront sans même le savoir.
Sans même le savoir, puisqu’ils ont été préalablement étourdis ? Pas si sûr…
Justement, tiens, parlons-en : si les Français sont des veaux, ils pourraient finir d’une manière atroce. Après la ferme (très peu bucolique) des mille vaches, celle des mille veaux. A Saint-Martial-le-Vieux, dans la Creuse, un immense hangar est en construction pour accueillir un millier de veaux qui seront engraissés industriellement et abattus en « tout-halal » (c’est-à-dire sans distinction religieuse des consommateurs parce que selon l’Obs, « il n’existe pas d'étiquetage halal obligatoire, car la réglementation européenne s'y oppose afin d'éviter toute stigmatisation de la communauté musulmane ») Ces animaux sont destinés à l’approvisionnement des grandes surfaces, en l’occurrence principalement Intermarché. Les veaux seront donc égorgés sous les yeux d’un imam, (qui n’oubliera pas de prendre son dû au passage pour le bien de sa communauté, au détriment de la nôtre) avec le soutien de l’Etat, des collectivités locales, des éleveurs, des grands syndicats « paysans », tout ce beau monde acceptant avec joie les nouvelles dérogations prescrites par l’Etat à l’obligation d’étourdissement des animaux, ceci constituant, selon la Cour européenne des droits de l’homme un « engagement positif de l'État visant à assurer le respect effectif de la liberté d'exercice des cultes », laquelle Cour se moque comme d’une guigne de la souffrance des animaux, au nom de « l’humanisme » et du « vivre-ensemble », et surtout de son projet de plus en plus avoué de procéder au plus tôt au Grand Remplacement, selon l’expression de Renaud Camus.
Voilà donc le grand retour à la barbarie officialisée et même recommandée, dans ce pays - encore le nôtre, pour l’heure - où il a fallu des siècles à nos pères pour en faire celui du savoir-vivre, de l’élégance, du raffinement et du bon goût.
Ce n’est peut-être pas le destin qu’avait entrevu Charles De Gaulle pour ses compatriotes, en prononçant cette sentence désormais si… tranchante : « les Français sont des veaux ».
Pierre-Emile BLAIRON
Ecrivain, essayiste