Communiqué de presse de la Ville de Fréjus à propos de la participation des artistes du circuit des métiers d’art aux activités périscolaires :
Quelques individus en mal de polémique tentent, en cette période estivale, de relancer la vieille antienne de la culture mise à mal par le Front National. A les entendre, les artisans d’art Fréjusiens seraient obligés, l’an prochain, de passer leurs jours voire leurs nuits à garder des classes entières au mépris de leurs droits les plus fondamentaux. Bref, c’est Mozart, Gutenberg et Van Gogh associés qu’on assassinerait en ce doux mois d’été.
La réalité est beaucoup plus prosaïque. De quoi s’agit-il ? Depuis plus de 20 ans, la municipalité fréjusienne, adhérente de l’Institut National des Métiers d’Art, met à disposition 16 locaux au cœur du centre historique au profit d’artisans, à des tarifs exceptionnellement modérés. Un bénéfice pour ces artisans comme pour la ville, et une situation qui n’a aucunement été remise en cause par la nouvelle municipalité élue en mars 2014. Moyennant quoi, ces artisans bénéficient d’un prix de location au tarif de 2,5 €/m2 mensuels, alors que la moyenne se situe plutôt entre 10 et 20 €.
Si l’on prend la superficie totale de ces locaux, soit 793 m2, et un prix minimum de 10€/m2 pour une location en centre ville, on peut considérer que la ville, qui en outre assume les taxes foncières, subventionne indirectement ces artisans à hauteur de 80 000 €/an. C’est un minimum.
En contrepartie de ces tarifs très préférentiels, les artisans se sont notamment engagés, par convention, à « participer à la vie culturelle et artistique de la Commune à travers diverses manifestations, animations, rencontres, démonstrations, expositions de travaux réalisés ou en cours, développement d’actions pédagogiques organisées par la Ville. »
Dans le cadre de l’aménagement des rythmes scolaires, qui, rappelons-le, coûte de l’ordre de 400 000 € au contribuable fréjusien en cette année 2015, la Ville a donc sollicité, afin d’apporter aux enfants de primaire un éveil artistique, et conformément à la convention, certains artisans d’art pour animer des ateliers de découverte pour les enfants.
Et là, à la surprise générale, cette initiative de bon sens suscite un tollé de quelques uns, animés par des motifs qu’on ne saurait évidemment qualifier de politiques. Quoiqu’en y réfléchissant… Et ces quelques artistes de présenter une situation selon laquelle ils seraient littéralement exploités, seuls à gérer des hordes d’enfants turbulents à longueur de journée.
Il s’agit en fait d’assurer, dans des locaux municipaux ou dans leurs ateliers si ceux-ci le permettent, 1h30/semaine durant un trimestre, l’initiation artistique d’un petit groupe d’enfants encadrés par un animateur, ces activités rentrant dans le cadre des assurances RC existantes. Une animation ayant fait l’objet depuis plusieurs mois l’objet d’échanges entre la ville et les artisans d’art, et devant être finalisée pour la rentrée.
Le Maire de Fréjus s’est donc logiquement étonné de la réticence de certains devant cet apport à l’action pédagogique de la commune, somme toute très limité au regard de l’aide de laquelle ils sont ravis de bénéficier. Au final, beaucoup de bruit pour 18h d’interventions sur l’année, avec pour seul objectif de renforcer l’éducation artistique de nos enfants.
Ce qui semblait comme une légitime contrepartie devient aujourd’hui, pour quelques uns, un scandale d’État. On pourrait en sourire, si cela ne dénotait une mentalité bien étriquée pour de prétendus artistes, dont on aurait pu croire qu’ils seraient ravis de partager leur savoir avec des enfants et de redonner à la collectivité un peu de ce qu’elle leur alloue.
Blog de David RACHLINE, sénateur-maire de Fréjus