Propos recueillis par Olivier Beaumont | 30 Sept. 2015, 13h09 | MAJ : 30 Sept. 2015, 14h46
Le vice-président du Front national Florian Philippot, interrogé mercredi matin par «Le Parisien - Aujourd'hui en France», réagit à l'accélération de «l'affaire Morano».
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Nadine Morano devrait se voir retirer son investiture Les Républicains en Meurthe-et-Moselle aux élections régionales après qu'elle a réitéré mercredi ses propos polémiques sur la «race blanche». Pour Florian Philippot, «elle s’est pris en boomerang sa recherche effrénée de buzz et de médiatisation».
Que vous inspire cette procédure lancée contre Nadine Morano ?
FLORIAN PHILIPPOT. Elle s’est pris en boomerang sa recherche effrénée de buzz et de médiatisation. Elle voulait exister, non pas pour les régionales dont elle se moque depuis le début, mais pour la primaire interne à l’UMP. Dans ce parti, pour exister, on sort des slogans, des bons mots : on a eu le « Kärcher » de Sarkozy, récemment les « statistiques ethniques » de Fillon, et là c’est la « race blanche » de Morano. Tout cela dans le seul but d’exister.
Qu’avez vous pensé sur ces propos sur la « race blanche » ?
Je n’ai jamais considéré que la France était une race. Cela n’a pas de sens. Au-delà de ces slogans, la politique de Madame Morano et de son mouvement c’est une politique communautariste et d’immigration massive : des centaine de milliers d’entrées légales sous Sarkozy, récemment le vote des quotas de migrants au parlement européen, etc. Le reste, c’est du gros rouge qui tache. Juste pour se positionner. C’est l’effet pervers des primaires.
Jean-Marie Le Pen souscrit à ses propos …
Je ne sais pas si cela va arranger les affaires de madame Morano...
Si elle quittait les Républicains, aurait-elle sa place au Front national ? Vous voulez lui adresser une main tendue ?
Surtout pas ! Quand j’ai connu Nadine Morano, il y a un an comme concurrente aux européennes, elle m’expliquait que l’immigration c’ était formidable. C’était même une chance. Son énorme problème, c’est qu’il y a zéro convictions, aucune colonne vertébrale idéologique. C’est juste une adaptation à une situation donnée, en conséquence des intérêts électoraux. Sur le fond, la question de la race blanche ne fait pas un dénominateur commun. Elle a toujours eu un engagement immigrationniste, laxiste et européiste. Ce qu’elle a fait, au-delà du buzz, est en total contradiction avec le Front national.
LE PARISIEN