Source : Boulevard Voltaire
Comme si les lois liberticides Pléven (1972), Gayssot (1990), Perben (2004), Taubira (2001-2004) ne suffisaient pas, François Hollande demande au Garde des Sceaux de préparer, pour la fin de l’année, un texte réformant le Code pénal pour faire de « toute inspiration raciste ou antisémite une circonstance aggravante pour une infraction, quelle qu’elle soit, quel qu’en soit l’auteur ».
Un auteur d’infraction mû par une « impulsion » plutôt que motivée par un mobile, voilà qui jette un flou artistique lourd de conséquences. Une infraction commise sous le coup d’une intuition sans que son auteur n’ait conscience de son caractère raciste. Il fallait y penser ! En d’autres termes, aux crimes racistes parfaitement assumés et éminemment condamnables s’ajoutent les crimes racistes à caractère refoulé.
Les sentiments racistes sont « plus profonds qu’on ne croit », affirmait sérieusement François Saint-Pierre, lorsqu’il défendait la famille de Chaïb Zehaf, tué à l’arme à feu par Jean-Marie Garcia, en 2006, au motif qu’il se sentait menacé. Propos tenus en… 2009. Le père Freud à la place de la justice, bonjour les dégâts…
Et la précision apportée par F.Hollande de condamner ces mal inspirés quels qu’en soient les auteurs ne rassurent pas puisque le racisme anti-blanc, selon la grille de lecture de la chargée de mission auprès de Christiane Taubira, Sihem Souid, est une « imposture ». Pire : la notion de racisme anti-blanc n’a aucun rapport avec le racisme, il est seulement « épidermique, ponctuel, conjoncturel » et « ne porte préjudice à personne ! »
Autrement dit, insulter, chercher des noises à un Noir ou à un Arabe s’avérera systématiquement plus condamnable que si ceux-ci insultent et cherchent les mêmes à un Blanc. Enfin, ça dépend. Et quand on s’appelle Nicolas Bedos, ça se discute. Qualifier son chauffeur de taxi antillais d’« enculé de nègre », c’est, selon son avocate, « lui montrer toute son admiration… »
En revanche, qu’un policier publie, suite à la décapitation d’Hervé Gourdel, en septembre 2014, sur une page Facebook anonyme une photo d’une Marianne bâillonnée avec pour légende « Non à l’islamisation de la France » et celle d’un terroriste assortie de la formule « un barbu, une balle » lui vaudra, en première instance, selon les réquisitions du Parquet, une amende de 5.000 euros, une interdiction professionnelle et… une condamnation à 5 mois de prison ferme, et 3 avec sursis !
« Inspiration », « inconscient », « retour du refoulé » : c’est déclarer sans vergogne la supériorité, pour ne pas dire la suprématie, de l’irrationnel sur le rationnel assorti – « détail » accablant – de juger l’inculpé en fonction de sa couleur de peau ou de son orientation politique. Des magistrats s’érigeant en psychanalystes patentés, c’est salir la haute et noble fonction de la Justice en la catapultant aux heures les plus sombres de l’Inquisition. Alors, « Moi-Président » peut bien dénoncer « l’intolérance qui conduit à la discrimination », le texte commandé, en effet, en révélera son plus hideux reflet.
Caroline Artus
Ancien chef d’entreprise