Samedi 3 décembre 2011, 21 heures, Tour Eiffel. Le symbole de la France s’apprête à accueillir l’icône nationale, idole des jeunes et des moins jeunes. Après avoir patiemment attendu le rocker qui avait donné, l’après-midi même, le coup d’envoi du derby francilien de rugby au Stade de France, les journalistes ont vu débarquer Johnny Hallyday, tout de noir vêtu, martelant son entrée d’un «Bonsoir» énergique avant d’embrasser les membres de son staff dont son nouveau producteur, Gilbert Coullier. Ce dernier n’a pas lésiné pour présenter la prochaine tournée d’un Johnny particulièrement en forme et qui avait retrouvé, après ses débuts au théâtre, une couleur de cheveux appropriée. Si cet événement avait pour objectif de présenter la nouvelle tournée -pour laquelle il a promis du grand spectacle, des succès qu’il n’a pas chantés depuis longtemps et une entrée qui lui donnera «encore le vertige»-, on savait bien que le public était aussi venu pour jauger l’état de santé du chanteur dont l’hospitalisation très médiatisée est restée dans les mémoires. Je n’ai jamais été malade a-t-il précisé, j’ai eu une opération qui n’a pas réussi. J’en ai marre qu’on me demande comment ça va !» Qu’on se le dise, c’est un Johnny ragaillardi qui a répondu aux questions de la presse.
Concernant la rumeur selon laquelle il serait ruiné, il a rétorqué : «On n’est jamais riche en France !». Soutiendra-t-il son ami Nicolas Sarkozy ? Très à l’aise, il a souligné qu’un «bon président est celui qui fait du bien au pays, qu’il soit de droite ou de gauche». Voici donc le nouveau Johnny, dans la posture du Sage qui ne s’est tout de même pas privé d’une allusion à son ex-producteur qui «ne m’envoyait jamais à l’étranger». C’est là en effet la nouveauté annoncée au cours de cette conférence de presse : Johnny se produira en France mais aussi à Londres, à Los Angeles, à New York, à Moscou et à Tel-Aviv. «Je n’ai jamais chanté en Israël a-t-il déclaré, mais c’est un pays que j’avais vraiment envie de découvrir». A la question d’ Actualité Juive concernant son désir de visiter les lieux saints, il a répondu : «J’espère bien ! J’ai beaucoup d’amis juifs et j’espère que mon producteur va me laisser un peu de temps pour que je puisse leur rendre visite. On ira à Jérusalem, il me l’a promis ! ». L’année prochaine à Jérusalem donc, pour Johnny face auquel un journaliste israélien a évoqué les pressions subies par certains artistes programmés en Israël : « Il paraît que j’ai une bonne étoile et je pense qu’elle me permettra d’y aller». Le chanteur a profité de cette soirée pour présenter un titre plutôt réussi, «Autoportrait» , offert en téléchargement gratuit, écrit par John Mamman (compositeur inspiré de «Il nous faut» d’Elisa Tovati et Tom Dice). Le concert qui a suivi a montré en tout cas qu’il n’avait rien perdu de sa présence sur scène. Pari gagné pour le boss que nous retrouvions le lendemain pour des questions plus «ciblées». Par exemple, se souvenait-il, lui a demandé Actualité Juive que s’il n’avait jamais chanté en Israël, il avait chanté pour Israël, lors d’un concert de soutien à Paris, pendant la guerre des Six-Jours ? «Je m’en rappelle très bien. J’ai beaucoup d’amis israéliens. Et j’ai longtemps vécu, j’étais alors très jeune, chez la famille Pierre-Bloch, de la Licra. J’ai souvent voulu aller en Israël mais j’étais toujours en tournée. J’en ai enfin l’occasion». Lorsqu’il lui est demandé de préciser quels lieux saints il souhaitait visiter, Johnny a répondu que même s’il ne se sentait pas concerné par la religion, c’est au Mur qu’il aimerait se rendre, «parce que c’est mythique». En a-t-il parlé avec son ami Laurent Gerra qui, séduit par Israël, a récemment prolongé son séjour ? « Quand on se voit, on parle plutôt vin et... filles. Il paraît que les Israéliennes sont jolies !». Que ferait-il en cas de pression ? «J’irais quand même. Mon métier, c’est de chanter. Je m’intéresse à la situation mais je ne fais pas de politique. Je vais dans les pays qui veulent bien m’accueillir. Si certains ne sont pas contents, qu’ils ne viennent pas au spectacle. Mais jamais personne ne me contraindra à ne pas chanter quelque part». Conscient qu’une grande communauté juive francophone vit en Israël avec en elle, quelque chose de Johnny, le chanteur s’est réjoui de chanter sur la scène tel-avivienne certains de ses plus beaux titres dont «Que je t’aime». Un titre de bon augure pour le public auquel nous lui avons demandé d’adresser un message : «Je suis content de retrouver mon public français mais aussi d’aller à la rencontre du public israélien». Le concert, prévu pendant la période des vacances scolaires françaises, sera l’occasion pour Johnny de visiter – enfin - Israël avec Laetitia et leurs deux filles Jade et Joy.
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