Un climat d’avant guerre. Pour faire oublier une crise multiforme qui cogne sec et redonner le moral aux Français (?), le ministre du droit des femmes (sic), Najat Vallaud-Belkacem, était présente hier à Montpellier pour assister au premier mariage entre deux hommes en France depuis que la loi Taubira a été votée. Pendant que certains dansent au bord du précipice, la très tolérante (affaissée) sociale-démocratie suédoise découvre à Stockholm les limites de l’angélisme multiculturaliste avec les violentes émeutes immigrées de ces derniers jours. « La faute au chômage » affirment « nos » médias… Un soldat français, après un homologue britannique à Londres , a été victime en début de semaine, heureusement, lui, sans y laisser la vie, d’un jeune musulman arrêté hier qui a voulu lui trancher la gorge et qui se serait également, le mot est à la mode, « auto-radicalisé »… Pas de quoi surprendre outre mesure nos compatriotes qui subissent quotidiennement agressions et insultes anti-françaises de la part des bandes de jeunes. C’est donc de « la faute de personne », et certainement pas le résultat de quarante années de politique laxiste et d’alternance « gauche droite » à la tête de l’Etat. Pour parfaire le tableau, et de cela Bruno Gollnisch se félicite puisqu’il fut le premier à attirer l’attention sur le rôle de ce personnage, le juge Pierre Estoup a été mis en examen hier pour « escroquerie en bande organisée » dans le cadre l’affaire Lagarde-Tapie. Il souhaite que les investigations de la justice soient poussées à bout. Mais les contribuables Français reverront-ils la couleur de leur argent ?
Si trois excitées du groupuscule extrémiste Femen- deux Françaises et une Allemande- se sont dépoitraillées pour la première fois hier au Maghreb à Tunis (Tunisie) pour réclamer la libération d’une militante tunisienne et dénoncer la condition de la femme musulmane – provocation particulièrement imbécile et contre-productive en terre d’islam – les regards sur le monde arabe sont surtout tournés vers la Syrie.
Pour renforcer sur le terrain les opposants au régime de Bachar el-Assad, et avant l’éventuelle tenue le 1er août de la conférence dite Genève 2, -à laquelle la Russie souhaite notamment associer l’Iran- visant à aboutir à un règlement de ce conflit, l’Union européenne, avec le feu vert de Washington, a voté la levée de l’embargo sur les livraisons d’armes aux rebelles. Celles-ci pourraient être effectives d’ici deux mois
Avec quels risques? Contrairement notamment aux mensonges assénés par un spécialiste du genre comme Laurent Fabius, Fabrice Balanche, directeur de recherche et d’études à la Maison de l’Orient, affirme sur le site JOL que les voeux de l’UE de livrer des armes traçables « et exclusivement à destination des groupes respectueux des valeurs de démocratie et de laïcité » sont dérisoires.
« Dans la pratique, ces conditions sont impossibles à respecter . D’une part les groupes modérés au sens européen du terme n’existent pratiquement pas et les armes vont forcément arriver entre les mains des groupes les plus puissants, c’est-à-dire les djihadistes. Un exemple récent, les armes livrées par les américains fin 2012, en provenance de la Croatie et à des groupes modérés ont été retrouvées entre les mains du Front Al Nosra.«
Pour quelle efficacité? Sur le site de TF1, Didier Billon directeur adjoint de l’Iris, note que « depuis plusieurs semaines, l’armée de Bachar el-Assad est à l’offensive et reprend du terrain. Les insurgés sont quant à eux sur la défensive, en partie car ils manquent effectivement d’armes -il ne faut néanmoins pas omettre de signaler qu’ils en reçoivent grâce au Qatar et à la Turquie. Mais ils sont surtout totalement divisés, aussi bien sur le plan politique que militaire avec une Armée syrienne libre (ASL) qui n’a d’armée que le nom et dont les homme se livrent aussi à des exactions. Résultat : dans la situation actuelle, livrer des armes ne changerait pas grand-chose. »
Cette décision de levée d’embargo a-t-elle été prise naïvement au nom des « droits de l’homme »? Cela semble bien improbable également pour Paulo Pinheiro, le président de la Commission d’enquête de l’Onu sur la Syrie (formée également de Karen AbuZayd, Carla del Ponte et Vitit Muntarbhorn), mandatée par le Conseil des droits de l’homme de l’Onu.
Une dépêche de l’agence Ria Novosti publiée aujourd’hui rapporte que lors d’une conférence de presse à Paris (non couverte « curieusement » par les médias français?), M. Pinheiro a affirmé qu’en Syrie »Les combattants démocratiques historiques, qui véritablement croyaient dans la mosaïque syrienne, l’Etat laïc, l’Etat pour tous, sont aujourd’hui minoritaires (…). La majorité des rebelles est très loin de penser à la démocratie. Ils ont d’autres inspirations« .
« Selon M.Pinheiro, la commission qu’il préside dispose de preuves de crimes affreux commis en Syrie par les deux parties en conflit. Il a également dénoncé la combinaison de sectarisme, de radicalisation et d’escalade des violations des droits de l’homme en Syrie. »
La volonté de l’UE de livrer des armes aux milices anti Assad, a été dénoncée avec force par le Front National via un communiqué de Marine Le Pen, mais aussi mercredi par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. »La levée de l’embargo - »illégitime par principe« , le droit international n’autorisant pas de livraisons d’armes autres qu’à un État – rend la situation encore plus difficile, et met de sérieux obstacles à la tenue d’une conférence internationale sur la Syrie« , a déclaré le chef de la diplomatie de Vladimir Poutine.
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a annoncé clairement hier que Moscou ne permettra pas un déséquilibre dans le rapport des forces entre son allié et les rebelles soutenus par les pays de l’Otan, le Qatar et l’Arabie Saoudite. Lors d’une visite en Finlande, M. Choïgou a affirmé que « toute décision est à double tranchant. Si une des parties lève les restrictions, alors l’autre partie peut considérer qu’elle n’est plus tenue d’observer les obligations prises auparavant »…
Acteur central, majeur dans la région, Israël, par la voix de son Premier ministre Benyamin Netanyahu, a averti que Tsahal frapperait de nouveau la Syrie si les fournitures d’armes au Hezbollah se poursuivaient…tout en assurant que l’objectif poursuivi n’était pas le renversement du régime laïc en place à Damas.
Le magazine Times a cité un diplomate israélien qui a souligné le risque pour l’Etat hébreu de l’installation d’un régime islamiste à sa porte. Mais selon des fuites publiées (orchestrées?) par le New York Times , Tel-Aviv aurait averti qu’il renverserait le régime à Damas si jamais « il osait répondre aux raids israéliens contre des caches ou des convois d’armes sur son territoire ».
Alors, quelle sortie de crise en Syrie? Le risque d’une internationalisation accrue du conflit est il toujours majeur? « Toute guerre civile introduit l’étranger dans les affaires d’un pays ». « Quand une guerre civile a en outre un principe religieux, elle prend un caractère international ». Cette remarque de Jacques Bainville, formulée dans sa remarquable Histoire de France, est transposable à la situation actuelle dans ce pays.
Pour Fabrice Balanche, cité plus haut, « La conférence de Genève 2 ne donnera aucun résultat concret. Le régime de Bachar el-Assad commence à reprendre du terrain tandis que les oppositions civiles et militaires sont de plus en plus divisées malgré les milliards de dollars d’aides en provenance des pays du Golfe et le soutien diplomatique occidental. »
« Dans ces conditions le régime et ses alliés – la Russie et l’Iran – n’accepteront pas un compromis en leur défaveur. Les Occidentaux ne veulent pas s’engager directement dans le conflit, mais ils refusent de s’incliner trop facilement devant Moscou. Par conséquent, ils devraient continuer à soutenir l’option militaire encore quelque temps, d’autant que Qatar et Arabie Saoudite font de la chute du régime syrien un point d’honneur. »
« Nous sommes en Syrie dans une lutte à mort. Le régime de Bachar el-Assad se bat pour sa survie et il n’acceptera pas d’abandonner le pouvoir indique-t-il encore. Il a la capacité de gagner et peut compter sur le soutien ferme de la Russie et de l’Iran. Dans ces conditions il existe peu de place pour la négociation. L’erreur des Occidentaux est d’avoir cru que le régime tomberait facilement comme celui de Ben Ali et de Moubarak. »
« Pour les pays du Golfe, la majorité sunnite devait forcément l’emporter sur la minorité alaouite au pouvoir. C’était sans compter sur le nationalisme syrien qui transcende les communautés et la solidité d’un système de pouvoir qui, s’il est dominé par les alaouites, n’intègre pas moins beaucoup de sunnites. A partir de cette erreur d’appréciation, les anti-Bachar se sont enfermés dans un raisonnement manichéen : il doit partir parce qu’il est méchant. »
Bref, constate Bruno Gollnisch, cette guerre en Syrie rend une nouvelle fois visible le jeu tortueux de Washington, de Bruxelles , de l’Otan, bras armé du nouvel ordre mondial. Les dizaines de milliers de morts civils du conflit syrien sont aussi, comme les centaines de milliers de morts irakiens depuis 2003, les millions depuis 1990, de la responsabilité directe des chancelleries sous domination Etats-uniennes.
Nos grandes consciences n’hésitent pas à maquiller leurs projets les plus infâmes sous couvert des grands et immortels principes. En s’appuyant en Syrie pour l’occasion sur des régimes bailleurs de fonds du terrorisme wahhabite et du prosélytisme islamiste le plus obscurantiste, que l’on voit désormais à l’oeuvre également sur notre sol français et européen. Via l’immigration de peuplement soutenue par les mêmes…