Les appareils israéliens ont frappé 49 cibles dans la bande de Gaza en représailles à 23 tirs de roquettes palestiniennes, a rapporté l'armée.
Les secours palestiniens ont recensé sept morts samedi dans le centre et le sud de l'enclave. Deux ont été tués par une frappe alors qu'ils traversaient le camp de Maghazi à moto. Trois ont été sortis des décombres de la mosquée al-Qassam à Nousseirat. Et deux autres ont été tués dans l'après-midi à Rafah.
Au total, au moins 12 Palestiniens ont été tués depuis la rupture de la trêve. Côté israélien, un civil et un soldat ont été légèrement blessés vendredi.
Les tirs israéliens ont détruit trois mosquées près de Zeitoun (au sud de la ville de Gaza), à Jabaliya (nord) et à Nousseirat (centre), selon les autorités locales. Au moins deux de ces mosquées étaient considérées comme proches du Hamas, l'organisation islamiste qui contrôle la bande de Gaza.
Ibrahim Taweel, un riverain, a raconté avoir reçu à 3H00 du matin un appel de l'armée israélienne lui intimant de quitter sa maison. Cinq minutes plus tard, "un (avion) F-16 a tiré une roquette, puis une plus grosse roquette a détruit la mosquée".
Près de 2.000 morts
Israël accuse le Hamas de se servir des mosquées, des écoles ou des hôpitaux pour lancer ses roquettes.
Les armes se sont remises à parler vendredi après exactement un mois de combats qui ont fait près de 2.000 morts, en très grande majorité des civils palestiniens, et après l'échec de négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens au Caire.
Le Hamas, venu au Caire avec son allié du Jihad islamique et avec le Fatah, a accusé Israël de refuser d'accéder à des exigences fondamentales, comme la levée du blocus imposé depuis 2006 à la bande de Gaza, et a refusé de prolonger le cessez-le-feu.
Israël a rappelé ses délégués vendredi en assurant qu'il ne discuterait pas "sous les bombes".
Mais selon un membre de la délégation palestinienne samedi soir, une délégation israélienne est de nouveau attendue au Caire, où les négociations indirectes pour un cessez-le-feu durable devraient reprendre dimanche.
Ce négociateur n'a pas écarté la possibilité qu'un nouveau cessez-le-feu provisoire soit annoncé avant ces discussions. Le Hamas a émis samedi des signaux contradictoires. "Il n'y aura pas de retour en arrière (...) Nous ne ferons aucune concession", a affirmé dans un communiqué Fawzi Barhoum, un porte-parole du mouvement islamiste à Gaza.
Cependant, les Palestiniens se sont entendus avec les Egyptiens sur un transfert à l'Autorité palestinienne du contrôle au point de passage de Rafah vers l'Egypte, le seul qui ne soit pas contrôlé par Israël, et ont accepté le report des discussions sur la construction d'un port, a indiqué une source proche des discussions.
Ne rien paraître lâcher au Hamas
L'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne ont lancé un appel conjoint à Israël et au Hamas "à revenir immédiatement à un cessez-le-feu".
Fort de l'ultra-majoritaire soutien de son opinion à la guerre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait assaut d'intransigeance dans ses déclarations publiques, refusant de paraître rien lâcher au Hamas. Il s'est en même temps déclaré prêt à voir l'Autorité palestinienne, plus modérée, jouer un rôle.
Le Hamas, lui, doit convertir la résistance opposée à l'armée israélienne en gains politiques en faveur de Gazaouis accablés.
"Bordure protectrice", déclenchée le 8 juillet par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes et détruire le réseau de tunnels servant à des incursions sur son territoire, a tué 1.913 Palestiniens, selon les secours palestiniens. Selon l'Unicef, au moins 447 des tués étaient des enfants ou des adolescents, dont environ 70% avaient moins de 12 ans.
Côté israélien, 64 soldats et trois civils ont péri.
La guerre a mis au tapis l'économie d'un territoire déjà à genoux économiquement.
Des heurts ont en outre éclaté en Cisjordanie, à Al Beirah, près de Ramallah, et à Hébron, après les funérailles de deux Palestiniens tués vendredi par des soldats israéliens lors de manifestations contre l'offensive israélienne à Gaza.
Au-delà de la région, des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue à Londres et au Cap pour condamner les opérations israéliennes. Dans la capitale britannique, jusqu'à 150.000 personnes ont défilé au cri de "Libérez la Palestine".
En Israël même, l'opposition au conflit reste très marginale. Une centaine de personnes ont quand même manifesté samedi soir à Tel-Aviv en brandissant une banderole proclamant "Arrêtez le massacre et levez le blocus", selon un journaliste de l'AFP.
Les négociations doivent reprendre dimanche
Les négociations indirectes pour un cessez-le-feu durable à Gaza devraient reprendre dimanche au Caire, où une délégation israélienne est attendue, a déclaré samedi soir un responsable palestinien.
Un autre membre de la délégation palestinienne, le chef-adjoint du Hamas, Moussa Abou Marzouq a indiqué que les prochaines 24 heures seraient cruciales "et vont décider du sort de ces négociations", dans une déclarations samedi soir.
Un autre responsable de la délégation palestinienne a averti que son équipe quitterait Le Caire "pour consulter la direction (palestinienne)" si les Israëliens ne se rendaient pas à ces discussions indirectes dimanche.
Depuis la reprise des hostilités vendredi matin, les combattants palestiniens ont tiré des dizaines de roquettes contre Israël, qui a en retour visé plus d'une centaine d'objectifs dans la bande de Gaza.
L'Egypte, médiatrice des discussions, a plusieurs fois appelé les parties à mettre fin à cette guerre qui a fait près de 2.000 morts depuis le 8 juillet, en grande majorité des civils palestiniens, dont des centaines d'enfants.