Hravn Forsne (photo ci-contre), homme politique suédois de 25 ans, a affirmé vendredi pour la première fois être le fils illégitime de François Mitterrand, issu de la relation de l’ancien président de la République française avec une journaliste.
"Je veux être jugé pour ce que je suis, pas pour qui était mon père. Mais d’accord, c’est comme ça. François Mitterrand était mon papa", a-t-il déclaré au Kungsbacka-Posten, un journal local.
Le jeune homme a fait cette révélation avant des élections législatives et municipales, le 14 septembre, où il est candidat pour le parti des Modérés du Premier ministre Fredrik Reinfeldt.
Sa mère, Christina Forsne, 66 ans, avait déjà raconté sa liaison avec le président socialiste à l’époque, entre 1980 et 1995, où elle était correspondante à Paris pour le quotidien Aftonbladet et la télévision publique suédoise. Mais elle s’est toujours refusée à répondre aux questions sur l’identité du père de son enfant, né en novembre 1988.
Interrogé par l’AFP, Hravn Forsne a dit ne pas souhaiter répondre aux questions sur sa filiation. "J’en parle seulement avec les médias locaux, parce que c’est important pour eux et pour mes concitoyens, pour les électeurs, de connaître leur candidat, mais pas pour les médias internationaux", a-t-il déclaré, en français.
Lui qui habite à Kullavik (sud-ouest de la Suède) et est spécialiste des questions d’éducation a ajouté ne pas rechercher la notoriété en France. "Je suis un politicien suédois. Et c’est la politique suédoise qui m’intéresse", a-t-il expliqué.
Cependant, il a admis suivre l’actualité française via la radio sur internet. "J’essaie d’écouter beaucoup RTL et Europe 1. J’ai découvert là les podcasts de Questions critiques [émission de la radio France Inter] et du Grand jury [RTL-LCI-Le Figaro], et j’aime beaucoup", a-t-il raconté.
Au Kungsbacka-Posten, il a dit n’avoir vu son père présumé que "cinq, six fois".
Si François Mitterrand était bien son père, il avait 72 ans quand ce fils est né.
Le premier président socialiste de la Ve République a eu trois fils avec son épouse Danielle, puis une fille, Mazarine Pingeot, née en 1974 d’une liaison.
À Aftonbladet, en 2012, Christina Forsne avait confié avoir vécu une histoire d’amour intense avec M. Mitterrand, rencontré en 1979 à l’occasion d’un congrès de l’Internationale socialiste à Brommersvik, près de Stockholm.
Selon elle, alors qu’elle l’interrogeait en tête à tête, il l’avait coupée pour dire : "Vous ne parlez que de politique, mademoiselle ? Vous n’aimez pas la vie ?" Il avait alors 62 ans et elle 31.
Leur relation commence quand elle arrive à Paris et qu’il n’est pas encore président. Le matin même de son élection, le 10 mai 1981, il lui téléphone. "Il était dans son lit et moi dans le mien, dans des endroits différents. On a parlé vingt minutes et il a plaisanté : ce soir je prends ma retraite".
Au lieu de cela, regrettera-t-elle, les obligations du locataire de l’Élysée rendront les rencontres beaucoup moins fréquentes qu’ils ne le voudront. D’après elle, elle a profité parfois d’une entrée dérobée aux jardins du palais qu’on laissait ouverte.
"On se faufilait à l’extérieur quand les gardes ne faisaient pas attention, et on s’échappait en ville. Nous rêvions de pouvoir vivre comme tous les autres", rapportait Christina Forsne.
D’après elle, Danielle Mitterrand était au courant de la relation, et de nombreux confrères de la journaliste la soupçonnaient fortement.
Christina Forsne est l’auteur d’une biographie de François Mitterrand (Vous n’aimez pas la vie ?, 1997), où elle se disait amie très proche, et d’un roman (Notre homme dans le monde, 2012), qui narre la liaison entre un président français appelé "Leo" et une journaliste suédoise.
E&R