Auran Derien, enseignant ♦
La Russie célèbre chaque année un hommage aux victimes de la tyrannie bolchévique. La cérémonie est marquée par l’allumage de bougies sur la place Lubianka, face à l’édifice qui hébergeait le KGB. On lit aussi les noms de victimes dont il n’est pas nécessaire d’inventer l’histoire en s’appuyant sur une inquisition grotesque.
Dans l’axe de la résistance, dont les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) forment l’ossature, la Chine et la Russie convergent dans la reprise d’une tradition spécifique, avec des nuances dont ce siècle connaîtra les conséquences. Mao (1893-1976) à partir de sa prise de pouvoir en 1949, a détruit son pays. Ses décisions ont engendré la mort de plus de 70 millions de personnes, faisant mieux que les assassins Trotskistes, KGBistes et autres bêtes fanatisées. Pourtant, le régime actuel ne paraît pas ranger ce boucher dans les rayons de l’inhumanité. Mao reste objet d’un culte. Dans les petites villes, on trouve toujours un portrait de ce criminel en série, les billets de 100 yuans sont décorés de son image, son portrait orne la porte de Tiananmen et le petit livre rouge que les adolescents boutonneux du film “la Chinoise” devaient vendre à Paris pour prouver leur militantisme est présent dans les boutiques de souvenirs.
En Russie, des milliers de personnes rendent hommage à leurs prédécesseurs assassinés par les bolchéviques, financés depuis les banquiers Kuhn, Loeb et Schiff installés à Wall Street, et le Président Poutine dépose des fleurs au pied des monuments commémoratifs, alors que l’Église orthodoxe, le 4ème samedi qui suit Pâques, célèbre un office religieux dans les lieux mêmes où périrent ces martyrs de la barbarie dont Washington fut toujours le support.
Heureusement, la majorité du peuple russe veut oublier cette époque, 25 ans après que la Russie soviétique ait terminé son parcours (en 1991), alors que les successeurs de Mao à la tête de la Chine continuent à enseigner, dès la garderie, les mensonges habituels sur le grand timonier. Le couple Halliday-Chang, auteur d’une biographie magistrale sur Mao, confirme que le lavage de cerveau continue, ce qui empêche la population de connaître la vérité au sujet du personnage, contrairement donc à ce qui se passe en Russie mais en parfaite harmonie avec la méthode des occidentaux en faveur des génocideurs anglo-saxons et des banquiers de Wall Street, souteneurs du génocide des populations. Pourquoi s’en étonner ? Wall Street finançait alors Moscou, il finance maintenant Bruxelles….
Les relations entre Russie et Chine, membres de l’axe de la résistance, sont-elles solides à cause de leurs attitudes comparables face à l’époque révolue des tueries massives? Halliday et Chang affirment que Mao vendit les récoltes à l’URSS en échange de la technologie nucléaire, tout en sachant que cela conduirait à la famine une partie de son peuple. L’humanisme derrière lequel se camouflent tous les racistes-assassins depuis la révolution française fut utilisé aussi par Mao pour camoufler ce crime bien documenté, les auteurs cités expliquant que Mao proclama devant ses proches que la moitié de la population pouvait bien mourir si en échange la Chine obtenait la bombe nucléaire…. Les successeurs de Mao ont mis sur le dos de son entourage les morts de ces terribles famines et ils minimisent en permanence les dégâts dus au grand timonier.
Poutine, à l’inverse des européens, a décidé de s’éloigner de ceux qui firent couler des rivières de sang, tout en sachant que la population ne renoncera pas au passé soviétique car elle a été secouée par l’ignominie occidentale dont elle a souffert entre 1991 et 1998. Comme les Russes ont été du côté des vainqueurs en 1945, ils préfèrent oublier les horreurs du régime de l’époque pour garder l’idée de victoire. On verra dans les années à venir ce que mettra en circulation, sous le nom d’ “histoire” , le groupe de travail sur la mémoire historique appartenant au Conseil Présidentiel pour les droits humains. Un prêtre de la cathédrale dédiée aux martyrs russes à Butovo considère que l’idée de construire le paradis sur terre est difficile à abandonner. Aujourd’hui, la population russe cherche la prospérité, ce qui est différent de la folie idéologique antérieure, mais la critique de la construction du paradis bolchévique demeure délicate, elle risque de mettre en cause en même temps la recherche actuelle d’un mieux-être matériel.
La Chine connaît une situation comparable
Mao avait affirmé en 1949 que jamais plus son pays ne serait esclave, pensant d’abord aux trafiquants de drogue tels Sassoon qui s’enrichirent grâce aux guerres de l’opium, puis à l’occupation japonaise. Même si la génération actuelle est tournée vers l’enrichissement au sein d’une société remarquablement inégalitaire à l’inverse des souhaits du grand timonier, les dirigeants gardent présent dans le peuple cette fierté du Chef qui, en 1949, redonna sa dignité à la Chine. Dignité que Poutine restitue aux Russes. Le discours de 2014, à Valdai, affirma la reprise d’une réflexion sur l’identité russe après le totalitarisme bolchévique. Il a clairement exprimé qu’il n’y aurait pas de retour des niaiseries léninistes et qu’aucun progrès ne pourrait apparaître sans un fond spirituel, culturel et une autodétermination nationale.
La distance avec les Européens et la finance globalitaire ne pouvait pas être plus soulignée qu’au moment où il déclara que la Russie est l’un des ultimes gardiens de la culture européenne, de la véritable civilisation européenne. Il a aussi repris le thème aristotélicien du bien commun qui unit les membres d’une Nation et, signe de reprise d’une tradition, a permis le transport des restes de la famille impériale à Saint-Petersbourg.
Le système totalitaire qui se développe en occident, repose bien sur le même principe bolchévique, passant de la recherche de prospérité à la folie du paradis sur terre, sous la férule inhumaine des crapules à vérité révélée, histoire sainte et autres bouffonneries imposées par des crétins en robe de magistrat, le tout financé par les banquiers de Wall Street. Rien de bien neuf, donc. Et la mort des Européens pourra être au rendez-vous.
Illustration : l’Église orthodoxe russe, une histoire millénaire, un creuset culturel, une énorme puissance !
METAMAG