le 04/09/2012 à 05:00 par GILLES DUPONT
Un retraité a été roué de coups, à Longvic, alors qu’il sortait de sa banque avec ses économies. Il raconte son agression « pour ne pas que ça arrive à d’autres ».
La scène s’est déroulée mercredi dernier, mais ce n’est qu’aujourd’hui que le retraité longvicien, âgé de 63 ans, qui ne souhaite pas donner son nom de crainte de représailles, accepte d’en parler : « Je m’étais offert un petit voyage, et j’étais passé à ma banque, juste en face de la mairie, pour retirer mes économies, c’est-à-dire 4 200 euros. Un type m’a repéré, il m’a suivi. Il était grand, avec le crâne rasé, une casquette sur la tête. Il m’a abordé et a fait semblant de me montrer une maison sur un magazine d’immobilier. Je lui ai dit que ce n’était pas le bon quartier. Et là, il m’a sauté dessus. Il m’a frappé, il a tenté d’arracher mon argent de ma poche. Mais j’ai résisté. Alors un deuxième type est arrivé, en voiture. Ils m’ont jeté au sol, ils m’ont roué de coups, ils m’ont mis sur le ventre. Je sentais la roue de la voiture contre moi. Ils ont fini par arracher les billets et partir avec. Je ne me souviens plus vraiment bien de ce qui s’est passé après : j’ai perdu connaissance. Quand j’ai repris mes esprits, j’étais avec les pompiers. Ils m’ont conduit à l’hôpital. Aujourd’hui je suis couvert d’hématomes, j’ai mal à la tête, j’ai le visage défiguré, enflé. »
« Il y avait des gens. Ils ne sont pas intervenus »
Si le retraité veut parler, c’est pour plusieurs raisons : « Je voudrais d’abord que ça n’arrive pas à d’autres. Je voudrais dire aux gens de faire très attention. Ce que j’ai vécu, c’est pire que dans un film de violence. Et puis je voudrais dire que je m’étonne : il y avait des gens sur le trottoir. Ils ont témoigné de ce qu’ils avaient vu aux policiers qui sont venus faire l’enquête. Mais j’ai appelé au secours, j’ai hurlé, des gens m’entendaient, voyaient ce qui se passait, et personne n’est intervenu. »
A l’état-major de la sécurité publique, on confirmait hier qu’une enquête, confiée à la brigade criminelle de la sûreté départementale, était en cours.
Le retraité a annulé son voyage : « Mais je m’en moque, comme de l’argent qu’on m’a volé. Ce qui fait mal, c’est ces coups reçus pour vous voler ce que vous avez mis de côté, c’est ces nuits sans dormir, cette peur, ce sentiment d’être vulnérable. J’aimerais bien que les policiers retrouvent mes agresseurs. »
Le Bien Public