Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán s’est entretenu il y a quelques jours avec une organisation de jeunes nationalistes flamands. Le début d’une synergie réellement européenne ?
De la Hongrie à la Flandre
Viktor Orbán, Premier ministre de la Hongrie, a tenu un long discours lors de la 29ème Université d’été de Bálványos le 28 juillet 2018 à Tusnádfürdő (Băile Tuşnad, en Roumanie). Une longue tirade au cours de laquelle il n’a pas manqué de rappeler l’attachement inconditionnel de la Hongrie à la civilisation européenne.
Une dimension européenne qui a été marquée par la présence de plusieurs délégations étrangères lors de ces journées. Parmi celles-ci, se trouvait l’organisation de jeunesse nationaliste flamande Schild & Vrienden (S&V). Le fondateur du mouvement, Dries Van Langenhove, faisait partie des conférenciers de cette université d’été.
Orbán met les Flamands en garde !
Par la suite, quelques jeunes nationalistes flamands ont été invités au bureau du Premier ministre de la Hongrie. Et Viktor Orbán n’a alors pas manqué de les mettre en garde sur ce qui attend l’Europe occidentale si la situation politique n’évolue pas rapidement. Il leur a ainsi conseiller de « réveiller [leur] nation le plus tôt possible, sinon la Belgique aura une apparence radicalement différente dans 5 à 10 ans ».
Une Belgique au sein de laquelle une partie non négligeable des nationalistes flamands tient un discours hostile à l’immigration extra-européenne. Un ton qui contraste, dans l’ensemble, avec la classe politique de Wallonie.
Derniers Flamands ?
Le discours de Van Langenhove a été accueilli avec intérêt et sympathie dans les médias hongrois et dans les cercles de droite. Le jeune leader flamand a notamment évoqué son admiration pour les politiques actuelles menées en Europe centrale et orientale. Et a incité les Hongrois à poursuivre leur lutte pour préserver leur culture traditionnelle, leurs valeurs chrétiennes et leur identité nationale.
Une effervescence que les nationalistes flamands souhaitent voir émerger également en Flandre car, pour Dries Van Langenhove, « sa génération doit devenir la plus grande génération d’Européens qui ait jamais vécu, ou ce sera la dernière ».
« La Flandre est la partie qui fonctionne »
Un constat d’urgence que Viktor Orbán n’a pu que valider en indiquant aux Flamands que « Les développements qui se produisent actuellement sont non seulement désagréables, non seulement ennuyeux, mais ils sont en train de changer radicalement la base de civilisation [NDLR : européenne]. […] Si vous voulez du changement, levez-vous et battez-vous ».
En poursuivant par ce qui ressemble à un appel à la réaction générale des Européens : « Ce que j’entends régulièrement, c’est que les gens disent qu’on ne peut pas changer. Ce n’est pas impossible, mais qu’ils n’y croient tout simplement pas. Cela dépend de ce que vous voulez. Si vous voulez changer, changez simplement. Mais il faut de bons partenaires et des alliances stratégiques, le collectif est très important ».
Le Premier ministre hongrois n’a d’ailleurs pas manqué d’humour pour évoquer la situation flamande : « La Flandre est la partie [NDLR : de la Belgique] qui fonctionne ».
Crédit photo : Page Facebook Schild & Vrienden (tous droits réservés)
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