Des dirigeants largement avantagés et des dons mal réinvestis. Les conclusions de l’étude confidentielle du cabinet Sécafi révélée ce jeudi par Le Parisien ont fait l’effet d’une bombe à Aides, dont les responsables n’ont pas tardé à réagir. Dans un communiqué publié ce mardi en fin de matinée, ils se disent «choqués et abasourdis», évoquant un «simulacre de scoop».Cette «publication est coup très dur porté à tous nos militants et à la lutte contre le sida toute entière».
Selon l’article du Parisien, la gestion économique de l’association laisserait à désirer. Ainsi, seuls 60,3% des 22,2 millions d’euros perçus en 2009 ont servi à financer des missions locales, comme des actions de prévention, de soutien ou encore de distribution de préservatifs. Un chiffre lié au «coût de fonctionnement» de l’association, présente dans 70 villes en France, selon Christian Andréo, directeur des actions nationales à Aides, contacté par 20minutes.fr.
Les avantages des dirigeants déjà connus
L’étude publiée s’interroge aussi sur les raisons qui ont amené à octroyer un logement de fonction jusqu’en 2010 à Christian Saout qui fut président d’Aides de 1999 à... 2007. Ce dernier, désormais président d’honneur, serait encore payé 110.000 euros par an, remboursés par le Conseil d’Etat. «C’est le montage qui a été validé par la direction générale de la Santé, au titre de sa mise à disposition», explique Christian Andréo. Quant au logement de fonction, «cela nous a permis d’économiser des dizaines de milliers d’euros en nuits d’hôtel», se défend-il.
Le Parisien assure également que le salaire du directeur général Vincent Pelletier a bondi de 17% entre 2007 et 2009 pour atteindre 9.500 euros par mois. Enfin, si sa paye n’augmente pas, il toucherait une prime.
«Le mal est fait»
Selon l’étude, tout cela n’arrangerait pas les affaires internes de l’association, déjà mises à mal avec la démission de la secrétaire du comité central d’entreprise en 2010. «On ne va pas le nier», avoue Christian Andréo. «Des dissensions, il y en a mais comme dans tout le secteur associatif en ce moment. Nous ne sommes pas une exception à la règle». Le cabinet Sécafi évoque aussi un «éventuel malaise au travail». «Nous avons mis en ligne un rapport d’un cabinet externe sur les conditions de travail à Aides, répond le directeur des actions nationales. On obtient près de 80% de satisfaction.»
Pour Aides, «le mal est fait». Ses responsables regrettent que la rédaction ne les ait contacté que lundi après-midi soit la veille de la publication. L’association se dit ainsi «profondément indignée, meurtrie par ces allégations détournées, mensongères, et étudie à présent toutes les voies possibles, y compris légales, pour contester point par point les éléments de cette prétendue enquête».
20minutes.fr - 25/01/11