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  • Qui est le provocateur?

    16/01/11

  • Discours de la Présidente du Front National le 16 janvier 2011 (intégral)

    Chers amis, ici réunis, chers militantes et militants du Front National avec nous dans tout le pays, chers compatriotes de métropole et d’Outre-Mer,

    Je ne peux commencer cette intervention sans vous dire ma fierté de voir le Front National parvenu à mener à bien ce moment particulier de son histoire.

    Je tiens particulièrement à remercier Bruno Gollnisch pour son fairplay tout au long de cette campagne et son comportement exemplaire au seuil de la grande bataille présidentielle.

    Nous pouvons ensemble être fiers, mes chers amis, de cette très belle et riche campagne interne, qui a été l’occasion d’un débat fécond, sur notre projet, sur notre vision stratégique.

    La loyauté et la fécondité des débats ont montré à tous les Français la maturité de notre mouvement.

    A cette heure, j’ai conscience que l’éminente distinction que vous avez bien voulu m’accorder, constitue une terrible responsabilité que j’accueille avec la plus grande humilité.

    Je l’exercerai, soyez en sûrs, avec la seule détermination de servir.

    Mesurant le poids de la mission que vous me confiez, je serai honorée et rassurée de vous savoir à mes côtés.

    Sur cette route semée d’embûches, nous leur montrerons que les hommes d’action ont pour habitude de faire de l’obstacle un moyen.

    Ce vote interne a été d’une grande utilité.

    Dans le combat que nous menons pour la France, il a conféré à la vision stratégique que nous défendons une légitimité directe et désormais incontestable.

    Ce vote donnera à notre projet une crédibilité renforcée et donc une force particulière.

    Jamais peut-être, une expression imagée de notre belle langue n’aura été aussi adaptée que celle de « passer le flambeau » ;

    ce flambeau, celui du Front National, si magnifique et si prestigieux à mes yeux de militante, que je reçois, de surcroît, des mains de Jean-Marie Le Pen.

    Longtemps, il n’a été qu’une petite flamme, qu’avec quelques compagnons unis par un incroyable courage et un amour immodéré de la France, le Président fondateur a tenu entre ses mains pour lui éviter de s’éteindre.

    Dans sa fonction de Président d’honneur, son irremplaçable expérience comme sa sereine autorité et la rectitude de sa pensée seront pour nous, seront pour moi, un appui déterminant.

    J’ai été pendant 42 ans le témoin privilégié de ce combat.

    J’ai vu la droiture, la noblesse d’âme, la persévérance, la vision et parfois la bravoure avec laquelle il a assumé la direction du Front National, toutes qualités qui permettent aujourd’hui, d’affirmer qu’il s’est incontestablement hissé à la hauteur de l’Histoire.

    Comme fille, j’ai vu aussi, sous la carapace du chef,  les blessures causées par l’injustice du traitement fait à notre mouvement, à nos militants et donc à lui-même.
     
    Nous avons tous une dette à son égard, la mienne est double puisque Président et père, il a largement contribué à faire de moi, non seulement la militante, mais aussi la femme que je suis.

    Aujourd’hui je voudrais simplement lui dire merci.

    Il y aura bientôt 40 ans, j’avais alors 3 ans, naissait le Front National.

    En 1972, nous étions encore en pleine période des « trente glorieuses ».

    Nous mesurons désormais à quel point  il fallait une sensibilité hors du commun pour percevoir au milieu d’une société prospère et insouciante ce qui préfigurait la France dans laquelle nous vivons aujourd’hui.

    Et nous y sommes, nous y sommes aujourd’hui. Près de 40 ans après.

    Nous mesurons aujourd’hui à quel point Jean-Marie Le Pen a eu raison, à quel point les hommes et les femmes qui se sont levés depuis pour nous rejoindre formèrent et forment encore la part la plus lucide, la plus désintéressée, la plus courageuse de notre peuple.

    Le peuple français, ce peuple dont le nom fut associé partout et toujours dans le monde à l’intelligence et à la liberté. Le Front National fut le mouvement des éveilleurs.

     

    Oui, le FN est un exemple pour l’ensemble des partis politiques en France.

    Il a montré sa maturité démocratique, mais plus encore, au cours de ces années passées, il a montré qu’il était bien un grand parti politique Républicain.

    Au Front National, nous nous souvenons de ceci :  La déclaration des droits et des devoirs de l’Homme et du citoyen de 1789 déclare dans son article 2 : « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme.

    Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression».

    Qui mieux que nous à défendu ces principes tout au long de 40 ans d’histoire politique française ?

    Personne en vérité, car ces principes sont au cœur de l’ADN de notre mouvement depuis son origine.

    Qui mieux que le Front National peut aujourd’hui porter ces principes ?

    Oui, je le dis à tous les faiseurs d’opinion, le doute n’est plus permis : Cette élection a été d’une grande utilité et le résultat ne laisse plus aucun doute.

    Dans le combat que nous  menons pour la France, il  a conféré à la vision politique et stratégique que je défends une légitimité nette et désormais incontestable.

    Ce choix, votre choix, donnera à ma candidature et à notre projet une crédibilité renforcée : la force de la clarté.

    Mais plus encore, chacun sait bien désormais ce que veulent les adhérents du Front National pour la France.

    A nouveau, le monde entier a les yeux braqués sur nous et sur la France.

    Et les aboiements, nous ne les entendons plus.

    Et la censure nous ne la voyons plus.

    Et les brimades et la violence ne nous font plus peur.

    Car nous sommes dans l’œil du cyclone, au moment précis où le réel rappelle à chaque instant à nos compatriotes que nous avions raison de les alerter, c’est maintenant qu’ils savent que nous disons la vérité.

    Ce grand Français qu’était Paul-Emile Victor racontait souvent que « ce qui l’inquiétait le plus dans l’espèce humaine, c’est qu’elle pouvait s’adapter à presque tout ».

    L’état de notre pays est catastrophique mais dans la continuité de la vie quotidienne, certains Français le perdent parfois de vue.

    Il nous suffit parfois d’une petite semaine de vacances, d’un moment de détente un week-end dans un endroit qui a gardé son âme, chez nous ou ailleurs, pour qu’en revenant nous soyons saisis devant l’état de notre pays.

    Je suis sûre que la plupart d’entre vous avez déjà éprouvé ce sentiment et qu’ici aussi, dans la tribune, parmi ces centaines de journalistes étrangers, beaucoup ont éprouvé en eux-mêmes ce choc : mais qu’est donc devenue la France ?

    Qui pourra désormais empêcher les Français de voir la transformation de leurs villes,

    l’aveulissement de nos classes dirigeantes, et des super-riches qui vendent notre travail,

    notre patrimoine,

    l’injustice partout,

    l’injustice généralisée et la tyrannie du désordre et de la violence, le saccage de nos paysages et de notre qualité de vie,

    la marchandisation de notre culture,

    le règne déchaîné de l’argent,

    le renoncement devant les revendications liberticides de minorités qui cherchent à nous imposer leurs valeurs ?

    Qui pourra convaincre encore les Français que tout cela n’est pas vrai ?

    Les manipulateurs, les idéologues, les publicitaires, les censeurs pourront mentir encore et encore ; ils le feront en pure perte, car le réel, le monde réel, parle pour nous.

    Chers amis, c’est de ce moment que datera l’irrésistible ascension de notre mouvement vers le pouvoir.

    De ce Congrès commencera un effort sans précédent pour transformer le Front National.

    Faire de notre parti un outil de construction et de renaissance de notre pays.

    Au travail spectaculaire des éveilleurs doit maintenant, à compter de ce jour, succéder celui des bâtisseurs.

    Il faut maintenant faire du Front National un outil, un outil pour reprendre le pouvoir des mains de ceux qui ont traîné notre si beau pays jusqu’ici, dans l’état où il se trouve aujourd’hui.

    Un outil pour que nous ayons à nouveau prise sur ce qui a prise sur nous.

    Le FN sera naturellement la maison commune des Français, la grande maison des amoureux de la France. Le Front National que je présiderai sera un parti renouvelé, ouvert et efficace.

     

    Je me fixe dès à présent pour objectif d’en faire avec vous l’instrument puissant, le plus efficace et le plus performant qui soit dans notre stratégie de conquête du pouvoir.

     

    Voici donc ce que nous voulons et ce que nous dirons aux Français au cœur des échéances politiques des mois à venir : Nous voulons mettre en œuvre une politique basée sur la remise en ordre de l’Etat-Nation par une souveraineté recouvrée,

    la revitalisation de la démocratie par la participation des citoyens aux affaires qui les concernent,

    un Etat protecteur et efficace  au service de la communauté nationale, garant de la laïcité, de la prospérité et des libertés.

    Un Etat luttant partout contre l’injustice engendrée par le règne de l’argent-roi.

    Nous organiserons la relocalisation du travail et de l’économie grâce au protectionnisme social et territorial, et ce de manière à empêcher la concurrence déloyale, le démantèlement de nos économies et la destruction de nos emplois.

    Pour ce faire, nous engagerons dès notre arrivée au pouvoir un vaste train de réformes destiné à éliminer les privilèges et à mettre sur pied une politique fiscale et sociale efficace et juste.

    Nous redonnerons la dignité à nos institutions et remettrons au cœur de la vie collective la passion de la solidarité, de l’équité, de la beauté et des hautes valeurs qui fondent notre civilisation.

    Nous irons au pouvoir pour cela et pour rien d’autre car c’est que veulent les Français, j’en suis certaine. C’est ce que nous voulons tous !

    Nous devrons pour cela restaurer la Nation.

    La sauver de l’arbitraire, des féodalités et du communautarisme, des technocrates illégitimes.

    Nous voulons restaurer la Nation en l’affranchissant et en y restaurant les droits fondamentaux.

    Le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple.

    En un mot comme en cent, nous voulons remettre l’Etat entre les mains du peuple.

    Si nous voulons la démocratie, si nous voulons que les Français puissent être maîtres de leur destin, c’est bien parce que nous croyons en leur bon sens, en leur lucidité.

    La démocratie ne nous fait pas peur.

    Pour reprendre le pouvoir sur nos vies et espérer le déposer un jour entre les mains de nos enfants, le Front National a engagé un combat pour l’indépendance et la souveraineté de la France.

    En clair, nous voulons pouvoir décider chez nous de ce qui est bon pour nous.

    C’est simple et c’est l’essence même de la démocratie depuis des millénaires, depuis la Grèce-Antique.

    L’Europe n’est pas un califat, la France n’est pas un califat, elle ne l’a jamais été, elle ne le sera jamais.

    Notre vision de la démocratie n’est pas incantatoire mais pratique.

    Nous n’envisageons pas une démocratie comme un agglutinat d’individus déracinés et dissemblables participants à des élections pour élire des candidats interchangeables :

    Strauss-Kahn ou Sarko,

    l’euro ou l’euro,

    l’immigration ou l’immigration,

    les délocalisations ou les délocalisations,

    le chômage ou chômage…

    Nous voulons restaurer le cadre politique de la co-mmu-nau-té nationale.

    La démocratie directe est la meilleure forme de gouvernement surtout parce qu’elle est celle qui permet d’associer les citoyens, les membres d’une même communauté à la décision, à la participation en toute souveraineté et que c’est cette participation qui est garante de la responsabilité civique et du lien collectif.

    Restaurer la souveraineté nationale, cela signifie d’abord sortir du carcan étouffant et destructeur de Bruxelles dans lequel on nous a enfermé malgré nous et qui nous prive de toute marge de manœuvre dans des champs entiers de l’action politique : la monnaie, la législation, la maîtrise de nos frontières,  la gestion de l’immigration…

    Ne nous y trompons pas en effet.

    Au rythme où vont les choses, notre politique budgétaire et notre diplomatie seront bientôt complètement soumises à Bruxelles.

    L’Europe de Bruxelles s’est construite en niant ou en contournant la volonté des peuples.

    L’Europe de Bruxelles a imposé partout les principes destructeurs de l’ultralibéralisme et du libre-échange, au détriment des services publics, de l’emploi, de l’équité sociale et même de notre croissance économique devenue, en vingt ans, la plus faible du monde.

    Cette Europe de Bruxelles nous a imposé la suppression d’administrations d’Etat et de services dans tous les domaines de la vie publique :

    -          le recul des services publics comme la Poste,

    -          la fermeture de tribunaux,

    -          la fermeture de petits collèges, de maternités, de centres hospitaliers,

    -          la désorganisation de l’armée, de l’éducation nationale,

    -          la fermeture de consulats à l’étranger,

    -          la suppression des directions départementales de l’Etat,

    -          la diminution des effectifs de police et de gendarmerie dans un pays qui a connu plus de 1.7 millions de vol et près de 500.000 agressions pour la seule année 2009…

     

    L’Etat français s’est mis au service de la bureaucratie de Bruxelles qui dévoie la belle idée d’entente européenne pour y substituer un projet technocratique, totalitaire et nuisible à nos libertés.

    La souveraineté n’est pas une vieille lune pour esprit nostalgiques, elle est fondamentale, elle est à la nation  ce que la liberté est à l’individu.

    Notre souveraineté monétaire c’est-à-dire notre capacité de défendre nos emplois, a été sacrifiée à des dogmes,

    => le dogme européiste qui procède d’une démarche supranationale c’est-à-dire fondamentalement antinationale;

    => le dogme de l’euro qui n’est plus un outil monétaire mais un boulet que l’on tente de faire durer pour sauver à tout prix un édifice bruxellois qui ne défiera plus très longtemps les lois de l’équilibre;

    => le dogme de l’ultralibéralisme et du laisser-fairisme des bons élèves de la mondialisation alors que la Chine comme les Etats Unis pratiquent un protectionnisme effréné.

    Le monstre européiste qui se construit à Bruxelles et qui par imposture sémantique se présente comme « l’Europe », n’est rien de moins qu’un conglomérat sous protectorat américain, l’antichambre d’un Etat total, global, mondial.

    Aujourd’hui, on nous parle d’abandonner aux mains de technocrates irresponsables notre souveraineté budgétaire.

    Si cette éventualité venait à se réaliser, il ne resterait alors qu’à dissoudre le Parlement puisque sa fonction première de la représentation dite « nationale » est de consentir à l’impôt.

    Ce nouvel abandon institutionnel marquerait la fin de la France comme Etat. Ainsi, après avoir rêvé l’économie sans usine, l’européo-mondialisme aurait fini par imposer l’idée de pays sans peuple.

    Que ce soit clair ! Nous n’accepterons jamais ce crime contre la démocratie et ce crime contre la France.

    Répétons-le, la clé c’est l’Etat. Il faut retrouver l’Etat en le remettant au service du peuple et pour cela en chasser les coucous qui en ont fait la courroie de transmission des volontés des multinationales et de l’hyper classe mondiale.

    Car l’Etat est devenu l’instrument du renoncement, devant l’argent, face à la volonté toujours plus insistante des marchés financiers, des milliardaires qui détricotent notre industrie et jettent des millions d’hommes et de femmes de notre pays dans le chômage, la précarité et la misère.

    L’Etat-Nation doit à nouveau s’imposer par une remise en ordre de ses objectifs et de ses méthodes.

    Ce choix de la nation qu’avec vous je porterai exige de nous une grande remise en ordre de l’Etat-Nation.

    Dans un pays où la Nation s’est construite par la volonté de l’Etat, l’une ne va pas sans l’autre.

    Etat, Nation, sont du reste des notions qui ne vont pas de soi et il serait mortel de croire que cette merveilleuse construction serait acquise pour l’éternité.

    Au final, vous l’avez compris mes chers amis, il n’y a pas en France de démocratie, pas de liberté, pas de justice possibles sans l’Etat.

    L’Etat, c’est le premier instrument au service des valeurs que je vous ai rappelées et qui sont au cœur de notre projet politique.

     

    Ma conviction profonde est que la France et le peuple français ont plus que jamais besoin d’un Etat fort !

    L’Etat et la Nation sont en effet dans notre pays indissociables.

    Ailleurs souvent, l’Etat est perçu comme un instrument d’action collective parmi d’autres. C’est la conception anglo-saxonne, celle des pays où les nations sont plus anciennes que les Etats.

    Ces pays s’accommodent sans difficultés d’un Etat minimal, à qui l’on demande de ne pas perturber le libre jeu des marchés.

    La France, je le pense, ne relève pas de ce modèle.

    La Nation française a succédé à l’Etat.

    C’est l’Etat, à travers la constitution du domaine royal, puis la République, qui ont forgé la Nation.

    Le peuple français est le résultat de quinze siècles, au moins, d’un lent et patient travail d’unification : unification territoriale, unification économique, unification politique, unification juridique et institutionnelle, unification linguistique.

    Tout au long de nos quinze cent ans d’histoire, nous avons recherché l’unité qui nous singularise, mais cette unité est un joyau qu’il nous faut sans cesse chérir.

    Que visaient si ce n’est la construction et la consolidation de l’unité nationale le Baptême de Clovis, l’œuvre des rois unificateurs, Henri IV et son « Paris vaut bien une messe », les bâtisseurs de nos cathédrales, les codes de Bonaparte, les hussards noirs de la troisième république, les résistants de 40 ou les soldats de notre empire ?

    Nous sommes les héritiers de cette œuvre millénaire, et nous en bénéficions chaque jour, sans même nous en rendre compte !

    Aujourd’hui encore, c’est l’Etat qui assure en grande partie l’unité de notre Nation.

    Grâce à ses institutions, son armée, son école, son université, ses entreprises, son patrimoine culturel, sa ruralité et ses paysans, ses services publics, son système de protection sociale, l’Etat est devenu la colonne vertébrale de la France que nous aimons, de la France que le monde a admiré.

    A l’heure où la crise et la mondialisation font rage, quand tout s’effondre, il y a encore l’Etat. « A celui qui n’a plus rien, la Patrie est son seul bien » disait Jaurès en son temps, lui aussi trahi par la gauche du FMI et des beaux quartiers !

    Quand il faut réguler, protéger, innover, c’est vers l’Etat que l’on se tourne naturellement, parce que c’est l’Etat qui a la taille suffisante pour agir, la légitimité démocratique indispensable, et qu’il est inscrit dans notre ADN national.

    Je l’affirme, l’Etat est une composante essentielle de l’âme de la France.

    Malheureusement, comme aux pires moments de son histoire, notre Nation est en proie à la dislocation.

    Elle connait une fracture  identitaire et sociale  dont même les plus béats finissent par s’épouvanter. Nos valeurs de civilisation, nos traditions comme nos modes de vie ou nos coutumes sont contestés dans de nombreux endroits, dans nos écoles, dans les lieux publics ; dans des quartiers entiers, ils perdent même totalement droit de cité.

    Les Français sont victimes de discriminations organisées légalement par l’Etat et sont même l’objet de propos ou de violences racistes dans leur propre pays.

    Soumise à une repentance névrotique, la Nation est démoralisée; elle sombre dans le pessimisme.

    La nationalité est conçue comme une situation administrative qui, dans l’esprit de ses nouveaux titulaires, ne donne que des droits.

    Le drapeau tricolore est brûlé publiquement et remplacé par des emblèmes étrangers ;

    notre hymne national est sifflé par des voyous qui se comportent comme en pays conquis.

    La carte nationale d’identité a pris la forme d’une hideuse carte de crédit que les préfectures se plaisent à délivrer à qui la demande.

    Beaucoup  de nos compatriotes n’hésitent plus à faire le terrible constat de n’être plus chez eux en France ou d’être contraints de composer avec des modes de vie ou des comportements individuels ou collectifs qui les heurtent.

    Certains, plus faibles, silencieusement, se résignent à une dramatique assimilation à l’envers.

     

    La puissance publique se contente d’un rôle d’arbitre, laissant libre court au déni de justice,

    à la prolifération des mafias criminelles,

    à l’émergence d’arrogantes féodalités politiques ou financières ou à l’établissement de potentats locaux ayant profité à plein des effets pervers d’une décentralisation ratée;

    des autorités que l’on qualifie de « hautes » pour palier leur manque de légitimité (comme l’Hadopi), se voient indument confier des missions de justice ;

    des associations privées bénéficiaires de prérogatives pénales, comme les associations prétendument « antiracistes », sont appelées à jouer les procureurs, prérogatives illégitimes qu’elles utilisent abusivement pour imposer une censure politique ou exercer un véritable racket sur les justiciables.

    Dans ce grand désordre institutionnel, certains magistrats dont le rôle est d’appliquer la loi se croient autorisés à l’interpréter abusivement, réveillant ainsi le spectre des parlements de l’Ancien régime et du gouvernement des  juges.

    L’Etat contre l’oppression du désordre

    Face à ce délitement de l’Etat, les Français ressentent un double sentiment :

    -          Un cruel sentiment d’abandon qui s’exprime dans un silence souvent résigné

    -          Un  fantastique sentiment d’injustice qui s’exprime par le slogan du « deux poids deux mesures »

    N’en doutons pas ! Nous vivons l’oppression du désordre ; Péguy ne disait-il pas que « seul l’ordre fait la liberté ».

    Et cette liberté est d’autant plus souhaitable qu’elle est indissociablement liée à la dignité.

    Parce que c’est la condition première de la justice, nous rebâtirons l’Etat et nous lui redonnerons l’autorité, la neutralité, une conscience nationale et les moyens de fonctionnement et de modernisation dont il a besoin.

    Nous devons restaurer les institutions et d’abord la première d’entre elle  en rendant sa dignité à la fonction présidentielle.

    Nous devons retrouver l’esprit de la Vème république en tournant le dos au zapping institutionnel du quinquennat par un mandat de sept ans non renouvelable, un mandat délivré des tentations électoralistes et des raisonnements « courtermistes ».

    Pour être respecté,  le Président de la République doit  être respectable c’est-à-dire s’attacher à remplir la mission première qui est la sienne : assurer l’indépendance nationale, l’unité de la nation, la capacité de défense du territoire et de commandement souverain de nos armées.

    Le Président doit être le Chef de l’Etat et cesser d’être le Chef d’un clan, le gouverneur d’un protectorat américain, un candidat en campagne ou, même comme on l’a vu, l’agent d’une chanteuse au succès déclinant.

    Dans le gouvernement doit s’appliquer une morale d’Etat qui fera des gouvernants des exemples d’éthique et de probité.

    Au sein de l’appareil d’Etat, il nous faut retrouver l’ère des grands commis, des hussards de la République et des serviteurs de l’intérêt public ;

    sans se laisser prendre par des logiques d’accaparement oligarchiques ou d’emballement « fonctionnariste », l’Etat doit obéir à la volonté nationale telle qu’elle s’est exprimée démocratiquement ;

    il nous faut réformer les écoles d’administration pour rétablir dans la haute administration l’apprentissage du sens de l’Etat, du patriotisme et de l’intégrité ;

    (il faut apprendre la Marseillaise aux énarques) ;

    les connivences de caste ou l’esprit mondain comme les projets de pantouflage dans le privé seront bannis parce qu’incompatibles avec le service de la Nation.

    Nous édifierons l’Etat irréprochable qui a été promis en 2007.

    Nous conduirons nos administrations à s’ouvrir davantage sur le monde du privé en permettant l’embauche de personnes issues de l’entreprise, et notamment les salariés d’expérience. Nous assurerons l’égalité d’accès par le maintien des concours pour l’accès à la fonction publique.

     

    L’Etat doit reconquérir tous les territoires perdus de la République et réinstaurer sa totale souveraineté sur les zones de non droit.

    Il ne faut pas avoir peur de dire qu’il faut s’attaquer non pas à la délinquance (qui est un projet statistique) mais aux délinquants qui sont une méprisante réalité.

    Et surtout à la drogue, véritable poison qui détruit le corps social, à son économie, à ses réseaux et à ses promoteurs.

    En politique, la faiblesse est autant l’opposé de la vertu que le vice.

    Face à cette délinquance qui évolue non pas à l’américaine, comme on le croyait il y a quelques temps, mais à la brésilienne, nous n’avons  plus le droit de ne pas être inflexibles :

    la réponse de l’Etat doit être policière, judiciaire, carcérale, administrative pour les reconduites systématiques à la frontière, et éducative.

    Il faut créer des tribunaux pénaux de proximité présidés par des magistrats issus de la société civile qui jugeront dans les heures qui suivent les méfaits, les affaires les moins graves et les incivilités.

    Ainsi sera réellement mise en application la politique de tolérance zéro, sans engorger les tribunaux correctionnels.

     

    L’Etat doit retrouver son rôle régulateur en matière économique et se réapproprier le contrôle de certains secteurs stratégiques comme l’énergie,  les transports et si nécessaire, les banques insensibles aux injonctions d’éthique.

    Il doit assumer sans complexe un patriotisme économique et un patriotisme social.

    L’Etat doit tourner le dos au rustinage fiscal, créateur d’une insécurité juridique et d’une opacité des règles.

    Le besoin de transparence, d’équité, de simplification et d’efficacité nous amèneront à proposer aux Français une révolution fiscale.

    Grâce à l’arme fiscale, nous impulserons des dynamiques positives en faveur de l’épargne et de l’investissement,

    en faveur de la consommation relocalisée et de l’exportation,

    en faveur de la valeur travail et de la réindustrialisation,

    en faveur de l’innovation et  de la création d’entreprises.

    Parallèlement, seront mises en œuvre des dynamiques dissuasives contre la spéculation, la prédation économique ou la dévastation sociale.

     

    Malgré notre manque de goût pour les délires de bobos citadins qui confondent écologie et retour à l’âge paléolithique, le bons sens nous interdit de croire à la viabilité d’une planète dont le seul projet collectif  serait de généraliser à 7 milliards d’individus le niveau de consommation et de gaspillage des ressources  sur le modèle Etats-Uniens.

    Voilà pourquoi nous engagerons une grande politique de « relocalisation » des productions, c’est-à-dire concrètement  le rapprochement des lieux de production et de consommation afin de renforcer notre autonomie alimentaire et énergétique.

    Cette politique de relocalisation profitera aux producteurs locaux  et régionaux ; elle privilégiera l’emploi local et aboutira à limiter l’extension toujours incontrôlée des infrastructures de transports, et à une diminution des coûts des marchandises par une fiscalité incitative.

    La relocalisation à l’embauche, à la production et à la consommation entrainera la diminution de l’impact des transports et des pollutions qu’ils génèrent, la réduction du nombre des intermédiaires garantira une meilleure traçabilité, gage de sécurité pour les consommateurs.

    Cette notion de relocalisation dont nous reparlerons s’appliquera également de manière plus générale aux services publics, aux emplois et à bien d’autres domaines.

    Elle sera une des clés d’une véritable politique écologique favorisant le retour à l’emploi, une production alimentaire saine et  la défense de la biodiversité.

    De manière plus générale, nous devons avoir le courage de dénoncer la logique consumériste.

    En effet, à l’image de tous les totalitarismes, le mondialisme nous propose de forger un homme nouveau. L’homme nouveau est ce pauvre type égoïste, en errance permanente, qui n’est uni aux autres que par le partage de pulsions consuméristes.

    Non, la consommation ne peut pas être l’alpha et l’oméga de nos existences, transformant les citoyens que nous sommes en simple consommateurs.

    Non, nous ne voulons pas d’une société où l’avoir est plus important que l’être, où l’argent érigé en absolu est devenu une fin en soi, le critère principal d’appréciation de l’homme.

    Une société dont l’horizon se limite à voir nos enfants se chercher leur identité et leur fierté au travers des marques commerciales des habits qu’ils portent, plutôt que dans la famille dont ils sont issus où dans le peuple auquel ils appartiennent.

    Oui, il est un exigence pour nous de garder notre capacité d’indignation quand l’on prétend n’évaluer le bonheur des français qu’à l’aune de leurs projets de consommation.

    Oui, il faut en finir avec le règne de l’argent-roi.

    En matière internationale, notre doctrine s’inspire des principes de solidarité entre les peuples et les nations.

    Elle  s’appuie sur le respect de tous les peuples et la prééminence des logiques régionales pour le règlement des conflits.

    Notre vision de la politique extérieure exclut les logiques supranationales, condamne l’ingérence et bien sûr rejette par principe l’idée même d’une gouvernance mondiale que nous ne confondons pas avec une diplomatie attentive aux enjeux internationaux.

    Nous le voyons,

    nous le sentons,

    nous sommes au bout d’un système.

    Nos adversaires n’ont plus d’idéal à proposer et leurs projets d’avenir ne sont que des constructions marketing laborieuses et éculées.

    Le mythe de leur compétence de gestion a fait long feu.

    Leur rêve européiste s’est transformé en cauchemar.

    Leur euro, qui devait nous apporter le bonheur, a sapé nos économies, détruit notre pouvoir d’achat et nous interdit  même de préserver l’emploi français; il est aujourd’hui en phase terminale sous perfusion du FMI et ne se maintient qu’au prix d’une régression sociale sans précédent.

    La mondialisation identicide s’est transformée en horreur économique, en tsunami social, enTchernobyl moral. L’utopie de la mondialisation heureuse a vécu.

    2012 : la grande alternative

    Pourtant, à ce jour, nos pays n’ont pas encore fait le choix de l’alternative et en sont réduits à suivre et commenter le replâtrage d’un système qui s’effondre sous leurs yeux. Pour les Français, le choix de 2012 sera simple, clair, et même binaire :

    -          Soit le choix de la mondialisation c’est-à-dire de la dérégulation, de l’alignement sur le moins disant social, de la submersion démographique, de la dilution de nos valeurs de civilisation

    -          Soit le choix de la Nation ;

    L’Etat se doit d’être protecteur et non oppresseur et d’agir avec la conscience que l’intérêt national est une loi d’airain.

    L’Etat doit être le garant, y compris contre la dérive des partis, de la stricte application des principes républicains et en tout premier lieu de la laïcité.

    Dans notre pays qui a été meurtri par des guerres de religions multiséculaires, aucun culte ne doit empiéter sur la sphère publique ; la foi doit rester une affaire strictement privée et son expression ne faire l’objet d’aucune provocation.

    L’Etat doit donc censurer et sanctionner toutes les atteintes à la loi de 1905, s’agissant par exemple de la participation publique directe ou indirecte à la construction de mosquées.

    Il doit interdire l’aménagement d’horaires particuliers dans les piscines pour les femmes musulmanes ou l’introduction d’interdits religieux alimentaires dans les cantines scolaires.  Personne ne doit être conduit contre son gré ou a son insu à manger hallal.

    Au plan des principes, parce que cette question est centrale pour la paix publique, je répète que la République n’admettra aucune tentation théocratique. Il appartient aux fidèles de mettre leur pratique religieuse en accord avec la République.

    Quant aux groupes politico-religieux qui croient pouvoir, par des empiétements calculés et des provocations organisées, imposer leur loi, ils doivent apprendre que, notamment depuis Richelieu, il n’y a pas et il n’y aura pas en France d’Etat dans l’Etat.

    Parce que les dérives ont été trop nombreuses, ces principes doivent être réaffirmés et solennisés.

    A l’inspiration du Comte de Clermont Tonnerre  nous proclamons : « tout pour les citoyens, rien pour les communautés » : nous ferons inscrire dans la Constitution : « La République ne reconnait aucune communauté ».

    Enfin, l’Etat doit défendre les principes contenus dans notre devise nationale liberté/égalité/fraternité qui ne sont rien d’autre que les principes chrétiens sécularisés.

    De même que nous avons ramassé le drapeau tricolore que la classe politique à laissé trainer dans le ruisseau, nous relèverons les valeurs traditionnelles de la République française; les véritables défenseurs de la République, c’est nous !

     

    Le Front national  incarne l’esprit de Résistance

    Le FN n’est pas  simplement un parti politique, il incarne aujourd’hui en France l’esprit de Résistance,

    Résistance aux féodalités,

    Résistance aux injustices,

    Résistance aux totalitarismes modernes que sont l’islamisme et le mondialisme.

    Les élections cantonales des 20 et 27 mars seront la première étape de notre marche vers le pouvoir.

    Même si, je ne vous le cache pas, la situation est grave, nous savons que  l’histoire de notre pays est une lutte incessante entre les forces du déclin et celles du redressement,  entre ceux qui se couchent et ceux qui osent dire non, entre les élites autoproclamées qui trahissent et le peuple qui se lève.

    Nous, nous sommes le peuple !

    Nous savons que c’est le propre des pouvoirs faibles  de composer, de subir, d’accepter, de concéder.

    Le génie de notre peuple a toujours fait émerger des Français pour sauver l’honneur et, par leur détermination et leur lucidité, permis à notre pays de retrouver  le chemin d’une grande ambition nationale.

    D’autres Français avant nous dans l’histoire ont eu à mener le combat que nous menons aujourd’hui et qui est finalement celui de la France éternelle. Comme eux, nous triompherons !

    Mes chers amis, j’aimerais vous dire en conclusion que nous devons avoir foi en l’avenir de notre pays, et comme « l’on ne transmet que la foi que l’on a », le transmettre à tous nos compatriotes.

    Les Français sont un grand peuple qui possède un grand pays.

    La France n’est pas petite, elle n’est pas seulement ce pourcent de la population mondiale comme le disait avec dédain Valéry Giscard d’Estaing.

    Sa langue, notre langue nationale, rayonne sur les cinq continents, privilège qu’elle partage seule avec l’anglais.

    La francophonie doit vibrer à nouveau, sur les terres d’Asie, d’Amérique, d’Europe et d’Afrique.
    La France est présente dans les trois océans,

    elle possède le deuxième espace maritime du monde, 11 millions de kilomètres carré,

    elle possède une richesse inexploitée que constituent nos collectivités  d’Outre-Mer, en n’oubliant jamais qu’ils sont des territoires français et qu’ils doivent le rester !

    Je salue d’ailleurs chaleureusement nos compatriotes d’Outre-Mer  qui, de notre point de vue, font partie intégrante de la République française au même titre que n’importe quel territoire de métropole.

    Notre territoire justement est exceptionnel ;  situé au cœur de l’Europe, il est riche d’une diversité exceptionnelle, que Fernand Braudel a su dépeindre avec éclat.

    Nous sommes en pointe dans nombre de secteurs économiques, le nucléaire, l’aéronautique, l’agroalimentaire, le spatial.

    Notre agriculture, malgré ses inégalités et la souffrance des agriculteurs, est devenue puissante, elle est la deuxième du monde.

    Nos ouvriers, nos ingénieurs, nos chercheurs, nos étudiants font l’admiration du monde entier. Il y a un génie français qui se perpétue, capable du meilleur quand on sait le mobiliser et le faire vivre.

    France rime avec beauté et culture.

    Nous avons un patrimoine culturel, littéraire, artistique, architectural, religieux, culinaire unique au monde, qui nous permet aussi d’être de loin la première destination touristique de la planète. Ce n’est pas rien.

    Nous sommes le pays des idées, du débat, nos penseurs et nos philosophes sont enseignés partout.

    Admirée dans le monde entier pour ce qu’elle a apporté à l’humanité, la France est écoutée, suivie, soutenue, à condition qu’elle sache parler juste.

     

    Les clés de la réussite, de la prospérité, du rayonnement et de la grandeur françaises sont donc entre nos mains et dans nos cœurs ! Nous avons toutes les raisons de retrouver la fierté de ce que nous sommes, de cette France éternelle qui fait vibrer l’humanité toute entière depuis des siècles, et dont nous sommes les héritiers !

    Menons dès aujourd’hui ce combat pour la France, soyons chaque jour plus nombreux, plus forts, dans nos villes, dans nos campagnes et nos villages.

    J’appelle le peuple de France à nous rejoindre, de toutes ses forces, de toute son énergie, de tout son cœur !

    A tous les Français, et à vous mes amis, je vous le dis :

    Les plus beaux jours sont ceux que nous allons vivre.

    Vive le Front National, Vive la République  Vive la France !

  • Discours de Bruno Gollnisch au congrès de Tours le 16 janvier 2011 (intégral)

    Chers amis,

    Dans l’éthique qui est la mienne, et j’en suis sûr la vôtre, lorsque l’on participe à une compétition, on n’en admet le résultat. Je sais bien que cet axiome est étrange pour ceux qui croient que l’ambition personnelle est toujours et partout le seul moteur de l’action politique. Mais le service d’une cause telle que la nôtre a d’autres exigences !…Et j’ai moi aussi d’autres exigences que la morale du superficiel et du clinquant qui règne en maîtresse dans la classe politico-médiatique.

    Vous me permettrez donc en premier lieu, de présenter mes chaleureuses félicitations à la nouvelle Présidente du Front National, Marine Le Pen.

    Si le résultat du scrutin m’avait été favorable, j’aurais naturellement exigé, paisiblement mais fermement,  que chacun se soumette à la volonté librement exprimée par nos membres. C’est-à-dire par ceux qui comme vous êtes l’âme de la Résistance française. Parce qu’ils se sont engagés, qu’ils ont donné leur nom, leur part de temps, leur argent, leur réputation, et que parfois même ils se sont sacrifiés pour cette cause.

    Le résultat de ce scrutin ayant désigné Marine Le Pen, c’est sans arrière-pensées et sans amertume que je me soumets à la volonté librement exprimée par la majorité de nos membres.

    Je remercie du fond du cœur  tous ceux dont la confiance m’honore et qui ont participé à ma campagne. Leur dévouement, leur amitié, et même leur ferveur, m’ont été un réconfort puissant, dans lequel je continuerai de puiser les forces nécessaires à notre action. Car je continuerai, n’en doutez pas un seul instant !

    J’assure aussi tous ceux qui ont contribué à la campagne et à la victoire de Marine de mes sentiments d’amitié et même de fraternité, car nous sommes tous embarqués sur le même navire, et il est de notre responsabilité historique de le mener à bon port.

    Oui, je continuerai naturellement à servir la cause que j’ai toujours servie,  depuis les bancs d’une université livrée aux marxistes et saccagée par les amis de M. Cohn Bendit et de M. Mélenchon, passé des nervis trotzkystes au Grand Orient de France, mais toujours aussi sectaire ! La France que j’ai servie à bord des navires de la Marine Nationale, sur lesquels sont inscrites les devises « Honneur & Patrie », « Valeur & Discipline ». La France que j’ai servie dans les Assemblées où je siège sans discontinuer depuis des années, sans faiblesse et sans compromission. Je continuerai à servir la cause de la défense de l’identité et de l’indépendance de notre nation, et à le faire dans la formation d’évidence la plus apte à organiser ce combat, le Front National.

    Il est bien naturel à cet égard de rendre hommage à l’homme qui a mené inlassablement ce combat depuis plus d’un demi-siècle, depuis l’Indochine en lutte contre l’agression communiste jusqu’à la Tribune de l’Assemblée Nationale, de l’Algérie française aux bancs du parlement européen, au milieu de difficultés et d’épreuves innombrables, qu’elles soient d’ordre humain, politique, financier, judiciaires ou autres.

    Oui, il en a fallu du courage et de la persévérance pour rassembler la droite nationale, affronter l’ensemble du système médiatique et politique, afin de la sortir de la marginalité où l’avaient semble-t-il confinée les vicissitudes de l’histoire et ses défaites, honorables quoique terribles- oui, terribles quoique toujours honorables !

    À cet homme, Jean-Marie Le Pen, aucune manœuvre, aucune injustice n’a été épargnée par ce système qui gère la France si mal, et qui défend si férocement ses intérêts les plus immoraux. Je le sais pour avoir partagé à ses côtés, sans faiblir, quelques unes de ces épreuves, et aussi il est vrai bien des succès, au point même que j’ai pu croire un instant - je ne sais pourquoi - qu’il souhaitait même que je lui succède !

    De ce remarquable orateur, étonnamment cultivé, dont les interventions politiques et parlementaires, les écrits, les discours couvrent des dizaines de milliers de pages, l’opinion publique a été conduite à ne retenir que deux ou trois expressions qualifiées de « dérapages ». Étrange société que celle que l’on conduit à s’indigner pour quelques mots, et qui trouve parfaitement normale les actes : l’incompétence, la lâcheté, les plus évidentes les plus graves trahisons de sa caste dirigeante !

    Devrais-tu pour autant, Jean-Marie, t’écrier comme François-René de Chateaubriand à la Chambre des Pairs, au soir de sa vie politique, t’écrier : « Inutile Cassandre, j’ai assez fatigué (…) la patrie de mes avertissements dédaignés ; il ne me reste qu’à m’asseoir sur les débris d’un naufrage que j’ai tant de fois prédit. »

    Non ! car ton œuvre te survivra, et l’histoire te donnera raison !

    Si cet homme exceptionnel s’est prononcé en faveur de ta candidature, Marine,  c’est bien sûr qu’il te juge digne de cet héritage politique. La tâche, nous le savons tous les deux, est incroyablement difficile mais elle est exaltante ; et surtout, elle est nécessaire au redressement de notre pays, pour le sortir de l’ornière boueuse du déclin et de la décadence dans tous les domaines.

    C’est ce que nous voulons de toutes nos forces, et pas seulement, j’en suis sûr, ceux qui ont soutenu ma candidature, composante incontournable de notre Mouvement, puisqu’ils représentent le tiers des voix exprimées dans ce scrutin présidentiel et presque la moitié des élus de notre Comité central.

    Nous voulons lutter contre cette terrible décadence qui se manifeste dans tous les domaines sans exception : décadence morale, démographique, culturelle, administrative, sécuritaire, économique, sociale, diplomatique et stratégique.

      

    • Morale, par l’arrêt des repentances incessantes et injustifiées, la remise à l’honneur des valeurs traditionnelles et de droit naturel – ce n’est pas ringard, c’est moderne, de défendre les valeurs traditionnelles ! Nous voulons la suppression des lois liberticides et des privilèges des organisations anti-nationales ; (lois liberticides et organisations anti-nationales par lesquelles on veut toi aussi te poursuivre, Marine, ainsi que nous l’a appris jeudi le Procureur de la République de Lyon) !
    • Démographique, par l’instauration d’une grande politique familiale et d’accueil de la vie, qui doit être respectée et protégée,  de son origine à son terme naturel ;
    • Culturelle, par l’enseignement de notre histoire prodigieuse et de notre patrimoine incomparable, la remise à l’honneur dans l’enseignement des Humanités, et des disciplines artistiques, mais surtout de la langue française, pour commencer !
    • Administrative, par la réduction des niveaux d’administration, la simplification de la bureaucratie écrasante, la lutte contre le clientélisme et la corruption ;
    • Sécuritaire, par l’expulsion sans faiblesse des délinquants étrangers, la déchéance des doubles nationaux coupables de crimes ou délits graves, la dépolitisation de la justice, la certitude et la promptitude des peines ;
    • Economique, par la protection raisonnable de notre marché, la taxation des produits fabriqués ailleurs dans des conditions d’esclavage et importés chez nous à vil prix, la taxation des mouvements financiers spéculatifs, mais surtout la suppression de l’impôt sur les revenus du travail, l’interdiction des scandaleux cumuls de fonctions d’administrateurs par une poignée de personnes qui s’empiffrent avec cynisme malgré la destruction d’emplois français à laquelle ils procèdent…plusieurs d’entre eux, fonctionnaires politisés, cherchant leur profit personnel et non plus le service du public, issus certes des grands corps de l’Etat, comme l’Ecole Polytechnique ou l’ENA, qui est à la fonction publique ce que le TGV est au transport ferroviaire, avec cette différence pourtant : quand le TGV déraille, au moins, lui, il s’arrête !
    • Sociale, par l’instauration de la préférence nationale, l’accession facilitée à la propriété du logement, l’instauration de la TVA sociale, la création d’un actionnariat populaire…
    • Diplomatique, par l’exercice d’une politique étrangère indépendante de la super-puissance, l’utilisation, en tant que de besoin, de notre droit de veto à l’ONU, la restauration de nos anciennes alliances, notamment avec la Russie, la renégociation des traités européens ;
    • Stratégique, par notre retrait du bourbier afghan, la sortie du dispositif militaire de l’OTAN, la réorganisation de notre outil de défense vers les véritables menaces, la dotation de nos armées en matériels simples et moins coûteux mais efficaces et dont la maintenance soit convenablement assurée, la création d’un corps de réserviste capable notamment de tripler en 48 heures les effectifs de gendarmerie, la surveillance effective de notre immense espace maritime, l’arrêt des insultes contre nos anciens combattants…

     

     La mission historique portée par les nationaux, celle de permettre les conditions d’une renaissance nationale, requiert à la tête du FN une personnalité aguerrie et expérimentée, ferme mais ouverte au dialogue, capable d’assurer sa cohésion, son unité mais aussi de fédérer toutes les énergies et les talents de notre famille de pensée, dont il faut bien dire qu’elle s’est parfois inutilement divisée dans des querelles ou des conflits qui auraient pu être évités. Je souhaite de tout cœur que tu sois cette personnalité, et je suis prêt, dans la mesure de mes moyens, à t’y aider si nécessaire.

    Mes chers amis, la presse veut savoir ce que nous allons faire ? Je vais vous le dire ! Nous allons tous continuer à servir la cause que nous avons toujours servie, nous allons nous battre et nous allons gagner !

    C’est pourquoi bien sûr je continuerai à y participer. Cette volonté ne dépend pas de l’octroi de je ne sais quel lot de consolations. L’accomplissement d’un devoir impérieux ne requiert pas de titres ronflants. J’utiliserai, pour contribuer à l’œuvre commune, toutes les possibilités que me donne le mandat que j’exerce au Parlement européen, la coordination de nos députés français et étrangers,  la présidence de l’Alliance Européenne des Mouvements Nationaux, que nous avons créée récemment, présidence que je dois à votre confiance  et à celle de nos collègues européens, ainsi que la présidence de notre groupe de 17 conseillers régionaux en région Rhône-Alpes, l’un des plus combatif, pugnace et compétent qui soit, dans cette deuxième région de France.

    Oui, il est important de faire fructifier nos relations avec les Patriotes étrangers qui ont les yeux fixés sur nous, et avec lesquels nous avons noué, en Europe et hors d’Europe, de nombreux liens d’amitié et de confiance. La façon dont beaucoup d’entre eux se sont libérés du communisme nous est un puissant encouragement dans notre combat contre les forces obscures du Mondialisme actuel.

    Après l’élection cantonale, nous devrons affronter l’élection présidentielle de 2012. Élue présidente de notre mouvement, je pense que personne ne contestera ta légitimité pour nous représenter en cette échéance.

    Disons les choses telles qu’elles sont, en tous cas telles qu’elles me paraissent être. Une telle échéance requiert une équipe nombreuse et soudée, une famille apaisée et réunie autour de son candidat. C’est Jean-Marie Le Pen qui disait : « en campagne, on n’a pas d’ennemi », et aussi, en recevant Bruno Mégret et son épouse chez lui : « les hommes d’Etat ne doivent pas conserver le souvenir des offenses passées dès lors qu’il y va de l’intérêt supérieur de la Nation ». Si tu étais comme moi persuadée de l’utilité de cette réunion et si je pouvais y contribuer, je m’emploierai bien volontiers à ce préalable indispensable avant que de partir, en 2012, à la conquête de ces électeurs de la droite sociale et de la gauche patriotique qui ont vocation à nous rejoindre, comme tous ceux, très nombreux qui, sans avoir jamais appartenu à notre mouvement, font cependant partie du « camp patriotique et souverainiste ».

    Dans l’intervalle, nous ne nous laisserons pas impressionner devant les attaques, nous resterons plus imperméables que jamais au discours dominant abusivement rebaptisé : « politiquement correct », toujours fidèles à nos convictions…

    A ces conditions, je le crois moi aussi, nous pouvons revoir ce que nous avons vu lors de l’élection présidentielle de 2002, et peut-être plus encore !

    Dans cette optique, nous souhaitons que sous ta direction le  Front National devienne une force politique plus incontournable encore, en l’enracinant localement, en améliorant son mode de fonctionnement, afin qu’il gagne en attractivité.

    Au cours de cette campagne, j’ai livré quelques propositions pour le Front National, dont plusieurs ne sauraient naturellement être mises en œuvre qu’après la solution de nos difficultés financières qu’affrontent notre Président et nos trésoriers successifs :

    • L’amélioration de la concertation entre nos structures départementales et notre siège national dans un sens tendant à renforcer les moyens matériels des premières.
    • Un fonctionnement sur un mode plus collégial, où chacun puisse trouver sa place.
    • Un renforcement de l’implantation locale du FN, la relance des cercles nationaux s’occupant d’action sociale, culturelle, familiale, éducative, caritative…
    • Un renforcement de l’armature intellectuelle du Front National, par la création notamment d’une école des cadres assurant aux militants une solide formation doctrinale.
    • La reparution d’un journal officiel du FN sur le modèle de feu Français d’Abord, organe de liaison très apprécié de la communauté des adhérents qui, à l’heure d’internet, pourrait être bien évidemment décliné en une version électronique.
    • Ravivons aussi la flamme militante, l’esprit de camaraderie, par la renaissance de la fête annuelle des BBR, grand moment politique et d’amitiés françaises.
    • La constitution d’un contre-gouvernement composé d’hommes et de femmes dont on verra qu’ils sont aptes à mettre en œuvre ces mesures de salut national, aussi compétents et même plus que ceux qui sont actuellement aux commandes.

    Il t’appartiendra de décider de ce que tu souhaites ou non retenir dans ce chantier de rénovation du FN, indispensable à sa progression, pour crédibiliser le message de l’opposition nationale, populaire et sociale.

    J’évoquais tout-à-l’heure les sacrifices qui ont été consentis pour cette cause. Je parlais de ceux qui comme vous se sont engagés, ont donné leur nom, leur part de temps, leur argent, leur réputation, et parfois même bien au delà. Je pense à ceux qui ont été injustement condamnés, au militant de Marseille qui a fini ses jours en prison, comme à nos amis lyonnais injustement condamnés pour s’être défendus contre ceux qui les agressaient délibérément. Je pense aux morts du 6 février 1934, à ceux d’Indochine et d’Algérie ; je pense à François Duprat, à Jean-Pierre Stirbois, et à tant d’autres…

    Ici à Tours, dans la patrie de Saint-Martin, l’inlassable apôtre des Gaules, auquel nous devons une part de notre incomparable civilisation, je suis convaincu que de grandes perspectives s’ouvrent devant nous, pour peu que nous rejetions les ferments de la division, fassions front commun devant l’adversité et que la flamme tricolore continue à briller dans le coeur de chacun d’entre nous. Si nous sommes réunis, elle deviendra ce brasier réchauffant les énergies dont notre pays a besoin pour assurer sa renaissance.

    Vive le Front National, Vive la France !

     

  • Marine Le Pen prône un FN défenseur d'un "Etat fort", républicain et laïc

    VIDEO http://www.2424actu.fr/actualite-politique/m-le-pen-1er-discours-en-tant-que-chef-du-fn-2004794/

    Marine Le Pen s'est faite dimanche l'apôtre d'un Front national défenseur d'un "Etat fort", républicain, démocratique et laïc, dans un premier discours de présidente où elle a aussi longuement fustigé "la mondialisation" et "les puissances de l'argent".

    "La démocratie ne nous fait pas peur", a lancé Marine Le Pen, avant d'appeler de ses voeux "un Etat fort".

    "A l'heure où la crise et la mondialisation font rage, quand tout s'effondre, il y a encore l'Etat", a poursuivi la nouvelle patronne du parti national, qui n'hésite pas à invoquer au passage Jean Jaurès, "lui aussi trahi par la gauche du FMI et des beaux quartiers".

    "Quand il faut réguler, protéger, innover, c'est vers l'Etat que l'on se tourne naturellement, parce que c'est l'Etat qui a la taille suffisante pour agir, la légitimité démocratique indispensable, et qu'il est inscrit dans notre ADN national", a-t-elle poursuivi.

    Loin des valeurs catholiques traditionalistes défendues par une partie de l'extrême droite, elle a aussi dit que l'Etat devait être "le garant" de "la laïcité" pour s'en prendre à l'"islamisation", l'un de ses thèmes de prédilection.

    L'Etat doit à ce titre "interdire l'aménagement d'horaires particuliers dans les piscines pour les femmes musulmanes ou l'introduction d'interdits religieux alimentaires" dans les cantines, affirmant que "personne ne devait être conduit contre son gré ou à son insu à manger hallal". Un passage chaudement applaudi.

    AFP. 16/01/11

  • Terre promise

  • Judaïsme en Tunisie

  • Le clan Ben Ali en partie réfugié à Disneyland

    PARIS (NOVOpress Paris) – Le basculement en Tunisie aura été rapide et c’est le sauve-qui-peut général pour la famille Ben Ali Trabelsi qui se disperse partout dans le monde.

    Selon des informations du journal « Le Parisien », certains membres se sont réfugiés en France depuis jeudi soir, malgré les démentis des autorités officielles française.
    Ils séjourneriaent à l’hôtel Disneyland au sein du parc d’attractions de Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne). Parmi le groupe, l’une des filles de Leila, l’épouse de Ben Ali, aurait été reconnue par des employés.

    Que les bonnes âmes soient rassurées sur les conditions d’exil de la famille de l’autocrate tunisien, le clan Ben Ali occuperait trois suites VIP du Castle Club, une zone luxueuse réservée aux clients les plus fortunés.

    [cc] Novopress.info, 2011, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
    [http://paris.novopress.info/]

    15/01/11

  • Discours de Jean-Marie Le Pen à Tours le 15 janvier 2011 (intégral)

    Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

    Chers amis, chers camarades,

    C’est la dernière fois que je m’adresse, en qualité de Président, à vous, membres du Front National qui, pour certains, combattez à mes côtés depuis plus de cinquante et, même pour Alain Jamet, soixante ans.

    C’est à vous que je confie sous la présidence que vous aurez choisie pour me succéder, le destin de notre mouvement, sa pérennité, son unité, sa pugnacité.

    Mes chers compagnons, que de chemin parcouru depuis mes débuts dans la vie politique ! J’en ai vu défiler des gouvernements et j’en ais déploré des reniements sans cesse plus dangereux que les précédents et enrobés de bons prétextes prétendument progressistes! Que de  promesses bafouées, qui ont détruit chez le Peuple de France le sens de la parole donnée et la valeur sacrée du serment prêté.

    En un demi-siècle, à quelle déchéance a été réduit notre pays ?! Il suffit de dresser un portrait de notre décadence pour constater que les heures les plus sombres de notre histoire, les Politiciens lâches ou médiocres n’ont cessé d’en favoriser la venue pour aujourd’hui et pour notre avenir immédiat.

    L’enseignement

    Lors de mon entrée dans la vie politique, de l’école du curé à celle de la République, on apprenait aux enfants de France à l’aimer, à la chérir au point de la défendre au prix de sa vie s’il le faut, car les peuples ne méritent que les libertés qu’ils savent défendre!

    Il  leur était enseigné le civisme, condition indispensable à une vie harmonieuse en société.

    Etait exigée une connaissance irréprochable de la langue française, si difficile à maitriser mais si précise et comportant tant de nuances.

    On leur apprenait l’Histoire des rois de France, de la lente et magnifique constitution de notre Patrie en Etat-Nation, le premier Etat-Nation de l’humanité dont les habitants ont de tous temps subi mais résisté, avec plus ou moins de réussite, aux invasions. La France qui, grâce au génie de sa civilisation, a forgé siècles après siècles, un des plus grands, si ce n’est le plus grand joyau de la civilisation helléno-chrétienne avec sa spiritualité unique, ses cathédrales qu’on vient encore visiter du bout du monde et ses monastères magnifiques. On leur apprenait le sens de l’effort qui avait permis à ses habitants unis dans une même communauté de toujours offrir à ses descendants un sort plus enviable.

    Mais l’arrivée au pouvoir des adeptes de constructions utopiques, pédagogues marxistes  ou matérialistes ultralibéraux, tous partisans de théories qui ont toujours abouti à faire le malheur des peuples, a abattu cette œuvre magnifique!

    Les études littéraires sacrifiées à celles des mathématiques devenues le pont aux ânes même des études médicales. Dans ce domaine a été établi un numerus clausus qui en limite l’accès mais, cette année, sur 6 600 nouveaux médecins, 3 200 sont étrangers.
     
    Quant à la poésie qui est l’âme de l’intelligence, elle a pratiquement disparu des programmes.

    A l’enseignement fédérateur d’une communauté nationale forte, car fière de ce qu’elle est et sachant d’où elle vient, a succédé un enseignement au rabais avec pour conséquence qu’en France un habitant sur six est illettré, que 15 % des lycéens ne savent ni lire ni écrire correctement et que certaines universités ont même du instaurer des cours de Français !

    Car dans les effectifs scolaires il faut compter  les enfants issus de l’immigration sans cesse grandissante dont les parents ne parlent que peu la langue française et qui pèsent lourdement sur la qualité de l’enseignement apporté à l’ensemble des autres enfants.

    L’enseignement de l’Histoire a laissé place à une culpabilisation voulue des petits français.  Les pages glorieuses de l’histoire de France sont minimisées.  Cette année, pour les collégiens, l’étude de 2 des monarques français les plus illustres, Napoléon et Louis XIV, laisse la place à celle d’empires africains des 16e et 17e siècles.

    L’accent est mis sur les aspects peu glorieux de l’Histoire de notre Patrie comme les traites négrières et l’esclavage en occultant le rapt, notamment en Provence ou en Languedoc-Roussillon, d’un million d’Européens soumis à l’esclavage par les Maures. Il en va de même pour la Collaboration. De Gaulle avait compris que la réconciliation nationale se ferait autour du mythe de la Résistance. Aujourd’hui, pas une semaine ne se passe  sans qu’à la télévision, devenue depuis 40 ans le principal organe de propagande de l’idéologie dominante, ne soit diffusée une émission sur cette période où les Français lâches ou vendus, à l’exception de quelques uns, de préférence communistes ou d’origine étrangère, n’auraient eu de cesse de faciliter les déportations vers les camps de la mort.

    Quant à l’œuvre civilisatrice que fut la colonisation, que nous réalisions encore  lors de mon entrée dans la vie politique au milieu des années 50 (construction des infrastructures de transport routier et maritime, des hôpitaux et des dispensaires, des écoles, pour lesquels la France payait des fonctionnaires), elle se résume dans les manuels d’Histoire à l’oppression des peuples autochtones et aux guerres de décolonisation dans lesquelles les soldats français venus protéger les populations civiles sont des tortionnaires et les poseurs de bombes des résistants.

    Toute fierté affichée d’appartenir à la Nation française est apparentée à un rejet des autres nations, à, si j’utilise un terme à la mode, de la « discrimination », voire du racisme ou tout du moins à un chauvinisme belliqueux.

    Dans ces conditions, il est évident que non seulement les jeunes gens d’origine immigrée ne souhaitent pas s’intégrer ni encore mois s’assimiler à une telle Nation mais que même une large part des jeunes français ne revendiquent plus leur filiation!

    La fin de la méritocratie

    La République aussi imparfaite soit-elle puisque création humaine, avait pourtant eu le mérite d’avoir substitué aux privilèges héréditaires de l’Aristocratie les privilèges accordés en vertu du mérite permettant le fonctionnement de l’ascenseur social et l’application d’une certaine justice sociale. Fils de patron pêcheur breton, j’en suis un exemple.

    A ce principe qui voulait que chacun obtienne en fonction de ses qualités et de ses mérites, s’est substitué :

    - la culture de l’excuse pour les délinquants qui ne sont considérés plus comme des victimes que des coupables ;

    - le clientélisme pour couvrir de faveurs certaines catégories de population afin d’en obtenir les suffrages ;

    - et la reproduction des élites, érigée en système qui permet à ses enfants de fréquenter les meilleurs établissements scolaires et universitaires au détriment de ceux qui l’auraient bien plus mérité mais qui ne disposent pas de relations utiles.

    La ruine de notre modèle économique et budgétaire

    L’économie de la France que j’ai connue jeune était prospère, avec une agriculture riche, une industrie puissante à la pointe de la technologie, pouvant rivaliser avec les industries de n’importe quel autre pays développé, favorisée par un Etat stratège qui a permis la création de bijoux technologiques tels que le Concorde, la fusée Ariane ou le TGV. La politique française des 30 dernières années, pour sa part, a réduit la paysannerie française à néant, les agriculteurs ne représentant plus que 3% des travailleurs de ce pays.

    L’industrie quant à elle est décimée, ayant perdu 2 millions de ses effectifs depuis 30 ans, victime d’une concurrence internationale inéquitable et de délocalisations continues puisque la France a livré son économie aux 4 vents du mondialisme ultralibéral faisant lutter ses entreprises avec celles des pays qui  bénéficient de couts salariaux parfois 30 fois inférieurs aux nôtres.

    Quant à l’État au budget sain, il a laissé la place à un État surendetté à hauteur de 1 650 milliards d’euros, soit 50 000 euros par actif. État ruiné comme il ne l’a jamais été en période de paix. Pour la première fois, le remboursement des intérêts de la dette, pas de la dette(!), est devenu le premier budget de l’Etat (près de 50 milliards d’euros cette année) !

    L’économie réelle a marqué le pas et laissé l’économie financière décider des choix économiques stériles et destructeurs.

    L’Islamisme

    La France que j’ai connue lors de mon arrivée en politique, bien que laïque,  restait profondément enracinée dans la Chrétienté avec églises remplies le dimanche et des prêtres dans chaque paroisse prenant eux aussi leur part dans la noble tâche de transmission du flambeau de notre héritage spirituel et historique. Dans ce domaine également les forces de destruction ont agi à une vitesse et avec une rapidité fulgurante. Tout comme pour la société civile, la trahison est venue des élites ecclésiastiques n’hésitant pas à s’acoquiner avec les représentants des lobbies philosophiques ou politiques dont l’objectif affiché était pourtant l’anéantissement de la spiritualité chrétienne, tenue pour réactionnaire.

    Le culte réformé et édulcoré, l’Église soumise au dogme de la tolérance masochiste et concurrencée par la religion de l’hédonisme a vu ses lieux de culte se vider, sa substance s’affadir et a laissé les Français dans un état de vide spirituel jamais atteint depuis des siècles.

    Cette société de consommation à outrance adossée au dogme du libéralisme et à la philosophie du relativisme ne constitue pas l’horizon indépassable du genre humain, elle en est son minable tombeau.

    Mais la nature a horreur du vide et le vide spirituel est aujourd’hui peu à peu comblé par un Islam importé principalement par les immigrés venus d’Afrique du Nord et d’Afrique noire.

    Les élites qui ont voulu à couper les racines chrétiennes de notre Nation, autrefois fille aînée de l’Eglise, pour créer un homme nouveau sont devenues les premières  à prôner le retour de l’interventionnisme public en matière de construction de lieux de culte, foulant aux pieds les principes de laïcité qu’ils affichaient comme sacrés et constitutifs de notre concorde nationale depuis des décennies !

    L’Islamisme de plus en plus puissant a engagé contre la République, conduite par des dirigeants aux mains molles, un bras de fer qu’il a toutes les chances d’emporter. Les Islamistes réclament tout bonnement la mise à mort de la laïcité que les autorités publiques ont commencé à saborder par des subventions déguisées en baux emphytéotique à 1 euro, par la subvention de pseudo centres culturels qui cachent péniblement de véritables mosquées, arborant des minarets symboles d’une religion conquérante. Voulant à terme imposer la Sharia,  loi islamique incompatible avec les valeurs multiséculaires de notre pays, ne serait ce que concernant la conception archaïque de la femme, les Islamistes occupent des rues en toute impunité afin de forcer les autorités publiques à construire de nouvelles mosquées alors qu’il y en a déjà plus de 2 000 sur notre territoire national. Après avoir fait en sorte de bannir la viande de porc dans de nombreux établissements scolaires, certains Islamistes exigent maintenant que la viande servie dans les services de restauration collective soit abattue en respectant le rituel musulman.

    La violence de ce rapport de force fait craindre pour l’immédiat futur de graves troubles ethnico religieux, troubles dont on constate les prémices dans le niveau de l’insécurité émanant de jeunes gens issus du monde musulman qui brandissent leur appartenance religieuse comme l’étendard de la conquête de notre pays et de la mise à mort de notre civilisation.

    La société virile du service militaire et de l’engagement politique de ma jeunesse a fait place à celle de l’affichage des sentiments et de l’émotion des pleureuses médiatiques qui préfèrent crier au dérapage, s’offusquer de la dénonciation d’un scandale plutôt que du scandale lui-même.

    Pour ces nouveaux clercs de la bien pensance, ce qui est choquant ce n’est pas l’Islamisme, c’est de le dénoncer par une affiche que l’on fait interdire par une justice aux ordres, sur demande du Parquet, hiérarchiquement soumis au Gouvernement.

    Ceux qui prétendent nous gouverner sont plus choqués de voir une femme en burka en dessin que dans la rue ; plus choqués de voir l’ombre d’un minaret sur un document de propagande électorale qu’un véritable minaret dans notre paysage urbain européen ; plus choqués de voir une carte de France peinte aux couleurs du drapeau algérien que d’en voir des milliers arborées sur des T-shirts par de jeunes gens, d’origine étrangère, revendiquant leur haine de la France, alors que l’on ne cesse de nous répéter à longueur de débat sur l’immigration qu’ils sont « Français comme nous », tandis que certains d’entre eux n’hésitent même plus à bruler sur la voie publique notre drapeau national! Ils sont plus choqués que l’on dénonce, en appelant un chat : un chat, et une occupation : une occupation, celle de nos rues, de nos espaces publics par des Islamistes prosélytes.

    Mais il est vrai que 40 ans après de Gaulle qui définissait les Français comme « avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne », Chirac, alors président de la République, avait quant à lui déclaré que « Les racines de l’Europe (sont) autant musulmanes que chrétiennes » en refusant que toute référence aux origines chrétiennes de l’Europe soit présente dans le projet de constitution européenne comme c’est aussi le cas dans le calendrier imposé cette année aux lycéens par l’Europe et dans lequel seules les fêtes chrétiennes sont supprimées.

    40 ans de lâcheté et de haine de la Nation ont ainsi suffi à transformer une France chrétienne et laïque en une France incroyante en voie d’islamisation.

    Le désespoir

    Jusqu’au milieu des années 70,  les Français pouvaient jouir des richesses de leur pays dans une société au progrès matériel et social constant, avec un chômage minime et une progression régulière du niveau de vie, mais aussi, cela peut étonner les jeunes générations, la fin de la généralisation de l’électricité, du téléphone et de l’eau potable à l’ensemble de la France.

    Aujourd’hui, le chômage massif touche un quart de la jeune génération, sacrifiée par des décennies de démagogie. Le niveau de vie des classes moyennes, particulièrement depuis l’arrivée de l’euro, ne cesse de régresser, Français modestes acculés par les impôts et taxes diverses que Sarkozy ne cesse d’augmenter ou de créer  (22 depuis  son arrivée à la présidence de la République), et ne pouvant bénéficier des aides sociales accordées aux plus pauvres qu’eux.

    Pour la première fois dans l’Histoire contemporaine de la France,  les Jeunes ne peuvent espérer avoir un destin plus agréable, plus souriant que celui de leurs parents.

    L’insécurité

    La société des années 50 et 60 était sure, le niveau d’insécurité n’avait jamais été aussi bas, conséquence d’une excellente éducation et d’une justice sévère. Aujourd’hui, ce sont plus de 8 millions de crimes et délits qui sont commis tous les ans, conséquence de la défaillance du système répressif tout entier, et d’une immigration sans cesse accrue et inassimilable. La peine de mort abolie, les travaux forcés abolis, la prison à vie abolie, les crimes les plus ignobles ne sont pas punis à la hauteur de ce qu’une justice digne de ce nom exigerait. L’échelle des peines abaissée, les prisons surchargées, les services de maintien de l’ordre en sous effectifs et mal équipés, à qui l’on donne des consignes de faiblesse, des juges aussi peu nombreux qu’au XIXe siècle dont le refus de la sanction fait trop souvent office de principe, et notre société s’effondre sous le poids de l’insécurité !

    La corruption

    Quant à la délinquance en col blanc, la corruption, elle s’est généralisée à tous les niveaux du pouvoir politique. L’état de décrépitude de la moralité publique est tel que les Français ne s’en révoltent même plus! Les révélations sur les causes probables de l’attentat de Karachi qui a causé la mort la mort de 11 Français et qui semble mettre en cause les plus hautes autorités de l’Etat ; les affaires Bettencourt, qui ont défrayé la chronique pendant plusieurs mois mais n’ont abouti qu’au départ d’un ministre qui a aussitôt réintégré son poste de député est très évocateur de la résignation de nos compatriotes face à une classe politique qu’ils savent corrompue dans son immense majorité. Les affaires révélées que ne sont que quelques gouttes dans un océan de trafics et de magouilles.

    Les manipulations contre le Front National

    La seule force de résistance à cet effondrement a été incarnée depuis plus de 30 ans par le Front National. Et c’est pour cette raison que rien ne nous a été épargné, nous avons été les cibles de toutes les provocations, de  toutes les manipulations !

    Alors qu’en 1984 le Front National entamait une ascension politique extraordinaire, 2 mois avant les élections européennes, de prétendues révélations sur des tortures auxquelles j’aurais personnellement participé en Algérie font la une de la presse. Le 4 mai 2002,  la veille du 2e tour de l’élection présidentielle, après 2 semaines de calomnies dans un climat de guerre civile, ces pseudos révélations étaient republiées.

    En 1986, 9 jours avant les élections législatives, un militant socialiste est tué par un étrange commando qualifié d’ « extrémiste de droite ».

    En mai 1990, a eu lieu la plus ignoble des manipulations. Au cimetière de Carpentras, le cadavre d’un homme de confession juive a été déterré. Ce crime odieux a immédiatement été mis à notre compte. Tous les politiciens et même le chef de l’Etat d’alors, peut être pour faire oublier à la postérité qu’il avait été décoré de la Francisque par le Maréchal Pétain en personne, se sont rejoints dans une manifestation où les appels au meurtre à mon endroit et à l’endroit des militants du Front National n’ont soulevé aucune protestation.

    Cet événement a fourni le prétexte au communiste Gayssot pour faire adopter au Parlement une loi liberticide réduisant plus encore la liberté de parole dans notre pays.

    En février 1995, à Marseille, lors de la campagne électorale de la présidentielle et des municipales, un de nos militants agressé lors d’un collage et se sachant en danger tue accidentellement un Comorien. Notre militant est mort en prison et la presse s’est déchaînée pendant des mois sur lui et sur la haine que véhiculeraient nos idées.

    En1995, 4 jours avant le premier tour de l’élection présidentielle : un Maghrébin est jeté dans le port du Havre par des jeunes néo nazis. Le crime nous est immédiatement imputé.

    Le 1e mai 1995, entre les 2 tours, un Marocain est poussé dans la Seine par des skinheads. Une nouvelle campagne de presse a eu lieu. Aujourd’hui une plaque commémore cet événement. Nous aimerions qu’il en soit ainsi pour chaque Français assassiné !

    En mai 1997, 5 jours avant les législatives, alors que je me rendais dans le cadre de la campagne à Mantes-la-Jolie dans le plus stricte respect des lois et de la démocratie, des manifestants gauchistes à la tête desquels se trouvait une député socialiste, nous ont agressés. M’étant défendu, j’ai été condamné à l’inéligibilité ! Le procès s’était d’ailleurs tenu en  février 1998, un mois avant les élections régionales.

    En avril 2007, 3 jours avant la présidentielle, 52 tombes musulmanes et un ossuaire du cimetière militaire de Notre-Dame de Lorette, près d’Arras, sont profanés dans la nuit.

    A chaque fois, nous avons été plus ou moins directement ignominieusement désignés comme coupables !

    La diabolisation dont nous avons été les victimes a souvent même pris une expression officielle, comme lorsque Juppé, alors Premier ministre, au sein même d’un lycée, a défini le Front National comme un parti raciste, xénophobe et antisémite.

    Cette diabolisation cessera quand cesseront de nuire les diffamateurs, c’est-à-dire quand le Peuple décidera de ne plus leur accorder sa confiance.

    La volonté de défendre la Nation mais aussi la Vérité explique que nous ayons été diffamés pendant 30 ans et avons subi le complot du silence, en nous excluant des hémicycles, telle l’Assemblée nationale, susceptible de porter plus haut notre message.

    Parallèlement, le Front National a été victime d’une véritable persécution judiciaire et médiatique orchestrée par la police de la pensée.

    « Durafour crématoire », « détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale », « inégalité des races »… Tous mes propos ont été détournés de leur sens réel afin de me juger en sorcellerie parce que je refusais de me soumettre à la dictature de la Police de la pensée. Pour paraphraser Kipling, j’ai dû « supporter d’entendre mes paroles travesties par des gueux pour exciter des sots, et entendre mentir sur moi leurs bouches folles sans mentir moi-même d’un mot ».

    Cette cabale, en plus des conséquences sur l’opinion de nos concitoyens à notre endroit et sur la réalité de notre projet politique, nous a couté une énergie folle et des sommes fabuleuses dans le but de nous ruiner ou  de nous forcer à nous taire.

    Mais je n’ai pas été le seul à avoir été frappé par la police de la pensée.

    Bruno Gollnisch, après avoir été exclu de l’Université où il enseignait depuis des années et pour laquelle il avait même été doyen,  a dû aller jusqu’à la Cour de cassation pour se faire blanchir, au bout de 5 ans, des accusations suprêmes de contestation de crimes contre l’humanité. Il est vrai qu’il avait osé demander que la recherche historique soit libre. Quel crime !

    Quant à Marine Le Pen, les beaux esprits se sont émus qu’elle qualifie d’occupation la présence de Musulmans priant sur l’espace public et empêchant ainsi toute liberté d’aller venir sur un  territoire de la République.

    La technique de sidération politique qui consiste à qualifier et à dénoncer toute prise de position sortant du champ de la pensée unique de « dérapage », terme très éloquent puisqu’il signifie ne pas aller dans le droit chemin, a permis de nous écarter jusqu’alors du pouvoir.

    La vieille méthode de terrorisme intellectuel a fonctionné à plein régime pour disqualifier toute position pouvant amener à une prise de conscience de nos compatriotes de l’état de délabrement de notre société dans le seul but de maintenir les élites politiques et économiques au pouvoir.

    Car si ceux qui nous gouvernent, s’ils ne savent pas gérer le pays et lui conserver son héritage, savent user des méthodes les plus vicieuses pour se maintenir en place.

    Les manipulations électorales

    Mais la décadence de la France est tellement avancée que cela n’y suffit pas.

    Alors, gouvernements de droite comme de gauche ont usé des plus médiocres artifices électoraux pour conserver leurs prébendes, notamment par la modification des modes de scrutin.

    En 1986, pour éviter que leur déroute électorale annoncée ne soit trop violente,  et non pas comme le prétendent certains idiots pour favoriser le Front National, Mitterrand  avait introduit un mode de scrutin proportionnel aux élections législatives dès la nomination de Chirac en 1986.

    Au ministère de l’Intérieur, le ministre Pasqua se livra à un charcutage électoral assurant à la droite des affaires un avantage sur les partis concurrents, et fit réinstaurer un scrutin législatif majoritaire.

    Faisant suite aux régionales de 1998, constatant la progression de notre influence dans le scrutin régional, le gouvernement UMP a décidé d’introduire pour les élections de 2004 une prime à la liste arrivée en tête. Voulant nous exclure du jeu politique, ils ont surtout réussi à perdre la quasi totalité des Conseils régionaux qu’ils dirigeaient jusque là.

    Pour les élections européennes de 2004, afin de réduire le nombre de députés européens du Front National, la France a été divisée en plusieurs circonscriptions.

    L’actuel projet de fusion des Conseils régionaux et généraux n’oublie évidemment pas de faire en sorte d’écarter la possibilité d’une place proportionnelle à leurs résultats aux élus du Front National.

    Et tout récemment, en décembre dernier, un décret ministériel a fait passer le pourcentage des inscrits nécessaires pour accéder au deuxième tour des élections cantonales de 10 à 12,5% des inscrits, soit une augmentation d’un quart. En considérant le taux de participation des dernières élections en date, il faut totaliser plus de 17% des suffrages pour être présent au second tour.

    Comment s’étonner dans ces conditions que les Français se détournent de l’exercice démocratique puisque tout est fait pour que seuls les grands partis et leurs alliés puissent disposer de représentation, excluant par là même toute une frange sans cesse croissante de la population alors que les politiciens se gargarisent de démocratie à longueur de temps, allant même jusqu’à donner des leçons aux dirigeants de la planète entière.

    Pourtant cette ultime magouille électorale pourrait bien se retourner contre eux dans de nombreux cantons, entrainant leur élimination dès le premier tour et nous permettant de faire élire des Conseillers généraux !

    Quelques naïfs pensent que ne pas aller voter est acte de rébellion qui ennuie les élites en place. Rien n’est plus faux, qu’ils soient élus par 90% des citoyens ou par 20%, cela leur importe peu, pourvu qu’ils soient élus !

    Le seul acte politiquement subversif, le seul vote utile, la seule action utile susceptible de secouer notre République bananière, c’est de voter Front National !

    Les autres votes sont inutiles. La preuve la plus évidente, c’est que dès que nous sommes susceptibles de l’emporter, ils se désistent ou se soutiennent mutuellement en appelant à un prétendu Front républicain, comme ce fut le cas en 2002 ou il y a un an et demi lors des municipales d’Henin Beaumont, ville de 26 000 habitants !

    L’alternance entre socio-démocrate  et libéro-conservateurs est illusoire car elle ne relève que d’une question de degré, certainement pas de nature alors que c’est à une rupture radicale d’orientation politique que le Front National aspire depuis près de 40 ans…

    La vassalisation de la France

     

    La France, autrefois si fière d’être la maitresse de son destin a aussi abandonné son indépendance politique aux archontes de Bruxelles,  son indépendance monétaire à la Banque centrale de Francfort, son indépendance budgétaire aux bourses de Londres et de New-York.

    Mon entrée dans ma vie d’homme, juste avant celle dans la vie politique, je la fis en m’engageant en tant qu’officier parachutiste dans la Légion étrangère en Indochine. Car alors, la France rayonnait dans le monde entier grâce à notre Empire présent sur les 5 continents avec une superficie 20 fois supérieure à la France d’aujourd’hui. Grace à cette situation, notre pays bénéficiait d’une place de premier rang dans le concert mondial des Nations et pouvait diffuser sa culture à travers le globe. Sous de Gaulle, malgré un Empire abandonné, et avec quelle ignominie en Algérie, la France a su maintenir une place de premier rang puisqu’il lui restait tout de même l’essentiel: la fierté d’elle-même, une certaine image d’elle-même.

    Aujourd’hui regardez ce que le renoncement érigé en ligne de conduite a fait de la France: elle a pleinement réintégré l’OTAN dont la justification initiale, faire face au bloc communiste a disparu depuis 20 ans. Notre pays est devenu le valet d’un Empire américain lui-même agonisant économiquement et géopolitiquement. Nous prêtons main forte à l’occupation de l’Afghanistan, comme si le danger islamiste qui nous menace provenait des montagnes afghanes alors que nous ne sommes même pas capables de maintenir l’ordre dans nos banlieues devenues un véritable cheval de Troie de l’Islamisme. Nous donnons des leçons au Président ivoirien Gbagbo, suivant une fois de plus les volontés américaines, alors que le référendum sur la Constitution européenne qui a été rejeté, a tout de même été imposé! N’est-ce pas là une preuve de la tyrannie que d’aller contre l’expression la plus sacrée  de la souveraineté nationale?!

    Le comble de l’ignominie en matière d’assujettissement au nouvel ordre mondial a été la guerre contre la Serbie où nos Armées et notre Diplomatie ont prêté main forte  à la scission de notre fidèle amie, aux cotés de qui nous avons souffert lors des 2 guerres mondiales, pour créer à partir d’une région incontestablement serbe mais devenue albanaise et musulmane après des années d’immigration, un pays indépendant,  ravagé par le crime et la corruption mais qui est devenu la base avancée de l’impérialisme atlantiste.

    Tandis que s’effondrait le Communisme soviétique sous le poids de ses échecs, plus encore que de ses crimes, et la menace terrible qu’il faisait peser sur la Liberté et la Paix du monde, entrainant de ce fait l’effondrement électoral de sa filiale, le PCF.

    Le Parti communiste, à mon arrivée dans la vie politique faisait plus de 25% des voix, et en 1986 faisait jeu égal avec le Front National. Sa candidate à la dernière présidentielle n’a pas recueilli 2% des suffrages.

    Mais la menace a été relayée par le développement du mondialisme, nouvelle utopie totalitaire de notre temps, destructrice des Nations et tremplin des grands intérêts anonymes et vagabonds.

    Après l’effondrement de l’URSS, c’est au tour des Etats-Unis, devenus seule grande hyper puissance mondiale durant 20 ans, de voir aujourd’hui son influence s’affaiblir.

    La Carte géopolitique du monde est en voie de bouleversement.

    Les Grands pays démographiquement puissants comme la Chine, l’Inde, ou le Brésil, imposent au monde une concurrence sans limite puisque l’Europe, a contraint ses Nations subjuguées de supprimer leurs frontières.

    L’œil de ce cyclone,  est, comme il l’a été dans tous les derniers conflits, et le sera sans doute pour le prochain, le pétrole.

    L’immigration

    A la France de l’après-guerre qui faisait des enfants en nombre, a succédé une France avec un taux de natalité qui ne permet pas sa continuation. Au lieu de répondre à cette question essentielle, les dirigeants politiques ont préféré avoir recours à l’immigration de peuplement avec une population à la natalité deux fois plus dynamique. La transformation ethnique de la population de notre pays est visible dans nos banlieues, personne ne peut le nier, mais aussi jusque dans les plus petits villages de France. Les conséquences de ce raz-de-marée sont évidentes sur le niveau d’enseignement de nos enfants, sur le sens civique, et sur l’unité de notre Nation. Avec l’importance de l’immigration devenue invasion, avec bien plus de 10 millions d’immigrés en 35 ans, la France unie où s’exerçaient  les solidarités naturelles de la famille,  du village, du métier, a laissé place au culte de l’individualisme face auquel se replient les hommes en communautés, composées souvent de binationaux dont l’importance exacte est inconnue, mais luttant chacune pour obtenir des avantages particuliers et où se fait de plus en ténue la conscience d’appartenance à une seule et même Nation, à devoir subir où profiter d’un seul et même destin. Et au Front National, à l’instar de Paul Valery, « nous autres civilisation savons que nous sommes mortelles » !

    N’en déplaise aux thuriféraires de François Mitterrand: le nationalisme ce n’est pas la guerre, c’est la fierté de porter haut, pour soi et pour sa descendance, les valeurs de ses ancêtres qui ont sué et saigné pour nous les transmettre. On ne peut défendre les siens dans le magma d’une société individualiste et communautarisée qui entraîne nécessairement la guerre de tous contre tous! Si l’homme est bien un loup pour l’homme, seule la Nation protège le faible du fort par des lois librement consenties car émanant d’un corps social ressenti comme légitime! Il ne peut y avoir de politique sociale sans cadre national.

    Au delà de la lâcheté des hommes politiques du système qui ont trahi leur mandat, leur mission, ne vous y trompez pas : cet effondrement a été voulu, et organisé soigneusement et avec quel succès malgré notre résistance à une globalisation uniformisatrice et contraire à la nature humaine.

    Tout ceci a été voulu afin d’amplifier et mondialiser les profits  certes, mais aussi sous le poids de la haine contre une Nation unique qui a toujours progressé en réussissant l’exploit d’allier le progrès matériel à l’esthétique. Durant des siècles, notre grande Nation a appliqué intuitivement, grâce aux génies qui en ont émané, l’idéal platonicien, du beau, du bien et du vrai.

    Mais comment dans un corps si magnifiquement constitué et solide, ses ennemis auraient pu s’y faire une place démesurée, si ce n’est en le brisant, en le décomposant?

    Ainsi, depuis la guerre de 39-45 et peut être même depuis la fin de la première guerre mondiale, la France n’a cessé de décliner. Quelques belles rémissions, notamment en matière économique, ont pu lui donner l’illusion de la grandeur.

    Elle n’a pas décliné seule d’ailleurs. L’Occident, ou ce que j’appelle le monde boréal, l’a accompagné, miné de l’intérieur par une crise démographique qui contrastait avec l’explosion de la vitalité du Tiers-Monde et des ambitions que celle-ci sous-tendait.

    La population mondiale était passée de 1 à 7 milliards en un siècle et demi, tandis que celle de l’Occident stagnait en vieillissant.

    Au lieu de s’attaquer, comme nous le préconisions en vain, sous la pluie de critiques et d’insultes des gens en place, aux fondamentaux de la décadence, notre pays, pour ne parler que de lui, se gargarisait de billevesées et de balivernes, affirmant d’autant plus fort les Droits de l’Homme, qu’il abandonnait la force nécessaire pour les faire triompher.

    L’idéologie mondialiste et son succédané européiste  se glissait dans les bottes du communisme s’efforçant  de « faire du passé table rase » en détruisant les structures morales et politiques du Vieux Monde : La Nation, l’Eglise chrétienne, la Famille, représentantes de ce qui était pourtant de simple bon sens, celui des réalités.

    Soi-disant pour faire l’Europe, on défaisait les nations qui avaient fait sa force et son rayonnement. On disait au Peuple : « L’Union fait la force » mais on lui mentait parce que l’union des faiblesses n’a jamais fait la force.

    En toute hypothèse, il eut fallu refaire la force de la Nation et celle du Peuple.

    Au contraire, on supprimait les frontières, ouvrant notre territoire à une invasion migratoire et qui allait en 30 ans prendre des proportions inquiétantes, ne constituant pourtant évidement que l’avant-garde d’une armée d’étrangers poussée par la misère du Monde. On livrait notre économie à la concurrence féroce des pays émergents.

    L’Armée et la sécurité publique, première des libertés, étaient mises en cause de plus en plus gravement d’année en année.

    L’enseignement, la justice, l’emploi se dégradaient sans qu’autre chose que des discours de matamores ne s’y opposent. Le niveau de vie, miné par le chômage de masse et les déficits vertigineux de nos finances publiques, sociales ou commerciales, s’abaissait.

    Paradant sur les estrades mondialistes, indifférents au bruit des casseroles qui tintinnabulaient à leurs basques, les organisateurs d’évènements qui les dépassaient, les politiciens français, forts du succès de leur escroquerie patriotique, devenaient la risée du monde. Les groupements sociaux les plus implantés dans l’histoire du pays, les cheminots, les métallos, les mineurs, les dockers, se désagrégeaient en même temps que leurs syndicats.

    Seul le Front National, malgré une pauvreté paralysante, faisait face, tête haute et mains propres, à la marée des décadences de tous genres.

    Sous les quolibets, les injures, les provocations, l’omerta médiatique, mais aussi les trahisons, le Front National a maintenu haut et fier le drapeau de l’indépendance française.

    Ses électeurs ont été mis au ban de la société politique. Les lois électorales ont été modifiées pour réduire encore sa représentation alors qu’un scrutin antidémocratique privait plusieurs millions de Français de députés au Parlement, au fur et à mesure que le peuple se détournait des gouvernants, ceux-ci modifiaient les lois électorales pour rester en place.

    Malgré l’adversité, le Front National est là, plus fort que jamais, incarnant l’espoir du peuple français dans toutes ses couches, mais surtout ses couches populaires, de voir reconstruire un pays libre et prospère, consacrant prioritairement ses forces à la sécurité et au bien-être des siens.

    Aujourd’hui, la situation de notre Nation est comparable à celle du Bas-Empire, avec des barbares dans nos murs qu’ont laissé entrer des élites criminelles à des fins de lucre et obsédées par la conservation de leurs privilèges.

    Au delà du cas de la France qui nous tient tant à cœur, je profite de mon dernier discours en tant que Président du Front National, pour appeler les peuples d’Europe à retrouver leur âme, celle éprise de liberté, condition si précieuse qu’elle seule distingue l’homme de l’animal : le libre arbitre au delà des contingences naturelles!

    Je réitère aux peuples d’Europe et même au-delà, à tous les peuples du monde qui souffrent, atteints dans leur culture, dans leur langue, dans leur mode de vie, parfois dans leur chair, par les Partisans d’un Empire global dont le seul mot d’ordre est le profit immédiat: Patriotes de tous pays, unissez-vous! Pour assurer le bonheur de nos peuples, soyez courageux.

    Aux sources de notre Civilisation, Périclès l’enseignait déjà : « il n’existe pas de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage ».

    Quand, dans l’ascension de la montagne de la vie, on s’arrête pour souffler, avant d’aborder les dernières rampes, on se retourne pour voir le chemin parcouru. La perspective efface alors les détails, rabote les collines, étire les cours d’eau, étale les plaines et l’on ne voit pratiquement plus les êtres qui peuplent l’espace et parmi eux même, ceux qui sont proches : la famille, les amis, les copains.

    Le souvenir de nos compagnons, les brûlures de l’hostilité, les injustices, les diffamations, les condamnations, les déceptions, les trahisons s’estompent dans le flou des souvenirs. Foin des regrets et des remords, « le passé fut si beau en somme qu’il ne faut blâmer le destin ». Notre honneur a été celui des combattants, de ceux qui n’acceptent  pas les mensonges, ni de l’esprit, ni du cœur.

    Orphelin de guerre, pupille adopté par la Nation, j’ai toujours eu le sentiment que j’étais plus français et que cette parenté supplémentaire me créait des liens plus forts avec la France et partant des devoirs plus exigeants.

    J’avais été élevé dans l’amour de mon pays auquel, déjà en 1914-18, ma province la Bretagne avait sacrifié la vie de 250.000 soldats et marins et la jeunesse d’un million  d’autres.

    A la maison bien sûr où mon grand-père, Pierre Le Pen, qui avait fait à 40 ans toute la guerre et m’en racontait des épisodes, mais aussi à l’école, qu’elle fut celle du vicaire ou celle de mon instituteur, borgne de guerre et socialiste qui, en s’accompagnant au violon, nous faisait chanter :

    « Nous aimons la Patrie, étant tous bons français

    A toi France chérie, la grandeur et la paix ».

    La guerre en anéantissant nos flottes militaires et commerciales avait tué dans l’œuf mon ambition, et celle de mon père, d’être un jour officier de marine.

    C’est donc dans l’action civile, sociale, militaire et politique que je pouvais accomplir mon destin modeste de serviteur de la Patrie.

    Nous ne sommes de droite que par droiture, que par amour de la Patrie, bien sur, mais aussi de la vérité, nous efforçant d’être fidèles à la règle des chevaliers : Dur aux forts, doux aux faibles.

    Sans doute, au cours de ces années, certains d’entre vous m’ont-il  trouvé trop sévère, trop dur. Mais le chef responsable n’a pas le droit d’avoir les mains molles même si son cœur peut l’incliner parfois à l’indulgence ou à la tendresse.

    Le fil conducteur de ma vie a été, à travers l’amour de la France, la profonde compassion pour ceux qui souffraient et même qui mouraient pour elle. Je suis né à cette sensibilité particulière devant le cadavre de mon père, rejeté par la mer sur une plage, où j’avais avec ma mère du le reconnaître, à un tatouage qu’il portait au bras. J’ai souffert de tous les morts de la guerre : combattants, déportés, civils tués dans les bombardements, mais aussi après la libération les excès meurtriers de celle-ci.

    En Indochine, les 90% de prisonniers de Dien Bien Phu, morts de misère et de mauvais traitements, le disputaient dans mon cœur, aux milliers de catholiques du Tonkin s’accrochant à la peinture de nos bateaux et que nous abandonnions, déjà.

    Et puis, ce fut l’Algérie. J’étais le Président de l’UDJF, l’Union des Jeunes du Mouvement Poujade. Nous étions 6 au Bureau Politique. Tous en Algérie, trois, Olivier Evrard, Jacques Martin, Bernard Lemonnier ont été tués, comme sous-lieutenants, deux grièvement blessés dont le parachutiste Alain Jamet, 6 décorés.

    Mon Colonel Jeanpierre tué au feu, les 80 morts de la rue d’Isly mitraillés par des balles françaises, mes camarades légionnaires fusillés.

    Quand mon ardeur ou mon espoir faiblissait, le camarde venait me tirer par la main, pour aller saluer nos militants tués ou blessés en service d’ordre ou d’affichage, le cadavre déchiqueté par une bombe piégée du Professeur François Duprat et puis les paras ensevelis dans les ruines du Drakkar au Liban ou encore les deux jeunes gens assassinés par les islamistes d’Al-Qaïda, seulement parce qu’ils étaient Français.

    C’est Jeanne d’Arc qui exprime cette pensée sublime « Chaque fois qu’à coulé le sang français, j’ai senti mes cheveux se dresser sur ma tête »

    Parce que j’ai eu la chance d’être un orphelin qui a connu pendant la guerre, la faim, le froid, la peur.

    Parce qu’il m’est arrivé un soir de Noël de rentrer à pied du Quartier Latin à la Villa Poirrier dans le 15ème, faute d’un ticket de métro.

    Ayant travaillé dur manuellement comme mineur ou comme marin-pêcheur, me souvenant de ma mère penchée sur sa machine à coudre pour ajouter quatre sous à sa maigre pension de veuve de guerre, je sais ce que sont la pauvreté, la gêne et même si ma vie a changé, je n’ai jamais oublié ceux qui étaient dans la misère ou dans l’adversité.

    Et c’est pour eux d’abord et pour éviter que notre peuple ne soit un jour dans la misère ou en servitude que je n’ai jamais cessé de me battre et d’espérer.

    C’est avec vous que j’ai pu le faire et je sais que la présence du Front National dans la vie politique est un réconfort et une espérance pour des millions de nos compatriotes.  S’ils le veulent, il est encore temps, avant qu’il ne soit trop tard,  de nous rejoindre, s’engager pour la bataille décisive qui ouvrira pour la France, une ère nouvelle, avec vous, avec nous.

    Vive la France

    Vive le Front National

  • Roger Holeindre quitte le FN

    L'un des vétérans et fondateurs du Front national, Roger Holeindre, a annoncé aujourd'hui à Tours qu'il quittait le mouvement d'extrême droite parce que Marine Le Pen, qui sera officiellement élue présidente demain, ne représentait pas ses idées, "ni celles de son père".

    "Je m'en vais parce que Marine Le Pen ne représente pas mes idées, ni celles de son père d'ailleurs", a déclaré M. Holeindre, 81 ans, premier vice-président du parti, confirmant des propos tenus un peu plus tôt au jdd.fr. "Elle se tape totalement des 50 dernières années de la France, ça ne l'intéresse pas, mais ne me poussez pas à en dire plus, je ne veux pas salir son élection", a-t-il ajouté, depuis le banc où il dédicaçait ses livres à des fans.

    Roger Holeindre, qui était candidat aux élections pour le comité central (parlement du parti) dont les résultats seront connus demain, soutenait Bruno Gollnisch pour succéder à Jean-Marie Le Pen.

    Figure historique du parti, ancien militaire très apprécié des militants, il pèse cependant désormais un poids relatif au sein de l'appareil. Co-fondateur du Front national en 1972, avec Jean-Marie Le Pen, il avait été l'un des 35 députés du FN à siéger à l'Assemblée nationale, entre 1986 et 1988. Les livres qu'il dédicaçait samedi avaient pour titres "Trahisons sur commande - Une histoire du Parti communiste français" ou "Tout va mal en France... c'est la faute à Pétain".

    Le Figaro - 15/01/11

  • L'armée quadrille Tunis après une nuit de pillages

    Un calme précaire règne dans les rues de la capitale après une nuit marquée par des actes de vandalisme. Dans l'est du pays, une mutinerie dans une prison s'est soldée par la mort de plus de 40 personnes.

    Les Tunisiens se sont réveillés pour la première fois depuis 1987 sans leur président. Un climat de tension et d'incertitude régnait samedi à Tunis, après une nuit de pillages et le départ soudain en Arabie saoudite du chef de l'Etat, Zine El Abidine Ben Ali, chassé du pouvoir sous la pression de la rue après un mois d'émeutes réprimées dans le sang. Ces dernières auraient causé la mort d'au moins 66 personnes, selon des chiffres communiqués jeudi par la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme. Un bilan qui pourrait toutefois s'alourdir, de nouvelles victimes ayant été signalées depuis.

    Samedi, la police a bouclé le coeur de la capitale afin d'empêcher tout rassemblement, l'état d'urgence ayant été décrété la veille. Des barrières métalliques ont été dressées, barrant les rues débouchant sur l'avenue Bourguiba, la principale artère du centre de Tunis.

    Plusieurs quartiers de la banlieue ont vécu une nuit d'angoisse en raison de destructions et de pillages menés par des bandes de personnes encagoulées, selon les témoignages d'habitants apeurés, relayés par les télévisions locales. A la sortie nord de Tunis, l'hypermarché Géant a été pillé samedi matin, après avoir été attaqué et partiellement incendié la veille. Selon un photographe de l'AFP, des dizaines de personnes sortaient du centre commercial, en emportant tout ce qui leur tombait sous la main, en l'absence de tout représentant des forces de l'ordre. Certains pilleurs fracassaient également les vitrines de magasins épargnés par les flammes, tandis que des chariots vides étaient éparpillés jusque sur une autoroute proche.

     

    Attaques de supermarchés

     

    Les attaques de supermarchés se sont multipliées ces derniers jours. Plusieurs magasins des enseignes françaises Carrefour et Casino, auxquels sont associés des proches du pouvoir en Tunisie, ont été récemment pillés. Des appels ont d'ailleurs été lancés à l'armée pour qu'elle intervienne contre ces bandes.

    L'armée a fait survoler la ville par des hélicoptères alors que les spéculations allaient bon train sur l'identité des responsables de ces pillages. Certains habitants évoquent des miliciens liés aux proches du président en fuite, d'autres affirment qu'il s'agit des prisonniers de droit commun évadés de centres de détention, certains accusent des éléments de la police. Le président par intérim, interrogé par la chaîne Al-Jazira du Qatar sur l'identité de ces casseurs, qui ont également sévi dans plusieurs villes de province, a déclaré : «tout est possible».

    Dans l'est du pays, une mutinerie a éclaté dans une prison à Monastir et s'est soldé par la mort de plus de quarante personnes. Des détenus ont tenté de s'enfuir de la prison, ce qui a abouti à un chaos total. Certains prisonniers ont pu s'échapper et d'autres ont mis le feu à des matelas dans une aile de l'établissement pénitencier. Selon des sources médicales, ceux qui sont morts ont été victimes de brûlures et d'intoxication.

    Le Figaro - 15/01/11

  • PAUL VERLAINE (1844-1896)

    Art poétique

    De la musique avant toute chose,
    Et pour cela préfère l'Impair
    Plus vague et plus soluble dans l'air,
    Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.

    Il faut aussi que tu n'ailles point
    Choisir tes mots sans quelque méprise :
    Rien de plus cher que la chanson grise
    Où l'Indécis au Précis se joint.

    C'est des beaux yeux derrière des voiles,
    C'est le grand jour tremblant de midi,
    C'est, par un ciel d'automne attiédi,
    Le bleu fouillis des claires étoiles !

    Car nous voulons la Nuance encor,
    Pas la Couleur, rien que la nuance !
    Oh ! la nuance seule fiance
    Le rêve au rêve et la flûte au cor !

    Fuis du plus loin la Pointe assassine,
    L'Esprit cruel et le Rire impur,
    Qui font pleurer les yeux de l'Azur,
    Et tout cet ail de basse cuisine !

    Prends l'éloquence et tords-lui son cou !
    Tu feras bien, en train d'énergie,
    De rendre un peu la Rime assagie.
    Si l'on n'y veille, elle ira jusqu'où ?

    O qui dira les torts de la Rime ?
    Quel enfant sourd ou quel nègre fou
    Nous a forgé ce bijou d'un sou
    Qui sonne creux et faux sous la lime ?

    De la musique encore et toujours !
    Que ton vers soit la chose envolée
    Qu'on sent qui fuit d'une âme en allée
    Vers d'autres cieux à d'autres amours.

    Que ton vers soit la bonne aventure
    Eparse au vent crispé du matin
    Qui va fleurant la menthe et le thym...
    Et tout le reste est littérature.

  • Marine Le Pen élue présidente du Front National

    Marine Le Pen.jpg

    Marine Le Pen a remporté le scrutin interne au Front national face à Bruno Gollnisch et va succéder à son père, Jean-Marie Le Pen, à la tête du parti, a déclaré vendredi soir à l'AFP un haut responsable du mouvement à l'issue du dépouillement.

    Le dépouillement a eu lieu vendredi dans un lieu tenu secret en région parisienne, sous contrôle d'huissiers et en présence de représentants des candidats. Le score n'a pas été détaillé par le haut responsable du Front national joint par l'AFP, qui a requis l'anonymat.

    Selon le blog du Monde.fr "droites-extrêmes", qui cite des sources internes au FN, "environ 2/3 des voix se sont portées sur la fille de Jean-Marie Le Pen contre 1/3 à son concurrent".

    Le parti avait prévu de garder secret le résultat jusqu'à dimanche matin, au deuxième jour du XIVe congrès de Tours.

    Agée de 42 ans, vice-présidente du parti et députée européenne, la chef du file du mouvement dans le Nord-Pas-de-Calais faisait figure de grande favorite pour ce scrutin après plusieurs mois de campagne interne dans toute la France.

    Elle avait reçu un soutien appuyé de son père, âgé de 82 ans, qui présidait le mouvement depuis sa création en 1972, et de l'appareil frontiste. Une forte majorité de cadres et d'élus avaient également pris fait et cause pour elle.

    L'élue d'Hénin-Beaumont devrait désormais mettre le cap sur la présidentielle de 2012, où les sondages la placent en troisième position derrière le PS et l'UMP, mais où elle ambitionne de figurer au second tour, comme son père dix ans plus tôt.

    C'est la première fois que les adhérents -- 23 à 24.000 selon le FN -- étaient appelés à un vote en bonne et due forme pour élire leur chef. Jusque-là, Jean-Marie Le Pen était toujours reconduit par "acclamation" lors des congrès.

    Née en 1968 à Neuilly-sur-Seine, Marine Le Pen est la troisième fille de Jean-Marie Le Pen. Candidate pour la première fois en 1993 aux législatives (Paris), elle avait pris la tête du service juridique du parti en 1998, en pleine scission avec Bruno Mégret, dont un certain nombre de partisans ont rejoint son plus proche entourage.

    Ses premières apparitions devant le grand public remontent à l'élection présidentielle de 2002, quand son père s'était qualifié pour le second tour devant Lionel Jospin.

    Elle avait tenté de s'implanter en Ile-de-France puis a fini par se construire un bastion dans le Nord-Pas-de-Calais, où les scores du FN rivalisent avec ceux de l'UMP.

    Parmi ses lignes stratégiques, Marine Le Pen veut normaliser l'image de son parti pour élargir son électorat et peser davantage, voire, comme elle l'affirme régulièrement, "conquérir le pouvoir".

    L'élue d'Hénin-Beaumont ne renie aucun des fondamentaux frontistes, comme la "préférence nationale", qui réserverait toute une série d'avantages sociaux aux Français, le retour de la peine de mort ou la sortie de l'euro et de l'Union européenne. Mais elle adopte un registre beaucoup plus social que l'ancienne tendance libérale du FN et fait souvent appel aux "valeurs de la République" ou à la laïcité dans ses interventions, en rupture avec la tendance contre-révolutionnaire de l'extrême droite.

    AFP. 15/01/11

  • A quand une repentance pour les "captifs en Barbarie"?

    Alors que la Ville de Nantes édifie, aux frais des contribuables, un mémorial qui occupera un espace de 7.000 m2 sur les quais de la cité des Ducs, pour un coût estimé de 6,9 millions d’euros, seule la traite transatlantique sera évoquée. Une vision partielle et partiale de l’histoire de l’esclavage. Alors que les pays musulmans, et en particulier ceux du Maghreb, ont pratiqué l’esclavage à grande échelle, s’approvisionnant en chair humaine, non seulement en Afrique sub-saharienne mais aussi sur les côtes européennes – plus d’un million d’Européens en furent les victimes – ces pays ne semblent pas manifester le moindre signe de repentance.

    Alors à quand une repentance pour les « captifs en Barbarie » ? La question est posée à bon droit par Claude Lorne dans un article publié sur le site Polemia :

     

    Des centaines de livres sont consacrés chaque année aux Africains vendus (généralement par leurs compatriotes) aux négriers fournissant les colonies d’outre-Atlantique. Un calvaire également détaillé dans de multiples films et émissions de télévision et solennellement évoqué chaque 10 mai par la « Journée commémorative des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leur abolition » instituée (sans crainte de la redondance !) par Jacques Chirac en 2005 avant que Nicolas Sarkozy n’y aille de sa larme le 8 janvier dernier lors de son hommage antillais à Aimé Césaire. Mais qui rappelle le martyre des esclaves blancs, plus d’un million selon l’historien anglais Giles Milton ?

    Dans son roman policier Le Phare, paru en 2008 à LGF/Livre de Poche et qu’elle situe à Combe Island, au large de la Cornouailles, l’Anglaise P. D. James signale à plusieurs reprises la terreur exercée par les pirates maghrébins, surtout ceux de Rabat-Salé, sur les côtes sud de l’Angleterre où ils s’étaient emparés de plusieurs îles, transformées en bastions. Le sort tragique et « l’histoire extraordinaire des esclaves européens en terre d’islam », c’est justement ce qu’a étudié l’historien Giles Milton, anglais lui aussi, dans Captifs en Barbarie.

    Plus d’un million d’esclaves blancs

    On sait quelle ampleur avait prise la piraterie barbaresque en Méditerranée et le péril qu’elle faisait courir aux populations riveraines, au point que la prise de la Régence d’Alger par la France, en 1830, fut approuvée et accueillie avec soulagement par toute l’Europe. Même si une cousine de la future impératrice Joséphine, la Créole Aimée Dubuc de Rivery, qui avait pris place sur un bateau pour la Métropole, vit le navire arraisonné et ses passagers vendus en esclavage, elle-même étant destinée au harem du sultan de Stamboul, on sait moins que cette piraterie fut presque aussi active dans l’Atlantique. A partir des côtes marocaines furent ainsi razziés aux XVIIe et XVIIe siècle non seulement des Britanniques mais aussi des Scandinaves, des Islandais, des colons du Groenland et même des Américains.

    Après de longs recoupements, Giles Milton estime à plus de un million le nombre des esclaves occidentaux dont une infirme minorité put recouvrer la liberté, grâce au versement d’une rançon ou par évasion — cas du Cornouaillais Thomas Pellow, enlevé en 1715 à l’âge de onze ans, enfin libre vint ans plus tard et dont l’autobiographie publiée en 1740, après son miraculeux retour en Angleterre, sert à l’auteur de fil conducteur.

    A l’époque comme aujourd’hui en Afghanistan et surtout en Afrique (qu’on pense à la Somalie, au Mali où croupissent plusieurs Français), la prise d’otages occidentaux était pratiquée à grande échelle pour obtenir d’abord d’extravagantes rançons, surtout quand ces otages étaient de hauts personnages, mais aussi pour obtenir aussi des appuis politiques et des retournements d’alliances. Ainsi le Maroc multiplia-t-il au début du XVIIe siècle les razzias d’Anglais dans le dessein d’obliger le roi Jacques 1er Stuart à attaquer l’Espagne.

    Une main-d’œuvre à bon marché

    Mais la cause principale était évidemment de se procurer au moindre coût une énorme main-d’œuvre. Celle-ci étant par exemple nécessaire à la réalisation des projets pharaoniques du sultan alaouite Moulay Ismaïl qui régna de 1672 à 1727 et dont l’obsession était de surpasser Louis XIV, qu’il sommait d’ailleurs de se convertir à l’islam… Ce qui n’empêchait d’ailleurs pas ce fervent musulman de se saouler rituellement à mort pour fêter la fin du ramadan ! Pour que son ensemble palatial de Meknès, avec notamment le Dar el-Mansour, « haut de plus de cinquante mètres », fût infiniment plus vaste et plus imposant que Versailles, le monarque avait donc besoin d’une masse d’ouvriers mais aussi d’artisans, de contremaîtres et d’architectes que seuls pouvaient lui procurer les pirates écumant les côtes européennes. Selon l’historien arabe Ahmad al-Zayyani cité par Milton, il y eut simultanément à Meknès jusqu’à 25 000 esclaves européens, soit une population « à peu près égale à celle d’Alger ».

    Certes, il y avait un moyen pour les captifs d’adoucir leur servitude : embrasser l’islam, comme l’avait fait le renégat hollandais Jan Janszoon, devenus l’un des plus redoutables et des plus riches chefs pirates sous le nom de Mourad Raïs. Mais la foi étant encore si grande et si profonde à l’époque, bien peu s’y résolurent, préférant l’enfer sur terre à l’Enfer au Ciel.

    Car c’est bien la géhenne que ces malheureux subissaient sous la férule d’une sanguinaire Garde noire, qui terrorisait autant qu’elle surveillait. Ces Noirs, « d’une hauteur prodigieuse, d’un regard épouvantable et d’une voix aussi terrible que l’aboiement de Cerbère » selon l’ancien esclave français Germain Moüette, n’hésitaient pas à recourir aux châtiments les plus extrêmes, voire à la peine capitale, à l’encontre des prisonniers rétifs, ou simplement trop malades et donc incapable de fournir le labeur exigé d’eux malgré les rations de vin et d’eau-de-vie procurées par les juifs, courtiers habituels entre les pirates et Moulay Ismaïl.

    Non content de procéder aux pires profanations — après la prise de la place-forte espagnole de la Memora en 1688, le souverain alaouite se fit apporter les statues de la Vierge et des saints afin qu’il puisse « cracher sur elles » avant de les faire briser— Moulay Ismaïl prenait grand plaisir au spectacle de la torture. Selon le récit de Harrison, ambassadeur anglais venu négocier le rachat de ses compatriotes et surtout des femmes, le sultan, qui se déplaçait volontiers sur un « char doré, tiré non par des chevaux mais par un attelage d’épouses et d’eunuques », pour la plupart européens, « faisait battre les hommes presque à mort en sa présence, certains sous la plante des pieds et il les forçait ensuite à courir sur des cailloux et des épines. Certains des esclaves avaient été traînés par des chevaux jusqu’à être mis en pièces. D’autres avaient même été démembrés alors qu’ils étaient encore vivants, leurs doigts et orteils coupés aux articulations ; bras et jambes, tête, etc. »

    L’un des chapitres les plus sombres de l’histoire de l’humanité

    Mémorial de Nantes : une vision partielle et partiale de l'histoire

    Un traitement sadique que ne subirent jamais les victimes de la traite triangulaire. « Etre esclave en Géorgie, voilà le vœu d’un ouvrier lyonnais », devait d’ailleurs écrire l’humoriste français Alphonse Karr à la veille de la guerre de Sécession. Certes, tous les « captifs en Barbarie », et notamment au Maroc, pays dont on nous dit être de haute civilisation et profondément humaniste, ne furent pas traités de manière aussi inhumaine. Comme dans d’autres camps, plus récents, beaucoup succombèrent non sous les coups ou la question, mais du fait d’épidémies décimant des organismes affaiblis par la faim, le froid des nuits d’hiver et surtout une promiscuité immonde, les esclaves regroupés dans des cellules surpeuplées vivant dans leurs immondices.

    Nul ne saurait bien sûr, et surtout pas notre Nomenklatura politique (Nicolas et Carla Sarkozy, Jacques et Bernadette Chirac, Dominique et Anne Strauss-Kahn, Béatrice et Jean-Louis Borloo, Patrick et Isabelle Balkany, Ségolène Royal, Jean-Paul Huchon et quelques autres) qui vient de passer Noël au Maroc, exiger une repentance en bonne et due forme de la part de « notre ami le roi » Mohamed VI, actuel descendant de l’Alaouite Moulay Ismaïl. Mais l’Ecole de la République, si prolixe sur le sort des esclaves noirs, ne pourrait-elle du moins renseigner nos chères têtes blondes, et autres, sur ce que fut de l’autre côté de la Méditerranée le sort des esclaves blancs ? Cette ordalie subie par plus d’un million d’Européens constitue, Giles Milton est formel sur ce point, « l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire de l’humanité ». Pourquoi en est-elle aussi le chapitre le plus systématiquement occulté ?

    Claude Lorne

    Giles Milton, Captifs en Barbarie / L’histoire extraordinaire des esclaves européens en terre d’Islam, traduction de l’anglais de Florence Bertrand, Payot coll. Petite Bibliothèque, 2008, 343 pages, 9,50€

    NOVOPRESS - 14/01/11