L’ONU s’inquiète du lieu de libération des prisonniers palestiniens
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme craint que certains des prisonniers palestiniens libérés mardi par Israël n’aient pas choisi le lieu de leur libération, ce qui pourrait constituer des cas de transfert forcé ou de déportation, a indiqué un porte-parole. "C’est avec un sentiment de grand soulagement que nous avons reçu l’annonce d’un échange de prisonniers", a déclaré Rupert Colville. "Cependant, nous avons des préoccupations concernant des rapports selon lesquels des centaines de prisonniers palestiniens de Cisjordanie pourraient être libérés dans la bande de Gaza ou à l’étranger", a-t-il ajouté. "Nous ne savons pas dans quelle mesure ils ont consenti à cela", a-t-il poursuivi.
Le porte-parole a ainsi expliqué que, si les autorités israéliennes avaient dans certains cas agi sans le "consentement libre et éclairé" des détenus, alors "cela pourrait constituer un transfert forcé ou une déportation au regard de la législation internationale".
De son côté, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué avoir contribué au bon déroulement de la libération des prisonniers en tant qu’"intermédiaire neutre et impartial". Des délégués du CICR se sont entretenus en privé avec chacun des détenus avant leur libération pour s’assurer qu’ils acceptaient d’être libérés, assure un communiqué.
Un porte-parole de l’organisation basée à Genève, Marçal Izard, a toutefois précisé que le CICR ne pouvait pas dire si certains détenus avaient choisi ou non le lieu de leur libération. Le CICR a facilité le transport de détenus vers la Cisjordanie et à partir du point de passage de Kerem Shalom vers la bande de Gaza.
Un premier groupe de 477 prisonniers a été remis en liberté mardi par Israël, tandis qu’un second groupe de 550 personnes doit être libéré dans les deux mois à venir. Gilad Shalit a, quant à lui, regagné Israël après avoir été transféré de la bande de Gaza, sous contrôle du Hamas, vers l’Égypte.
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Moussa Abou Marzouk, numéro deux du Hamas, demande à Israël de relâcher plus de prisonniers
Le numéro deux du Hamas a déclaré qu’Israël allait assouplir son blocus de Gaza après l’échange de prisonniers survenu mardi entre le mouvement palestinien Hamas et l’État hébreu, et a appelé à la libération de tous les Palestiniens encore détenus. "Israël doit réaliser qu’il doit libérer nos prisonniers restants. S’ils ne sont pas remis en liberté normalement, ils le seront par d’autres voies", a déclaré Moussa Abou Marzouk.
Le responsable du Hamas s’exprimait dans la partie égyptienne de la ville de Rafah, à la frontière avec la bande de Gaza, où il était présent pour l’échange entre le soldat israélien Gilad Shalit, détenu pendant plus de cinq ans par le Hamas, contre des prisonniers palestiniens détenus en Israël. Le soldat israélien a été remis à l’Égypte avant de revenir en Israël, en échange de la libération de 477 prisonniers palestiniens détenus dans des prisons israéliennes. Un nouveau groupe de 550 prisonniers palestiniens doit être libéré dans les deux mois qui viennent.
Moussa Abou Marzouk a également indiqué que l’accord d’échange prévoyait un allègement du blocus imposé par Israël à la bande de Gaza depuis la capture de Gilad Shalit en juin 2006, renforcé un an plus tard à la suite de la prise de contrôle du territoire par le Hamas. "Il a été inclus (dans l’échange de prisonniers) un accord pour que des mesures prises après la capture de Shalit soient levées", a-t-il dit en réponse à une question sur la levée du blocus.
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Sarkozy : "La libération de Gilad Shalit est un immense soulagement pour la France""
Nicolas Sarkozy a exprimé mardi son soulagement à propos de la libération de Gilad Shalit et exprimé l’espoir qu’elle permette une reprise des négociations de paix au Proche-Orient. "C’est un très grand soulagement que de savoir que Gilad Shalit va retrouver sa famille", a-t-il dit en marge d’un déplacement à Nice consacré à la formation et à l’insertion professionnelle des jeunes.
Le chef de l’État a arraché symboliquement devant la mairie de Nice une affiche représentant une photo du soldat franco-israélien marquée "Liberté pour Gilad Shalit". "Le jour de mon élection, j’avais dédié cette élection aux infirmières bulgares retenues par Kadhafi depuis huit ans et demi, à Ingrid Betancourt qui entamait sa sixième année dans la jungle, et bien sûr Gilad Shalit. Aujourd’hui il est libéré", a-t-il déclaré. "Voilà, les trois engagements du soir de mon élection sont aujourd’hui tenus, c’est un grand soulagement, on a été très inquiets pour Gilad Shalit", a-t-il ajouté.
Pour Nicolas Sarkozy, qui recevait régulièrement à l’Élysée le père du soldat, "le fait que Gilad ait été reconnu français depuis le début a beaucoup contribué, je pense, à le préserver en vie". "On le recevra à Paris bientôt", a-t-il encore dit. Le président français a déclaré penser à tous ceux qui ont aidé à sa libération, notamment les Égyptiens, et a rendu hommage au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, "qui a pris une décision dont je comprends la difficulté, puisqu’elle consiste à libérer plus de 1 000 détenus dont certains ont du sang sur les mains".
"Pour la France, c’est un très grand soulagement, c’est une grande joie et ça prouve que même aux moments les plus difficiles il peut y avoir de l’espérance et de l’espoir", a-t-il poursuivi. "Je veux croire que ça va permettre de reprendre des discussions" entre Israéliens et Palestiniens, a-t-il souligné, "quand tout le monde se parle, ça facilite quand même les choses."
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La Turquie confirme qu’elle accueillera des Palestiniens
Le ministère turc des Affaires étrangères a confirmé mardi que la Turquie allait accueillir plusieurs prisonniers palestiniens libérés mais bannis à l’étranger dans le cadre d’un échange avec le soldat israélien Gilad Shalit, a rapporté l’agence de presse Anatolie.
Les autorités turques ont répondu favorablement à une demande écrite des responsables palestiniens concernant ce transfert, considéré par Ankara comme une question d’ordre humanitaire, affirme l’agence, citant des sources diplomatiques parlant sous le couvert de l’anonymat. Ces sources ne précisent pas le nombre de prisonniers accueillis par la Turquie. Le Hamas a annoncé lundi que 40 prisonniers seraient transférés vers la Turquie, le Qatar et la Syrie.
Selon la chaîne d’information NTV, ce sont 10 prisonniers qui doivent être acheminés par avion à Istanbul depuis l’Égypte. Un haut responsable du Hamas a rencontré lundi à Ankara des responsables turcs pour finaliser les détails du transfert en Turquie des détenus palestiniens, a indiqué Anatolie, citant des sources diplomatiques. La Turquie devait envoyer un avion en Égypte pour transporter les Palestiniens, a précisé l’agence turque.
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Téhéran félicite "la nation palestinienne"
L’Iran a félicité mardi la "nation palestinienne" pour la libération d’un millier de prisonniers palestiniens contre le soldat israélien Gilad Shalit, détenu par le mouvement islamiste Hamas à Gaza. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Ramine Mehmanparast "a félicité la nation palestinienne pour la libération des Palestiniens détenus par le régime illégitime sioniste", a rapporté le site de la télévision d’État. "Nous espérons qu’un jour toute la terre de Palestine reviendra à ses vrais propriétaires", a-t-il ajouté.
L’Iran ne reconnaît pas Israël, dont il souhaite la disparition, et soutient les mouvements islamistes palestiniens, notamment le Hamas. Le jeune soldat israélien Gilad Shalit, détenu depuis plus de cinq ans par le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, a été libéré mardi dans le cadre d’un accord entre le Hamas et Israël prévoyant en échange la libération de 1 027 prisonniers palestiniens. Dans un premier temps, Israël a libéré 477 détenus palestiniens, les autres devant l’être dans les deux mois.
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Le Crif fait part de sa "très grande émotion"
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a fait part mardi de sa "très, très grande émotion" à l’annonce du retour en Israël du Franco-Israélien Gilad Shalit. "Je pense très, très fort à sa famille, j’ai envoyé un SMS à son père, a déclaré le président du Crif, Richard Prasquier. C’est une très grande émotion qui a parcouru l’ensemble de la communauté juive en France, comme en Israël."
"Gilad Shalit est devenu l’enfant de tout le pays, en Israël. On peut aussi le dire pour nous, en France, puisqu’il est à la fois français et israélien." "Il faut penser à sa reconstruction, qui sera longue après cinq années passées dans des conditions d’incarcération intolérables puisqu’il n’a eu aucun contact avec sa famille", a-t-il ajouté.
Richard Prasquier "trouve choquants les amalgames" entre la "situation (de Shalit), celle d’un otage et celle des prisonniers palestiniens qui, eux, ont bénéficié de toutes les assurances internationales en matière de détention, qui ont pu suivre des études". "Gilad Shalit n’a pas été arrêté, a souligné le président du Crif. Il a été kidnappé. Ceux qui l’ont pris en otage sont des criminels. Or ils disent qu’ils vont continuer de le faire, parce que c’est très rentable." "Reste qu’aujourd’hui, c’est le sentiment de réjouissance qui domine, même si l’on sait qu’il lui faudra faire un gros travail pour se reconstruire", a conclu Richard Prasquier.
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Le PS espère que l’échange sera un "pas vers la paix"
Le Parti socialiste s’est "réjoui" de la libération mardi du soldat israélien Gilad Shalit, qui a également la nationalité française", et de la "libération dans le même temps de prisonniers palestiniens", espérant que l’échange constitue un "pas vers la paix". Dans un communiqué, le PS "se réjouit que Gilad Shalit, détenu par le Hamas depuis juin 2006, soit enfin libéré et puisse retrouver les siens. Nous pensons en ce moment à la joie des parents de Gilad Shalit, reçus à plusieurs reprises au Parti socialiste."
"De nombreux élus socialistes se sont mobilisés partout en France pour appuyer le combat digne et inlassable de sa famille", affirme le parti. "Nous nous réjouissons de la libération dans le même temps de prisonniers palestiniens qui vont pouvoir retrouver leur famille", ajoute-t-il. Le PS "souhaite que cet accord entre le Hamas et Israël constitue un pas vers la paix qui sera suivi d’autres pour mettre fin durablement aux souffrances des deux peuples et assurer leur droit de vivre dans deux États qui se reconnaissent pleinement et dont la sécurité est garantie", conclut-il.
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Bertrand Delanoë : la libération de Gilad Shalit est un "immense soulagement"
Le maire PS de Paris Bertrand Delanoë a exprimé mardi matin son "immense soulagement" après la nouvelle de la libération de Gilad Shalit, qui avait été fait en décembre 2008 "citoyen d’honneur de la ville de Paris".
"J’accueille avec un immense soulagement la nouvelle de la libération de notre compatriote Gilad Shalit. Ainsi s’achève une épreuve terrible d’inhumanité et d’injustice", a déclaré le maire dans un communiqué.
Enlevé à 19 ans, sur le territoire d’Israël, "ce jeune soldat franco-israélien a été, pendant plus de cinq années, soustrait au monde et au droit" a-t-il rappelé, souhaitant à "Gilad Shalit un retour serein à la vie et à la liberté".
Le soldat israélien Gilad Shalit est rentré mardi matin en Israël après avoir passé plus de cinq ans en captivité au secret aux mains du mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza, a annoncé le porte-parole de l’armée israélienne.
AL-OUFOK - 18/10/11