Le quotidien La Croix en a informé ses lecteurs hier, l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne (AGRIF), a été débouté lundi de son action en référé contre la pièce Sur le concept du visage du Fils de Dieu , qui se jouera du 20 au 30 octobre au Théâtre de la Ville de Paris.
Une pièce jugée « blasphématoire », une « salissure délibérée de la Face du Christ », notait cette association qui tentait de faire valoir « le droit des chrétiens au respect de leur foi ». Cette pièce de Romeo Castellucci, présentée en juillet au festival d’Avignon, montre au public des enfants lançant des grenades sur un grand portrait du Christ d’Antonello da Messina, avant que le « héros » de la pièce, un vieillard, ne vienne y déverser ses excréments. Il s’agit bien évidemment d’une pièce subventionnée avec l’argent des contribuables français, tout comme une autre, Golgota Picnic, de Rodrigo García.
Un auteur, explique La Croix, « qui entend (…) ouvertement attaquer l’iconographie chrétienne, image de la terreur et de la barbarie ». Golgota Picnic dévoile une scène remplie de hamburgers – « Le Christ est passé par là, il a multiplié les pains »– et dans lequel le Christ est appelé « el puto diablo ». Il n’y a pas que les électeurs frontistes qui ont le droit de se voir attribuer ce type de qualificatif, n’est-ce pas Monsieur Madénian ?
La Conférence des évêques de France a exprimé sa colère à l’endroit de cette dernière pièce, Mgr Vingt-Trois déclarant que si « on peut exprimer sa blessure, cela ne peut pas devenir un argument de combat organisé. » Dans le communiqué rédigé au nom des évêques de France, Mgr Bernard Podevin rappelait le caractère « sacré » de la liberté d’expression, celle-ci n’exonérant cependant en rien de respecter « ce qui est sacré ». Il était demandé également « qu’aucun euro public ne finance une production qui dénigre un culte »
Dans une lettre adressée à l’institut Civitas, très en pointe dans la mobilisation opérée contre les attaques anti-chrétiennes en question, Mgr Marc Aillet souligne que « la christianophobie ambiante, diligentée de près ou de loin par de secrètes officines, ne semble pas atteindre outre mesure le moral de nos responsables politiques. Allons-nous revenir à une période de persécution qui dirait son nom ? »
En avril dernier, Bruno Gollnisch avait déjà réagi à une autre provocation, l’exposition en Avignon d’une photo d’un crucifix plongé dans l’urine de l’ «artiste» Andres Serrano » (« Piss christ »).
Il rappelait à cette occasion que si la liberté d’expression existe fort heureusement, elle vaut aussi -et surtout- pour ceux qui expriment leur légitime dégoût face à ce type d’œuvre. Certes, les croyants ne sont pas obligés de pousser la porte des lieux où sont exposés et/ou joués des œuvres plastiques, cinématographiques, théâtrales etc., qui heurtent leurs convictions religieuses. Pour autant, par le biais du financement public, elles sont aussi imposées aux croyants qui sont aussi des contribuables. Il n’est d’ailleurs même pas nécessaire d’être catholique pour clamer son dégout devant le financement d’opérations qui dévalorisent, rabaissent et insultent une partie de notre héritage civilisationnel.
Mais il est tellement facile de s’attaquer aux symboles des chrétiens et à leur foi ! Les professionnels de la provoc savent que les catholiques français ne prennent pas d’assaut, comme l’ont fait tout récemment les islamistes tunisiens, une chaîne de télévision diffusant un film jugé blasphématoire (Persépolis qui a eu l’audace de représenter Allah) ; qu’ils ne dynamitent pas non plus des (vraies) œuvres d’art « impies » comme des talibans afghans bas de plafond l’ont fait avec les bouddhas géants de Bamiyan (IIè-Vè siècle ap.JC) en 2001.
A l’évidence la témérité des artistes qui pourfendent les « conformismes », « la barbarie », « la terreur », « l’oppression religieuse » a ses limites. Ils se gardent bien de heurter la sensibilité des croyants des autres religions du livre. La récente « Enquête sur la christianophobie » (éditions Renaissance catholique) de Michel de Jaeghere, n’a décidemment rien perdu de sa pertinence.
Blog de Bruno Gollnisch - 20/10/11