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Cueillette des olives à Tel Rumeida près d'Hébron
Lundi 24 octobre, à 12h30, des policiers israéliens ont confisqué les papiers d'identité de 20 Palestiniens et, tout le temps qu'ils les ont vérifiés, ils ont obligé le groupe de Palestiniens à rester ensemble et les ont filmés individuellement.
Les policiers ont refusé de donner une explication à leurs actes, répétant seulement qu'ils avaient le droit de contrôler les personnes présentes. Alors que ces dernières contestaient la légalité du contrôle, les soldats israéliens sont devenus de plus en plus agressifs et se sont mis à pousser et à bousculer les Palestiniens et les internationaux. Une vingtaine de minutes plus tard, la police a rendu les papiers et a permis aux Palestiniens détenus de partir. Les policiers ont alors ordonné aux internationaux de quitter l'oliveraie sous peine d'arrestation, affirmant que l'oliveraie (qui appartient aux Palestiniens) était une "terre israélienne", qu'il était illégal de s'y trouver et qu'il était "illégal d'y être en groupe."
Rafi Dagan, un commandant israélien, a déclaré "Je suis la loi, je suis Dieu" quand on lui a demandé pourquoi il faisait fi du droit israélien en obligeant les gens à quitter une terre palestinienne sous menace d'arrestation, sans qu'aucun document officiel ne prouve que c'était une zone militaire fermée.
Plus tôt le même jour, des soldats israéliens avaient bousculé des photographes tentant de documenter la récolte des olives et avaient confisqué le passeport d'un international pendant plusieurs minutes. Selon le droit israélien, on peut montrer son passeport à l'armée mais celle-ci n'a pas le droit de le prendre. L'armée a également détenu brièvement un jeune Palestiniens, apparemment parce qu'il courait à travers l'oliveraie avec un drapeau palestinien. Il a été libéré une dizaine de minutes après.
En plus des tentatives d'intimidation de l'armée, des colons israéliens sont arrivés dans l'oliveraie palestinienne peu de temps après le début de la cueillette et ont commencé à harceler les cueilleurs.
Vers midi, un groupe d'une dizaine de colons s'était rassemblé dans la partie basse des oliveraies, à Tel Rumeida, où les Palestiniens étaient occupés à la cueillette. Baruch Marzel, un colon extrémiste très connu, a ostensiblement piétiné un drapeau palestinien, dans un geste évident de provocation. La colère est montée, des altercations ont éclaté entre les deux groupes et l'armée est intervenue pour renvoyer les colons à leur colonie.
Baruch Marzel, le chef incontesté des colons de la région d'Hébron
Badia Dwaik, 38 ans, est le coordinateur adjoint de Youth Against Settlements [La jeunesse contre les colonies, ndt], un groupe palestinien non violent qui fait campagne contre les colonies israéliennes. Il a souligné que la récolte des olives à Tel Rumeida n'était pas qu'une nécessité économique ; c'est une forme de défi politique et une façon de "confirmer notre existence et d'encourager les gens à résister."
Les terres palestiniens de Tel Rumeida sont encerclées par quatre colonies israéliennes illégales. Un centre éducatif palestinien surplombe les terrasses escarpées et pierreuses au sud, où sont plantés environ 200 oliviers. Le centre, créé en 2006 après avoir été repris au contrôle militaire israélien, et les oliveraies situées en dessous, sont les cibles d'attaques et d'incursions répétées des colons ces dernières années. Des graffitis anti-palestiniens et une Etoile de David sont clairement visibles sous les couches de peinture des murs à l'arrière du bâtiment, à quelques mètres seulement d'une colonie.
Les oliveraies contiennent environ 200 arbres, et près de 70 arbres ont été récoltés aujourd'hui. Badia Dwaik déplore la mauvaise qualité des olives et le fait qu'elles soient clairsemées sur beaucoup d'arbres, parce que les Palestiniens sont souvent dans l'incapacité de s'occuper de leurs arbres de crainte des attaques de colons.
Hébron souffre également d'une pénurie chronique d'eau et les agriculteurs n'ont pas l'autorisation de creuser des puits. Le groupe YAS a rapporté par exemple qu'après trois jours de problèmes d'eau, il a découvert aujourd'hui que les canalisations avaient été délibérément coupées.
Selon Badia Dwaik, les jeunes de YAS ont l'intention de continuer la récolte des olives les semaines prochaines parce que "les gens ont peur de venir seuls. Cela enverra le message : nous continuerons et nous n'abandonnerons jamais."
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Source : Palsolidarity
Traduction : MR pour ISM
ALTER INFO - 25/10/11