Dimanche un adolescent de 16 ans a été mis en examen pour «homicide volontaire», soupçonné d’avoir étranglé vendredi Killian , un collégien de 13 ans, à la suite d’une banale dispute au sein du collège de Cleunay, à Rennes. Quelques heures auparavant, cinq « jeunes » de 14 à 16 ans ont été placés en détention, soupçonnés d’avoir violé à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) une élève de 13 ans, qui fréquentait comme eux le collège Garcia Lorca, avec la complicité de deux adolescentes dont l’une a également été écrouée. La jeune fille et son entourage, aujourd’hui l’objet de pressions précise encore l’Afp, « aurait été violée à deux reprises, fin avril et fin mai, dans les parties communes d’immeubles du quartier populaire Franc-Moisin à Saint-Denis, non loin du collège» (l’adjectif populaire est utilisé désormais pour désigner un quartier déserté par les Français qui en ont la possibilité et/ou dans lequel ils sont devenus minoritaires).
Marc Bablet, directeur académique adjoint en Seine-Saint-Denis explique : « S’il se passe des choses comme ça, on peut craindre que ça se reproduise, donc il faut travailler sur la représentation de la sexualité ». Ce dernier feint d’ignorer ( ?) que l’école ne devrait pas être chargée de l’éducation des élèves (tâche qui incombe aux parents) mais simplement (et c’est déjà beaucoup) de leur instruction.
Il est vain de croire que les enseignants dans les collèges et lycées babélisés des zones plurielles, pourront compenser la démission des parents, (et parfois de seulement l’un d’entre eux), déracinés, loin de leur pays, dans un environnement qu’ils maîtrisent mal, bref leur incapacité, qui peut aussi s’expliquer dans ce contexte , à transmettre des valeurs, des repères.
Dans ces conditions, c’est maintenant largement sur internet que les jeunes construisent leur « représentation de la sexualité » et souvent pour le pire. Selon l’étude TNS Sofres dévoilée la semaine pour le CSA, 80% des garçons âgés de 14 à 18 ans et 45% des filles avouent avoir vu au moins une fois un film pornographique dans l’année. Selon le baromètre 2011 « Enfants et Internet » de la société Calysto, 43% des 11-13 ans et 68% des 15-17 ans ont déjà visionné des contenus choquants sur Internet.
Ce n’est pas pour autant une fatalité et il existe des moyens légaux de limiter cette déferlante de la pornographie ou du moins son accès aux jeunes mineurs. Notamment en poussant les opérateurs téléphoniques à mettre en place des systèmes de filtrage de la violence et de la pornographie sur les téléphones portables utilisés par les ados, en s’attachant aussi à mettre en place, comme l’a expliqué Marine Le Pen au cours de la campagne, des logiciels de contrôle parental plus efficace.
La montée inextinguible plus généralement de la violence n’est pas non plus un horizon indépassable et Bruno Gollnisch affirme que le refus du laxisme peut sauver des vies innocentes, empêcher le saccage par des criminels de bien des existences. Sur son blog l’ex magistrat Philipe Bilger, un esprit libre et donc attachant même s’il a de nombreux points de désaccords avec le FN, s’arrête sur l’entretien accordé par le nouveau ministre de la Justice, Christiane Taubira, dans Le Parisien.
Il s’est ému à cette occasion de la confirmation de « la suppression des peines planchers en dépit des crimes terrifiants dont deux femmes gendarmes ont été victimes et qui ont révélé, par leur existence même et le parcours du mis en examen (le délinquant multirécidiviste Abdallah Boumezaar, NDLR) , leur nécessité ». « Ce n’est pas parce que les syndicats les récusent au nom de la sacro-sainte liberté absolue du juge qu’elles doivent être abolies, pas davantage parce qu’elles n’auraient jamais convaincu alors qu’appliquées même pour moitié dans leur rigueur obligatoire, elles ont probablement évité délits et crimes répétés de la part des personnes concernées. »
« A lire cette interview dont les questions, il est vrai, ne sont guère percutantes, poursuit Philippe Bilger, «j’ai l’impression, en dépit de l’intelligence nette et tranchée de Christiane Taubira, de voir évoquer un monde irénique, avec des enfants, des malheureux condamnés, des prisons malfaisantes, des innocents à foison, une sorte d’univers de bisounours judiciaire qui n’a rien à voir avec les tragédies et les transgressions au quotidien que la magistrature est appelée à affronter. »
Une justice à laquelle le FN a souvent fait appel…avec des succès très divers. Jeudi, Jean-Luc Mélenchon a été mis en examen pour avoir qualifié Marine de « fasciste ». La présidente du FN avait saisi le doyen des juges d’instruction de Paris d’une plainte pour « injures publiques ».
Le 11 octobre cette fois, c’est Marine Le Pen qui comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Béthune (Pas-de-Calais) à, la demande des avocats de M. Mélenchon pour l’affaire du tract distribué par des sympathisants FN à Hénin-Beaumont.
Orné d’une photo du cador du Front de gauche et reprenant l’une de ses phrases prononcées par ce dernier lors d’un discours à Marseille le 14 avril – «Il n’y a pas d’avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères du Maghreb»- ce « pastiche des intentions politiques de M. Mélenchon» comme l’a expliqué Wallerand de Saint-Just, a rendu fou de rage les nervis de la nébuleuse communiste.
L’entourage du patron du Front rouge explique pratiquement que c’est ce tract qui est responsable le de la cuisante défaite de leur chef…une humiliation dont apparemment il(s) ne se remet(tent) pas…
Enfin, Marine a fait part il y a plus de quinze jours de son intention d’assigner Bernard-Henry Lévy qu,i dans un de ses pathétiques bloc-notes du Point, avait établi un lien de causalité entre l’agression de trois jeunes Juifs à Villeurbanne (voir notre article en date du 7 juin) et le discours de la présidente du FN.
Un combat judiciaire perdu d’avance selon Philippe Bilger qui a relevé, toujours sur son blog, que « BHL est vainqueur avant le match »
« MLP, après tout, ne représente que plus de six millions d’électeurs qui sont par définition des obtus et des fascistes. En plus, elle n’est même pas reçue à l’Elysée par un président qui pourtant semblait avoir fait de l’équité et de la normalité ses guides (…) »
« MLP n’a pas d’honneur ni de sens de l’honneur. Donc tout outrage est possible, confortable, bienvenu. BHL, lui, a tous les honneurs. Ceux qu’on lui octroie et ceux dont il se pare(…). BHL incontestable, incontesté, applaudi, fêté, encensé, une ou deux critiques négatives sur son film n’altèrent pas sa médiatisation forcenée, BHL une lumière, une clarté pour notre monde sans repères ! On a le droit, même le devoir de dire du bien de lui, ce n’est pas parce qu’il est juif. Du mal : c’est parce qu’il l’est.»
« Comment BHL aurait-il dû, dans ces conditions, s’abstenir d’accabler MLP ? Il n’avait aucune raison de se gêner puisqu’avec elle on a toute licence, même celle de lui imputer une quelconque responsabilité dans la commission d’actes odieux et qu’elle a jugés très graves avant même l’intimidation de BHL. »
Puisse le règne des fatalistes, des idéologues pervers, des lâches et des imposteurs n’avoir qu’un temps !