08/09/2012 – 09h30
GUERLESQUIN (NOVOpress Breizh) – Le nouveau gouvernement le proclame haut et fort : le ministère de l’Education nationale recrute. Mais, manifestement, pas que sur des critères strictement professionnels. Un jeune Breton vient semble-t-il d’en faire la triste expérience. Une plainte pour discrimination a été déposée.
Répondant à une offre d’emploi d’assistant d’éducation émanant du collège Roz-Avel de Guerlesquin (29) diffusée le 13 juin par Pôle Emploi, le jeune Yann Vallerie adressait au principal de l’établissement son CV accompagné d’une lettre de motivation.
Son dossier ayant été retenu, M. Vallerie s’est rendu le 25 juin au collège de la petite cité du Trégor, où il a été reçu par le principal du collège Yannick Ezequel en présence de la conseillère principale d’éducation Mme Gurret. Après un entretien d’une demi-heure, durant lequel le postulant fit part de son expérience professionnelle et associative, le responsable du collège indiqua qu’il donnerait sa réponse quelques jours plus tard.
Trois jours plus tard, le collège contactait le jeune Breton pour lui demander si le poste l’intéressait toujours. La réponse de ce dernier étant positive, il lui était indiqué qu’il devrait se présenter à l’établissement à la fin du mois d’août afin de commencer son contrat de 12 mois, et qu’il recevrait une lettre de confirmation.
Dans l’après midi du même jour, la conseillère principale d’éducation rappelait M. Vallerie pour lui signaler que le principal souhaitait s’entretenir une nouvelle fois avec lui, sans en préciser les motifs. Rendez-vous fut donc pris pour le lendemain matin.
Et là, surprise : alors qu’il pénétrait dans le bureau du principal, Yann Vallerie raconte que ce dernier l’a informé « qu’il s’était renseigné sur sa personne via Internet, qu’il avait vu qu’il faisait de la politique, qu’il avait été candidat à une élection », lui faisant grief de ne pas lui en avoir parlé. L’intéressé précise qu’il a répondu que son engagement politique – il est responsable du mouvement Jeune Bretagne – relève de ses activités privées et qu’en aucun cas il ne les confond avec ses responsabilités professionnelles.
Selon l’intéressé, Yannick Ezequel lui aurait alors déclaré que le processus de recrutement s’arrêtait là, qu’il ne pourrait pas le faire intégrer l’équipe du collège car, selon lui, «ça passerait mal». Y. Vallerie affirme que le principal du collège lui a clairement dit « qu’il avait le profil correspondant à ce poste, notamment de par ses compétences en communication et son expérience d’encadrement de jeunes, mais qu’il ne souhaitait pas continuer le processus de recrutement eu égard de son engagement politique». Toujours selon M. Vallerie, Y. Ezequel aurait admis que ce refus d’embauche « constituait une discrimination » mais qu’il se serait dit « prêt à être attaqué devant les tribunaux pour cela.»
Une mise en demeure étant restée sans réponse, Yann Vallerie a donc décidé de porter l’affaire en Justice. Son avocat vient de déposer une plainte auprès du parquet du tribunal de grande instance de Brest pour discrimination. Le fait de refuser d’embaucher en raison des opinions politiques ou de subordonner une offre d’emploi, une demande de stage ou une période de formation en entreprise à une telle condition, constitue un délit puni de trois ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende. Affaire à suivre.
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