par Nidal al-Mughrabi et Ari Rabinovitch
JERUSALEM/GAZA (Reuters) - Fantassins et blindés israéliens ont renforcé samedi leurs positions dans une zone tampon de 2,5 kilomètres de large à la frontière est de la bande de Gaza, territoire où le bilan du conflit atteint désormais les 325 morts côté palestinien, essentiellement des civils.
Selon des responsables de Gaza, 70 enfants sont au nombre de ces tués en 12 jours de conflit. Dans le même temps, un soldat et deux civils ont trouvé la mort côté israélien.
Les hommes du génie de l'armée israélienne concentrent leurs efforts sur la zone tampon en question, où ils cherchent à détruire les tunnels creusés sous la frontière ainsi que les sites de tir de roquettes.
Selon le lieutenant-colonel Peter Lerner, porte-parole de l'armée, 13 tunnels et 95 lance-roquettes ont été découverts et détruits dans le cadre de l'opération terrestre.
L'organisation radicale du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a annoncé que ses combattants avaient utilisé l'un de ces tunnels samedi pour mener une incursion en Israël, y faisant des victimes. L'armée israélienne a confirmé cette incursion et dit avoir tué un combattant palestinien et repoussé les autres. Deux soldats israéliens ont été blessés, a dit Tsahal.
Les combattants palestiniens ont d'autre part tiré ces dernières heures au moins 18 roquettes sur Israël, tuant un homme et blessant quatre autres personnes dont deux enfants, dans un village bédouin du sud d'Israël, a annoncé la police.
Israël a lancé son offensive terrestre jeudi, après dix jours de raids aériens et de bombardement naval qui n'ont pas réussi à faire cesser les tirs palestiniens.
Les attaques israéliennes menées samedi ont tué 33 Palestiniens, surtout des civils, dans les villes de Beit Hanoun et Beit Lahiya dans le nord de la bande de Gaza ainsi qu'à Khan Younès dans le sud, ont déclaré des médecins gazaouis.
Selon des responsables palestiniens, la bande de Gaza est privée à 90% d'électricité, laquelle, disent-ils, a été coupée par Israël.
Les opérations au sol ont été lancées après plusieurs tentatives avortées de cessez-le-feu négociées par l'Egypte.
BAN KI-MOON ATTENDU AU PROCHE-ORIENT
Le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Choukri, a déclaré que son pays n'entendait pas revoir sa proposition de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qui a rejeté son initiative.
Plus de 1.500 roquettes ont été tirées contre le territoire israélien depuis le début du conflit, indique Israël. Le bilan de deux morts chez les civils israéliens demeure relativement faible en raison de l'imprécision des projectiles et du rôle des sirènes qui avertissent la population, mais aussi parce que les missiles antimissiles de "Dôme de fer" réussissent dans neuf car sur dix à détruire les roquettes en plein vol.
En visite au Proche-Orient, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a demandé au Qatar d'user de son influence sur le Hamas afin de parvenir à une trêve.
Amos Gilad, membre du ministère israélien de la Défense qui a discuté avec les Egyptiens du projet de cessez-le-feu négocié au Caire, juge toutefois inutile de s'adresser au Qatar. "Il est important que le Qatar comprenne qu'une autre initiative ne servirait à rien", a-t-il dit sur la chaîne israélienne Channel 10. "Soyons réalistes - qui est voisin de Gaza, le Qatar ou l'Egypte ?", a-t-il ajouté.
Il ne s'agit pas, précise-t-on en Israël, de renverser le Hamas, qui administre seul la bande de Gaza depuis juin 2007.
Le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a déclaré qu'"Il n'y aura aucun cessez-le-feu sans un arrêt de la guerre que l'occupation (Israël) a déclenchée, une levée du blocus et l'arrêt de toutes les violations et des tueries commises à Gaza et en Cisjordanie".
Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon, attendu dans la journée au Proche-Orient pour participer aux efforts de paix, a exhorté Israël à "faire beaucoup plus pour faire cesser les pertes civiles" dans la bande de Gaza, où vivent 1,8 million de personnes.
Le pape François a téléphoné au président israélien Shimon Peres et au président palestinien Mahmoud Abbas pour leur exprimer ses "très graves inquiétudes".
(Avec Jeffrey Heller, Noah Browning à Gaza, Michelle Nichols à New York, John Irish au Caire; Jean-Stéphane Brosse et Eric Faye pour le service français)
Yahoo!Actu 19 07 14