Article paru dans "La Croix"
L’État hébreu estime que 130 à 140 pays voteront l’adhésion à l’ONU d’un État palestinien.
Suite à l’annonce de la demande d’adhésion d’un État de Palestine aux Nations unies, des Palestiniens ont créé un siège aux couleurs de la Palestine, lundi 29 août.
À l’occasion de la réunion de l’assemblée générale des Nations unies, à partir du 13 septembre, au cours de laquelle l’Autorité palestinienne demandera l’adhésion à l’ONU d’un État palestinien dans les frontières antérieures à la guerre des Six Jours de 1967, Israël n’a pas la moindre chance de réunir « une majorité » de pays « amis » ou « éclairés » pour s’y opposer.
C’est ce qui ressort d’un rapport interne de l’ambassadeur de l’État hébreu à New York, Ron Prosor. Pour lui, Israël va au-devant d’« un échec diplomatique ».Il prévoit qu’« entre 130 et 140 États approuveront la démarche des Palestiniens et que seule une poignée de pays s’y opposera ».
Dans une Union européenne très divisée, Israël devrait pouvoir compter sur le soutien des Pays-Bas, de l’Allemagne, de l’Italie et de la République tchèque, en dehors évidemment des États-Unis. « Les représentants de la plupart des pays occidentaux préféreront s’abstenir », regrette un officiel à Jérusalem.
Résigné, le ministre israélien de la défense Ehoud Barak a demandé à Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, d’user de son influence pour que les 27 pays de l’UE insistent formellement sur « la nécessité d’une reprise des pourparlers de paix israélo-palestiniens directs et sans préalables ».
Le premier ministre Benyamin Netanyahou a averti que « la démarche unilatérale des Palestiniens à l’ONU constitue une violation des engagements qu’ils ont pris dans leurs accords signés avec Israël ».
Dans le même temps, un rapport confidentiel de Shaoul Mofaz, président de la Commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset, a sévèrement jugé la politique du gouvernement « qui a conduit à la faillite du processus stratégique » de paix avec les Palestiniens.
Dispositif de sécurité
L’État hébreu veut croire qu’un déferlement de violences pourrait succéder au vote favorable à la création d’un État palestinien. Selon Avigdor Lieberman, leader de l’extrême droite et chef de la diplomatie, l’Autorité palestinienne ne prépare rien de moins qu’« un bain de sang, sans précédent ».
La police, les gardes-frontières, l’armée et les services de renseignements sont d’ores et déjà sur le qui-vive. Tous se préparent à des manifestations massives de réfugiés palestiniens ipso facto transformés en citoyens de plein droit après le vote de l’Assemblée générale de l’ONU. De nouveaux champs de mines et des réseaux barbelés ont été installés face au Liban et à la Syrie.
Le dispositif de sécurité a été renforcé près de la barrière de sécurité qui longe la bande de Gaza, ainsi qu’aux passages reliant la Cisjordanie occupée et Israël. Des troubles sont aussi envisagés à Jérusalem-Est (annexée) et dans les villes arabes d’Israël. Les colons en Cisjordanie se préparent eux aussi au pire.
02/09/11



Plus récemment, par le jugement Fawsie c. Grecia du 28 octobre 2010, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la Grèce pour avoir voulu lier le versement d’une prestation aux mères de familles nombreuses (au moins quatre enfants mineurs) à la possession de la citoyenneté d’un pays membre de l’Union européenne, ou bien du statut de réfugié d’origine ethnique grecque. Les autorités grecques avaient argumenté en vain que la prestation en question « n’avait pas une finalité d’assistance sociale mais de politique démographique, puisqu’elle visait à stimuler le rééquilibrage du déficit démographique du pays, en incitant à former des familles nombreuses », et que les immigrés n’étaient pas susceptibles de contribuer à la résolution du problème démographique. La Cour a répondu que toute différence de traitement en matière de prestations sociales « ne pouvait être tenue pour compatible avec le principe de non-discrimination de la Convention européenne qu’en cas de considérations très fortes ». Le déficit démographique de la Grèce et de l’Europe n’est évidemment pas une considération très forte.
