Depuis lundi soir, la brigade criminelle enquête sur le meurtre de Jeanne Rolland. Cette habitante de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) est décédée après avoir été lardée de 52 coups de couteau, chez elle, en pleine journée.
Madame Rolland est morte. Jeanne, 96 ans et figure de son quartier, a été assassinée lundi en fin d'après-midi dans le petit studio qu'elle occupait seule à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). C'est sa petite-nièce qui a découvert son corps, allongé sur le lit, caché sous un tas de vêtements.
Les spécialistes de l'identité judiciaire ont passé une partie de la nuit sur place. Le corps de Jeanne Rolland a été frappé à 52 reprises à l'arme blanche. La victime présentait deux plaies mortelles de chaque côté de la gorge.
« Elle a vraisemblablement été torturée avant d'être tuée », glisse un proche de l'enquête, confiée à la brigade criminelle de la préfecture de police de Paris. Hormis près du lit, aucune trace de sang n'a été retrouvée dans le studio. Les lieux ont été fouillés et quelques valeurs dérobées. La police technique et scientifique a recueilli de nombreux prélèvements pour tenter d'identifier le meurtrier. L'arme du crime n'a pas été retrouvée, même si plusieurs couteaux ont été saisis pour être analysés.
« Pourquoi elle ? Pourquoi ainsi ? » Depuis lundi soir, Souad et Jacques ne cessent de se poser ces questions. Le couple vit depuis huit ans dans le petit deux-pièces du rez-de-chaussée qui fait face à celui de la victime. Jeanne Rolland, qu'ils surnommaient affectueusement « Mamie », était à la fois leur propriétaire et leur plus proche voisine, un petit bout de femme de 96 ans fragilisée sur qui chacun veillait. C'est Véronique, une autre résidente de l'immeuble, qui a fait la macabre découverte. « Je venais comme d'habitude voir si tout allait bien, avant qu'elle aille se coucher », raconte la jeune femme qui était également la petite-nièce de la défunte.
Véronique venait chaque jour s'occuper de sa grand-tante. Par sens de la famille mais aussi parce que « c'était devenu mon travail. Devenir son aide à domicile attitrée m'a permis de sortir du chômage ». « Depuis six ou huit mois, elle était devenue très dépendante, poursuit Véronique. Elle aurait dû partir dans une maison de retraite mais elle refusait catégoriquement. Elle voulait mourir chez elle... » Jeanne avait « son caractère trempé », sourient les voisins, « un peu râleuse mais avec un bon coeur ». Il était à peine 20 heures lorsque Véronique est descendue frapper chez Souad et Jacques, les voisins du rez-de-chaussée. Elle ne voulait pas entrer seule dans l'appartement de Jeanne, qu'elle venait de trouver « tout chamboulé ». Affolée, elle est donc allée chercher de l'aide. « La cuisine était sens dessus-dessous, décrit Jacques à son tour. Le rideau était fermé alors qu'elle ne le baissait jamais. C'était comme si quelqu'un avait voulu plonger l'appartement dans le noir. On a senti qu'il s'était passé quelque chose de grave, mais on ne l'a pas trouvée tout de suite : en regardant dans la chambre, on a vu un tas de linge sur le lit, elle n'était pas là. »
« J'ai même cru qu'on l'avait kidnappée, reprend Véronique. Et puis on l'a vue. Son bras dépassait du tas de linge. » « On n'a pas cherché à en voir plus, explique Jacques, on a surtout appelé la police ! »
Deux heures plus tôt en tout cas, Jeanne était vivante. « Je l'ai vue en partant travailler à 16 h 45, explique Souad, femme de ménage aux horaires décalés. Elle allait bien, elle était à sa fenêtre, je lui ai même conseillé de fermer. Elle était trop confiante... »
"De l'argent aurait été volé" selon la brigade criminelle.
Que dire devant une telle horreur? Sinon qu'on devrait rétablir la peine de mort.
Jusuqu'à quand va-t-on laisser assassiner les vieilles dames de France?