Tony Meilhon (photo datant d'une dizaine d'années)
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Le corps retrouvé mardi dans un étang à Lavau-sur-Loire (Loire-Atlantique) est à 99,9% celui de Laetitia, jeune fille disparue depuis le 18 janvier près de Pornic, selon un communiqué du procureur de la République de Nantes, Xavier Ronsin.
"L'autopsie immédiatement ordonnée par le juge d'instruction et confiée à quatre experts médico-légaux vient de confirmer en début de soirée, grâce à une comparaison dentaire, que le corps retrouvé était bien celui de Laetitia à 99,9%", déclare M. Ronsin.
"Le corps a été découpé" et les recherches se poursuivent dans ce plan d'eau situé entre Nantes et Saint-Nazaire, alors que le tronc manque encore, déclarait le procureur en fin d'après-midi.
Le magistrat a précisé que le lieu était "fréquenté par Tony Meilhon qui y allait souvent pour pêcher".
Le principal suspect qui a été mis en examen pour enlèvement suivi de mort n'a pas coopéré avec les enquêteurs. La découverte du corps "est le fruit d'un processus scientifique et technique qui a conduit à explorer une vingtaine de points d'eau du département", comme l'a expliqué le procureur.
"La froideur, le calme, la méticulosité qu'il faut pour sectionner tous ces organes témoignent de la plus haute barbarie", a-t-il dit à l'AFP alors que Franck Perrais se rendait sur place.
Laetitia, 18 ans, a disparu après avoir quitté son travail, un hôtel-restaurant de la Bernerie en Retz, à quelques kilomètres de son domicile. Le principal suspect, Tony Meilhon, 31 ans, avait été vu en sa compagnie le soir de sa disparition.
Cet homme violent au passé judiciaire chargé a affirmé en garde à vue l'avoir tuée accidentellement, mais sans dire où se trouvait le corps. Mis en examen pour enlèvement suivi de mort, il est ensuite resté muré dans le silence, laissant les enquêteurs envisager les pires scénarios.
Laetitia vivait depuis six ans avec sa soeur jumelle Jessica chez Gilles et Michèle Patron, une famille d'accueil de la commune de Pornic chez qui elles avaient été placées à l'âge de 12 ans par les services sociaux du département. Les deux jeunes filles avaient choisi d'y demeurer après avoir fêté leur 18 ans, il y a six mois.
La disparition qui a suscité une vive émotion dans la région a relancé le débat sur le suivi judiciaire et la récidive.
Les ministres de l'Intérieur et de la Justice ont épinglé lundi les "défaillances" des acteurs de la chaîne pénale dans le suivi de Tony Meilhon et prévenu qu'il y aurait des "sanctions". Les professionnels et les syndicats, eux dénoncent le manque de moyens.
Sorti de prison en février 2010, Tony Meilhon, qui a déjà fait l'objet de 15 condamnations, a été visé par sept plaintes déposées par sa famille et ses proches ces derniers mois. Il était sous le coup d'une mise à l'épreuve de deux ans, suivie au service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) de Loire-Atlantique.
AFP. 01/02/11