Posté par Roland Machefer le 27 septembre 2012
Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, inaugurait ce matin la toute nouvelle mosquée de Strasbourg en compagnie d’un hôte de marque : l’imam intégriste bosniaque Mustafa Efendi Ceric (photo). Il est le plus haut dignitaire musulman de Bosnie-Herzégovine et a toujours considéré l’islam comme une religion de guerre et d’intolérance. « Pour marquer le coup », écrit saphirnews.com, Mustafa Ceric, le grand mufti de Bosnie-Herzégovine, dirigera, vendredi 28 septembre « la grande prière hebdomadaire à la Grande Mosquée de Strasbourg ».
Plus de 1.200 personnalités, dont des responsables politiques, des représentants catholiques, protestants et juifs, de même que le président du Conseil français du culte musulman, Mohammed Moussaoui, étaient présents à la cérémonie.
Implanté à moins de 2 km de la cathédrale, au bord de la rivière Ill, le nouveau lieu de culte est déjà utilisé au quotidien depuis le dernier ramadan, en août. Il peut accueillir quelque 1.500 fidèles, dans une salle de prière de 1.300 m2, la plus grande de France devant la mosquée d’Evry (800 m2).
Le bâtiment est surmonté d’un imposant dôme de cuivre de 16 mètres de diamètre, mais n’a pas de minaret. Le projet, qui date de 1993, a coûté 10,5 millions d’euros, dont 26 % financés par les collectivités locales grâce aux spécificités du droit d’Alsace-Moselle, 37 % par le gouvernement marocain, et 13 % par l’Arabie saoudite et le Koweit. Les autorités de ces pays étaient d’ailleurs représentées lors de la cérémonie.
La mosquée a bénéficié de subventions publiques comme celles de la mairie de Strasbourg (610.000 euros), du Conseil régional d’Alsace (420.000 euros) et du Conseil général du Bas-Rhin (510.000 euros).
L’invité d’honneur est le reis-ul-ulema de Bosnie-Herzégovine depuis 1993 jusqu’à 2013. Il a toujours été un chef religieux de combat, qui a su utiliser les extrémistes musulmans en provenance des pays du Proche et du Moyen Orient, mais aussi d’Afghanistan, du Pakistan et du Maghreb, dans le jihad des années 1990 contre les Serbes et les Croates*. Il a même reçu l’aide de Washington pour réaliser cette union militaire, religieuse et politique au cœur même de la Bosnie-Herzégovine en guerre civile. Le fait qu’il ait été, durant plusieurs années, imam de l’Islamic Cultural Center of Greater Chicago (ICC) à Northbrook, dans l’Illinois, a grandement facilité ses relations avec l’Administration US alors en conflit contre le peuple serbe.
Ambiance bosniaque de « paix et de tolérance » : Mustafa Ceric justifie la venue des jihadistes internationaux en Bosnie « pour aider les musulmans quand ils en avaient le plus besoin » !
Nous, les Bosniaques nous avons un profond respect pour les moudjahidin de tout le Monde islamique qui ont aidé notre peuple
Ils se sont engagés pour aider les gens et ils ont enseigné à nos jeunes
comment combattre dans le sentier d’Allah
Si le prophète Mahomet est mort pauvre, après vingt ans de pouvoir sans partage, Mustafa Ceric, qui a confondu religion et politique, et légitimé des courants islamiques les plus radicaux, fait en sorte de quitter ses fonctions riche.
En janvier dernier, Mgr Vinko Puljic cardinal catholique croate de Bosnie-Herzégovine, âgé de 66 ans, s’inquiétait de l’islamisation croissante en République de Bosnie-Herzégovine et de l’avenir des chrétiens dans cette partie des Balkans occidentaux. Grâce aux pétrodollars venus d’Arabie saoudite, des centres musulmans et des mosquées se sont édifiés en de nombreux endroits, avec l’assentiment de Mustafa Ceric. Rien qu’à Sarajevo, au moins 70 nouvelles mosquées ont été construites au cours des dernières années. De plus, entre 3.000 et 5.000 activistes wahhabites sont présents dans le pays, souvent des vétérans des guerres des années 1990 qui tentent de gagner en influence dans la société.
L’islamisation croissante d’après-guerre, encouragée par Ceric, est le fruit des investissements de nombreux pays du Golfe persique qui, non seulement reconstruisent les mosquées endommagées par la guerre, mais en construisent de nouvelles, en plus de diverses madrasas et même d’une faculté de théologie islamique. De surcroît, Ceric a toujours été un ardent défenseur de la « diagonale verte », cet axe de pénétration islamique dans le sud-est européen qui engloberait à la fois la Bosnie-Herzégovine réislamisée, le Sandjak de Novi Pazar, une partie de la Bulgarie, la grande Albanie réunifiée et jusqu’à la Turquie islamiste d’Erdogan. A l’été 2006, Mustafa Ceric a souhaité, lors d’une conférence organisée à Istanbul, la mise en place d’un « islam européen » sur la base de cette « diagonale » et a souhaité la mise en œuvre d’une « turquisation » des Bosniaques : « Notre seule faute est de ne pas être des Turcs »…
Voilà donc ce que propose Manuel Valls, ministre socialiste de l’Intérieur, comme perspectives religieuses aux musulmans en invitant à cette cérémonie d’inauguration un individu aussi sulfureux que Mustafa Ceric.
Nous reviendrons sur le parcours de Mustafa Ceric dans le numéro 31 (novembre 2012) de Nations Presse Magazine
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* A savoir qu’une partie des Croates, minoritaires, ceux qui se réclamaient de l’Ustasha (HSP, HOS…), ont toujours revendiqué une alliance avec les musulmans de Bosnie contre les Serbes orthodoxes au nom d’une « grande Croatie » et sur le principe que les « musulmans [seraient] la fine fleur de la nation croate ».