Cette année, les “blondes” étaient très minoritaires parmi les concurrentes, il apparaît donc que, désormais, la beauté française se porte résolument cosmopolite.
« Tout est politique », y compris les péripéties les plus dérisoires, telle l’élection de Miss France, qui vient de démontrer une fois de plus les ravages de la « tyrannie des médias », pour lesquels tout est bon pour servir la religion de l’antiracisme.
Début octobre, quand Alain Delon avait déclenché une tempête médiatique en se réjouissant, dans le quotidien suisse Le Matin, de la « place très importante » prise par le Front national dans notre vie politique, le Comité Miss France, dont le célèbre acteur était encore le « président à vie », avait sèchement répliqué : « L’élection Miss France a pour but de valoriser toutes les régions de France et réunit des jeunes femmes de toutes origines. Nous demandons au jury de l’élection, ainsi qu’aux candidates elles-mêmes, de ne pas faire état de leur couleur politique, religieuse et idéologique. » Mais aucune interdiction pour elles de faire état de leur couleur tout court.
Moyennant quoi, la première phrase de Flora Coquerel, Miss Orléanais devenue Miss France 2014, après son élection le 7 décembre, fut : « Je suis très fière de représenter une France cosmopolite. » Non pas la France tout simplement, ni même la République, dont nos gouvernants ont plein la bouche, mais la France cosmopolite, la nation Arc-en-Ciel, celle qui, selon la bonne vieille définition de SOS Racisme en 1985, « marche au mélange », comme les mobylettes. Après le match retour France-Ukraine le 19 novembre, certains mauvais esprits s’étaient interrogés sur les circonstances de la victoire du Onze tricolore, éclatante autant qu’étonnante compte tenu du triste spectacle qu’il avait précédemment offert à Kiev. Mlle Coquerel étant une belle plante de 1,82 mètre au sourire ravageur, nous nous garderons ici de telles spéculations.
Force est de constater toutefois que le choix de cette métisse franco-béninoise tombait à pic en plein culte mandélesque – car c’est en toute impunité que la religion des droits de l’homme antidiscriminationniste peut, elle, déployer ses fastes, s’afficher en tout triomphalisme et exiger Urbi et orbi une obéissance absolue à ses dogmes –, au terme d’une décade vouée à la « lutte contre le racisme ». Célébration du trentième anniversaire de la « Marche des Beurs » (dont les meneurs avaient été reçus à l’Elysée par François Mitterrand et aussitôt régularisés pour ceux qui ne l’étaient pas encore », ahurissant tintamarre médiatique organisé autour du film La Marche tiré par le metteur en scène Nabil Ben Yadir de ce grand événement, meeting de soutien le 27 novembre à Christiane Taubira en présence d’une palanquée de ministres énamourés, discours officiels condamnant le ventre toujours fécond dont sort la bête immonde, etc., les piqûres de rappel avaient été innombrables.
Et elles ont, semble-t-il, porté leurs fruits puisque le public de TF1 aurait plébiscité Mlle Coquerel. Cette élection, d’ailleurs, ne constitue pas une première puisque, depuis l’an 2000, elle est la sixième métisse (après Sonia Rolland, Corinne Coman, Cindy Fabre, Valérie Bègue et Chloë Mortaud) à être choisie comme « plus belle femme de France », deux des quatre autres finalistes du 7 décembre étant, elles aussi, exotiques : Miss Tahiti et Miss Guadeloupe, élues respectivement première et quatrième dauphine. Si l’on ajoute que, cette année, les blondes étaient très minoritaires parmi les concurrentes, il apparaît donc que, désormais, la beauté française se porte résolument cosmopolite, en effet – mais un Cosmos réduit aux Tropiques. Les magazines féminins, les radios, les télévisions et le cinéma qui, depuis des décennies, nous tympanisent du fameux slogan « Black is Beautiful » – auquel personne n’a jamais eu l’idée de rétorquer par « White is Wonderful » – auront bien mérité de l’ethnomasochisme puisque « aucune manipulation » n’aurait été possible dans le vote du jury. C’est du moins ce qu’affirme Le Point du très mondialiste milliardaire François Pinault en se félicitant de la victoire de la Franco-Béninoise.
Camille Galic
Source : Polémia – 9/12/2013
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