BFM Story: Dieudonné: rideau ? - 27/12 par BFMTV
- Publié le : samedi 28 décembre 2013
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23 déc. 2013, 11h51 | MAJ : 19h26
Le ministre de l'Intérieur condamne dans Le Parisien «un antisémite et un raciste» qui «ne fait plus rire personne». Il dit vouloir «tout faire» pour interdire les spectacles de Dieudonné et appelle à une «prise de conscience collective».
Dieudonné est allé «trop loin, ça suffit». Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls réaffirme ce samedi, dans Le Parisien, son intention d'interdire ses spectacles, prétextes selon lui à «une campagne d'antisémitisme et de racisme».
«Une nouvelle limite, extrêmement grave, a été franchie», souligne le ministre de l'Intérieur, qui se dit écoeuré par les propos «antisémites et racistes» de Dieudonné envers les journalistes Frédéric Haziza et Patrick Cohen. «Quand je l'entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz... Dommage», déclare Dieudonné dans un de ses spectacles, récemment filmé en caméra cachée par France 2.
«Un seuil a été franchi», estime Manuel Valls, qui dénonçait déjà en août dernier «les insultes et la calomnies» de Dieudonné et de l'essayiste d'extrême droite Alain Soral.
Cette fois, pour Manuel Valls, le risque de trouble à l'ordre public lors des spectacles «existe». Il dit vouloir «tout faire» pour interdire les futures représentations. «Je vais adresser une instruction aux préfets. À l'occasion de chaque spectacle, ils devront apprécier si le risque de trouble est caractérisé et justifie d'interdire la représentation».
L'annonce du ministre de l'intérieur intervient dans un contexte de regain de tension autour du cas Dieudonné. L'humoriste a décidé à la mi-décembre de porter plainte contre le président de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), Alain Jakubowicz, qui associait le geste de la «quenelle» qu'il a popularisé «au salut nazi inversé signifiant la sodomisation des victimes de la Shoah». Un geste repris par des centaines de personnes sur Internet, sans qu'ils en connaissent toujours la portée.
Mercredi dernier, le Parc Astérix présentait ses excuses après que deux employés, déguisés en personnages du parc, ont été photographiés faisant une «quenelle».
«Depuis longtemps, Dieudonné n'est plus un comique et sa démarche ne relève plus de la création, attaque Manuel Valls. Pour tout dire, il ne fait plus rire personne. Ses spectacles sont devenus des réunions politiques où il déverse sa haine». Face à ce qu'il qualifie de «nouvel antisémitisme», le ministre espère une «prise de conscience collective». «Ceux qui sortent de son spectacle en faisant semblant de ne pas comprendre les propos antisémites dits à mots couverts ne peuvent plus dire qu'ils ne savent pas», prévient-il.
Les «affinités perfides» du FN pour Dieudonné
Pointant du doigt des «affinités perfides», Manuel Valls déplore dans Le Parisien que «les propos de Dieudonné ne choquent pas le Front national alors qu'ils devraient choquer tous les républicains». «C'est bien la preuve, s'il en fallait une, que le FN est un parti d'extrême droite», ajoute le ministre. Il cible Florian Philippot, vice-président du Front national, qui reflète selon lui «la complaisance de la famille Le Pen à l'égard de Dieudonné».
26/12/2013 – 19h00
MUNICH (NOVOpress) - “Château de conte de fées” par excellence, Neuschwanstein (« nouveau rocher du cygne ») fut construit sur l’emplacement de deux anciens châteaux-forts, Vorderhohenschwangau et Hinterhohenschwangau, à l’instigation du roi Louis II de Bavière dans la seconde moitié du XIXème siècle. Pour pouvoir élever le château de ses rêves, Louis II fit dynamiter la montagne afin d’abaisser de 8 mètres le socle des anciens châteaux. Il ne profita guère de sa demeure, puisqu’il mourut mystérieusement deux ans après s’y être établi. Dans une lettre au compositeur Wagner, dont il était un fervent admirateur, Louis II confiait son ambition de reconstruire une demeure « dans le style authentique des vieux châteaux des chevaliers allemands » (lettre à Wagner de 1868).
Crédit photo : relilinks via Flickr (cc)
L’éveil aux religions, c’est aussi s’imprégner des lieux cultuels. Venus du collège Saint-Pierre aux Essarts, des élèves en 5e, curieux et ouverts, ont posé leur regard sur la mosquée. Un échange riche a suivi avec Ali Bensaada, aumônier auprès des maisons d'arrêt. Grâce à cette visite, les collégiens auront une image de l'endroit où l'islam se vit. Une bonne manière de comprendre au mieux leur programme scolaire, s'intéressant aux débuts de l'Islam.
Ouest-France
« Aube dorée me nourrit moi et mon fils de 18 ans et, oui, je crois qu'ils ont raison de dire qu'il faut d'abord s'occuper des Grecs avant de donner aux étrangers »
Ilias Kassidiaris, le porte-parole du parti, inculpé lui aussi dans cette enquête, mais laissé en liberté conditionnelle, clame dans un mégaphone l'innocence de son chef. Il dénonce pêle-mêle un complot « américano-israélo-européen » contre le parti, « les traîtres de la junte Samaras-Vénizélos mettant à genoux le peuple grec » ou encore « les mensonges des chaînes de télévision grecques » qui les décrit depuis des semaines « comme des nazis et des racistes, ce que nous ne sommes pas ». Un fatras d'idées et de slogans ultra-populistes qui semblent convaincre les sympathisants venus dans le froid soutenir la cause de leur parti.
« Je ne crois pas un mot de ce que dit la télé sur la violence d'Aube dorée. C'est entièrement fabriqué. Ce qu'ils ne disent pas, c'est qu'ils sont les seuls à nous aider », affirme Fanny Tsirolianis. Licenciée il y a un an, cette cinquantenaire a, depuis, perdu sa couverture sociale et vit d'expédients. « Aube dorée me nourrit moi et mon fils de 18 ans et, oui, je crois qu'ils ont raison de dire qu'il faut d'abord s'occuper des Grecs avant de donner aux étrangers ». Fanny ne voit là aucun racisme. Elle est très représentative de ces Grecs qui choisissent d'ignorer, voire de nier, l'identité néonazie du parti pour se concentrer sur son discours antisystème… Lire la suite.
Un artiste doit-il, forcément, être consensuel ? Dieudonné est-il toujours un artiste ? Donne-t-il des spectacles ou des meetings ? Au-delà de ces questions hautement philosophiques, Marseille n’a pas échappé à la polémique qui précède, à chaque fois, la venue de l’ancien complice d’Elie Semoun. Programmé le 2 février prochain au Silo, salle de spectacles et non tribune politique, le dernier One-man-show du sulfureux humoriste fait grincer des dents et s’incruste même dans les municipales.
C’est d’abord une pétition assez confidentielle sur le Net qui a mis le "sujet" sur la table. Dans une lettre ouverte adressée à Jean-Claude Gaudin, maire UMP de Marseille, et au préfet de région (sic), Jean-Paul Bonnetain, Alain Cohen-Sabban demande "l’annulation du "spectacle-comique" de Dieudonné". Pourquoi ? Parce que "sa venue sera fort probablement perçue par l’ensemble de la communauté juive comme une provocation et il est fort probable qu’elle se mobilisera pour manifester", parce que "ses discours antisystème ne sont que des subterfuges pour cacher sa véritable personnalité antisémite", parce que "l’histoire est là pour nous rappeler les dégâts qu’un "orateur" peut provoquer"… Dans le même temps, au ministère de l’Intérieur, on a décidé d’étudier "toutes les voies juridiques pour interdire les réunions publiques de l’humoriste". "De déclaration en déclaration, il s’attaque de façon évidente et insupportable à la mémoire des victimes de la Shoah", dénonce un communiqué de l’Intérieur.
Du côté de la Ville, dans un premier temps, on estimait que "le Silo était libre de sa programmation même si la Ville n’appréciait pas forcément Dieudonné". "Mais c’est le préfet qui doit intervenir s’il le souhaite", ajoutait-on. Deux heures plus tard, le ton était plus tranché : "La Ville demande au préfet d’interdire le spectacle de Dieudonné". "Mais pourquoi le maire ne le fait pas lui-même ? suggère Patrick Mennucci, candidat PS à la mairie de Marseille, regrettant lui aussi la tenue "d’un spectacle qui s’apparente plus à un meeting. Le Silo est la propriété de la Ville, cette salle est gérée en délégation de service public."
Harcelé de coups de téléphone, Thierry Biskup, directeur de Vega production qui gère le Silo, s’en tient aux consignes : "Je fais mon rôle de délégataire de service public sans aucune censure. Je n’ai aucun pouvoir de police pour annuler le spectacle. Mais si le ministre de l’Intérieur prend une décision, je m’y plierai. A titre personnel, s’il y a un dérapage, je ne cautionnerai pas." Il se murmure qu’on attendrait le 9 janvier, date à laquelle Dieudonné doit se produire à Nantes… ville du Premier ministre.
Dernièrement, la Ville de La Rochelle a été condamnée à verser à l’humoriste 40 000 € pour préjudice d’image et financier après l’interdiction de son spectacle.
E&R
26/12/2013 – 10h30
PARIS (NOVOpress) - L’image ci-dessus est une copie d’écran du compte Twitter de l’Elysée le 25 décembre à 22h. Comme le montre l’image, les vœux n’ont été publiés que 6h avant la copie d’écran, donc le 25 à 16h, pour essayer de se rattraper devant les nombreuses protestations sur internet.
C’est plus exactement seulement le 25 à 4h 9min de l’après-midi que le président de la République a envoyé ses vœux sur Twitter .
L’Observatoire de l’islamisation a fourni la traduction en français du retweet en arabe de l’Elysée précédent la fête de Noël : “Le Président Hollande se rendra le 29 décembre au #Royaume d’Arabie Saoudite #KSA #France”
Devant les nombreuses protestations, les conseillers de François Hollande ont fait sans doute remarquer que cette manifestation de mépris pour la religion chrétienne et pour la civilisation européenne risquait de lui porter tort, le grand remplacement de population n’étant pas encore achevé, et la présidence a alors tweeté des vœux tardifs pour faire passer le tweet en arabe en second.
Le ministre espagnol de la Justice, Alberto Ruiz Gallardon, a défendu vendredi son projet très controversé de loi qui supprime quasiment le droit à l’avortement en Espagne, affirmant être "convaincu que cette initiative aura une suite" ailleurs en Europe.
"Nous avons rédigé la première loi qui reflète l’opinion majoritaire des citoyens européens", affirme Alberto Ruiz Gallardon dans un entretien publié par le journal conservateur espagnol ABC.
"Je suis convaincu que cette initiative aura une suite dans d’autres parlements d’autres nations européennes", poursuit le ministre du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy.
Le gouvernement a adopté en Conseil des ministres vendredi un projet de loi qui n’autorise l’avortement que lorsqu’il y a un danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou en cas de viol ayant fait l’objet d’une plainte préalable.
Ce texte, qui a de fortes chances d’être adopté au Parlement où le Parti populaire au pouvoir a la majorité, annulera de fait la loi de 2010 autorisant l’avortement jusqu’à 14 semaines de grossesse et jusqu’à 22 semaines en cas de malformation du foetus.
Loi "progressiste"
"C’est la loi la plus avancée et progressiste que ce gouvernement a introduite" depuis son arrivée au pouvoir fin 2011, ajoutait vendredi le ministre de la Justice.
"Nous savons que nous avons fait quelque chose qui n’a pas de précédent en Europe au cours de ces dernières décennies : en finir avec le mythe de la supériorité morale présumée de la gauche", lançait le ministre.
Le chef du parti socialiste espagnol (PSOE) avait fustigé lundi le chef du gouvernement Mariano Rajoy qui a, selon lui, échangé la liberté des femmes contre "une poignée de voix d’extrême droite".
Retour de 30 ans en arrière
Promesse de campagne en 2011 du chef conservateur du gouvernement espagnol Mariano Rajoy mais retardé depuis, le projet de loi constitue un "retour de 30 ans en arrière" selon les féministes et la gauche en Espagne.
E&R
REPORTAGE - Implantés dans ce désert depuis le VIIe siècle, les Bédouins redoutent que leurs villages soient confisqués par l'État israélien pour accueillir des familles juives.
Envoyé spécial à Umm al-Hiran
Le royaume de Salim Abou al-Quian, niché dans un vallon pierreux du Néguev, se résume à peu de choses. Sa maison construite en dur domine un fatras de mobile-homes et de baraques en tôle où vivent quelques dizaines de familles et plusieurs milliers de bêtes. Sur chaque toit ou presque, des panneaux solaires rappellent que le village, pourtant situé à une dizaine de kilomètres seulement de Beer Sheva, n'est pas relié au réseau électrique. En surplomb, tout au bout d'un chemin balayé par des tourbillons de poussière, une citerne abrite ses maigres réserves d'eau. Puis à perte de vue s'étend le désert, massif inhospitalier que le chef bédouin et sa tribu refusent de quitter en dépit des pressions exercées par le gouvernement israélien.
«Nous mènerons notre résistance jusqu'au bout», martèle Salim Abou al-Quian, père de onze enfants et représentant du village de Umm al-Hiran. Allié à d'autres chefs de tribus, l'homme a remporté début décembre une victoire de taille en obtenant le retrait du plan Prawer-Begin, qui prévoyait de déplacer plus de 30.000 Bédouins répartis dans 35 villages «illégaux». Fin novembre des manifestations émaillées de violents heurts avec la police ont démontré la détermination de cette communauté. L'opposition de certains députés israéliens, qui jugeaient au contraire le projet trop généreux envers les Bédouins, a précipité son enterrement. Mais le gouvernement n'a pas renoncé à son ambition de «relocaliser» cette population paupérisée, officiellement pour lui offrir de meilleures conditions de vie.
La communauté bédouine du Néguev, qui fait remonter son implantation au septième siècle, regroupe aujourd'hui quelque 210.000 membres qui jouissent de la nationalité israélienne mais vivent concentrés, depuis la fin des années 50, dans une zone strictement délimitée par l'armée. Au fil du temps, la moitié d'entre eux environ ont accepté de s'installer en ville, renonçant à leur mode de vie pastoral ainsi qu'à toute revendication foncière. Les autres se sont accrochés à leurs villages, implorant les tribunaux israéliennes de reconnaître leur droit de propriété sur les terres où divaguent leurs troupeaux - soit environ 5 % de la superficie du Néguev. En vain: dans l'immense majorité des procédures, la justice a tranché en faveur de l'État, considérant que les preuves rapportées par les Bédouins n'étaient pas convaincantes.
«Maintenant que ce litige est tranché, il est temps d'engager un changement radical qui permettra à ces populations d'entrer enfin dans la modernité», expliquait récemment le major-général Doron Almog, en charge du développement de ces communautés au bureau du premier ministre. À l'appui de son propos, ce haut gradé égrène les statistiques démontrant que ces populations sont de très loin les plus pauvres, les moins éduquées et les plus mal soignées du pays. «Nous voulons leur apporter l'eau, l'électricité, les écoles et les hôpitaux auxquelles ils ont droit, martèle-t-il. Mais pour cela se fasse à un coût supportable pour l'État d'Israël, il faut qu'ils acceptent de quitter leurs villages pour se réunir dans des centre urbains.»
«Maintenant que ce litige est tranché, il est temps d'engager un changement radical qui permettra à ces populations d'entrer enfin dans la modernité»
À Umm al-Hiran comme dans nombre de villages Bédouins, les habitants balaient ces douces paroles et refusent d'envisager un déménagement vers la ville voisine d'Houra. «Comment peut-on dire que je suis en situation illégale, fulmine Massaad Abou al-Quian, alors que mon père a été forcé par le gouvernement israélien à s'installer ici en 1956?» Salim Abou al-Quian, le chef du village, complète: «Les autorités disent avoir édifié Houra pour notre bien-être mais cette ville étouffe sous le poids du chômage et l'insécurité. Des tensions incessantes opposent les tribus qui ont été poussées à s'y installer et plusieurs crimes de sang y ont été commis ces derniers mois. Nous, nous préférons rester sur notre terre et préserver notre mode de vie traditionnel.»
Début novembre, la détermination des Bédouins a redoublé lorsqu'ils ont appris que le gouvernement venait d'autoriser la construction, en lieu et place d'Umm al-Hiran, d'un village destiné à une communauté de Juifs religieux. «Cette annonce montre bien que les raisons avancées par les autorités pour justifier le plan Prawer-Begin ne sont qu'un prétexte, dénonce Thabet Abou Rass, militant de l'ONG israélienne Adalah. La vérité, c'est qu'on veut confisquer la terre des Bédouins pour mieux judaïser le Néguev, où il y a pourtant bien assez de place pour tout le monde.»
Provisoirement installées dans un campement de mobile-homes, à une vingtaine de kilomètres du village contesté, la trentaine de familles juives qui doivent à terme y emménager ne semblent guère s'inquiéter de la marche arrière amorcée par le gouvernement. Il est vrai que l'ordre d'expulsion qui vise les Bédouins d'Umm al-Hiran, distinct du plan Begin-Prawer, n'est pour l'heure pas remis en cause. «Nous sommes venus ici avec l'idée de remplir une mission religieuse, détaille Shmuel Buzak, le porte-parole de la petite communauté, revolver à la ceinture. Quand je me suis renseigné sur la meilleure façon de poursuivre le projet sioniste, on m'a dit que l'une des tâches les plus importantes et les plus ardues assignée à notre peuple est de peupler le désert du Néguev. J'ai pensé qu'il était de mon devoir d'y prendre ma part.»
Interrogé sur la colère des Bédouins, Shmuel Buzak affirme qu'il ne refuse pas a priori de cohabiter avec eux, «dès lors qu'ils acceptent de se soumettre à l'ordre et à l'état de droit». Il ignore, assure-t-il, à quel moment lui et les siens pourront emménager dans le village, mais semble prêt à patienter. «Tout ce que nous savons, sourit-il, c'est que les choses se feront au moment opportun.»
LE FIGARO
RIA Novosti
Le 27 décembre 2013 Nous sommes placés devant un cas d’école d’incitation à la violence...
À plusieurs reprises, ces dernières semaines, messieurs Jakubowicz (LICRA) et Cukierman (CRIF), deux éminents représentants de la communauté juive de France, ont déclaré publiquement et sans la moindre ambiguïté que « la quenelle » de Dieudonné était un avatar du salut nazi. Leur but ? Presser le gouvernement à agir. Il n’en fallait pas plus pour que ce geste, jusque-là cantonné dans la blogosphère, fasse irruption dans les grands médias.
Quelques jours plus tard, au nom de la lutte contre l’antisémitisme, un individu est parvenu à pirater la messagerie personnelle de Dieudonné et se saisir d’un fichier contenant une liste de 10 000 « quenelliers » anonymes. Liste qu’il s’est empressé de publier ainsi que leur nom, leur photo et leur adresse e-mail. À la suite de quoi, à Lyon – ville où exerce Me Jakubowicz – et à Villeurbanne, plusieurs dizaines de voyous ont perpétré de véritables ratonnades à l’encontre d’un certain nombre de personnes qui avaient été identifiées dans ledit fichier : dégâts importants et blessures diverses attestent de la violence des actes ; il aurait pu y avoir mort d’homme. Six personnes ont déjà été déférées devant le parquet et mises en examen pour « violences en réunion, participation à un attroupement armé et infraction à la législation sur les armes ». Ils voulaient, disent-ils, « faire justice eux-mêmes ».
Contrairement à l’affaire Méric dont l’enquête a révélé que ce sont bien les antifas qui avaient déclenché les hostilités, ici l’enchaînement – stigmatisation, dénonciation, punition – est évident. Nous sommes placés devant un cas d’école d’incitation à la violence. Or, que dit la loi ?
Article 23 de la loi du 29 juillet 1881 : « Seront punis comme complices d’une action qualifiée crime ou délit ceux qui, soit par des discours, cris ou menaces proférés dans des lieux ou réunions publics, soit par des écrits, soit par tout moyen de communication au public par voie électronique, auront directement provoqué l’auteur ou les auteurs à commettre ladite action, si la provocation a été suivie d’effet. Cette disposition sera également applicable lorsque la provocation n’aura été suivie que d’une tentative de crime prévue par l’article 2 du Code pénal. »
Faut-il croire alors que, sous le prétexte de la lutte contre l’antisémitisme élevée au rang de vertu cardinale, certains auraient pris leurs distances avec les règles censées préserver la liberté d’expression et la dignité de la personne ? Aujourd’hui, une ligne a été franchie et l’irresponsabilité des propos de Me Jakubowicz l’a conduit là même où il n’aurait certainement pas voulu aller.
Si les pouvoirs publics et la justice ne réagissent pas comme la loi les enjoint de le faire, ce climat du « deux poids deux mesures » ne peut déboucher que sur davantage de violences.
Christophe Servan
BOULEVARD VOLTAIRE
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